Si, pour la majorité des coureurs issus du WorldTour venus découvrir la qualité de l’organisation du Tour de l’Utah, l’essentiel était avant tout de faire des efforts en altitude au-dessus des 2000 mètres, une victoire au classement général n’aurait pas fait tâche dans le décor. Sur la route qui doit le mener au Tour d’Espagne, dont il avait pris la 7ème place finale en 2012, Andrew Talansky (Cannondale-Drapac) s’était prêté à y croire. Samedi soir à Snowbird, c’est lui qui occupait le premier rang du classement après sa victoire dans l’étape-reine, la seule cette semaine à s’achever au sommet. Mais il restait une rude étape finale autour de Park City (125,7 km), et le franchissement à 8,6 kilomètres de l’arrivée de l’Empire Pass, une ascension d’une quinzaine de kilomètres.
Et Andrew Talansky aura péché en voulant contrer lui-même des opposants qui ne représentaient pas un danger immédiat. A l’attaque sur Wolf Creek Ranch, Joey Rosskopf (BMC Racing Team), 6ème à 2’35 », a semblé suffisamment dangereux pour que Talansky s’en charge lui-même, rentrant sur son adversaire avec l’épatant Adrien Costa (Axeon Hagens Berman), qui entamera bientôt un stage avec Etixx-Quick Step. Mais il restait de la distance et des difficultés et le trio, qui aura progressivement revu les éclaireurs matinaux, aura laissé trop de gomme dans sa course folle… pour être rejoint au pied de la montée de l’Empire Pass à 24 kilomètres de l’arrivée.
Resté bien plus mesuré au cœur du peloton, Lachlan Morton (Jelly Belly-Maxxis) a alors senti que son tour était venu. Dès le pied de l’ultime montée du Tour de l’Utah, marquée par des trombes d’eau, celui qui occupait encore la première place du classement général il y a quarante-huit heures est passé à l’attaque, comblant rapidement les 22 secondes qui lui faisaient encore défaut au matin au classement général, pour rejoindre le sommet en tête et s’engager dans la descente technique sur Park City. Là, Lachlan Morton a coupé la ligne d’arrivée en vainqueur. Avec 31 secondees d’avance sur Adrien Costa, 50 sur Darwin Atapuma (BMC Racing Team) et déjà 1’51 » sur Andrew Talansky, 4ème mais dépossédé du maillot de leader au dernier jour. Au profit d’un grand Lachlan Morton, qui pour rappel avait porté les couleurs de Garmin-Sharp en 2013 (5ème du Tour du Colorado) et 2014.
Classement 7ème étape :
1. Lachlan Morton (AUS, Jelly Belly-Maxxis) les 125,7 km en 3h08’07 » (40,1 km/h)
2. Adrien Costa (USA, Axeon Hagens Berman) à 31 sec.
3. Darwin Atapuma (COL, BMC Racing Team) à 50 sec.
4. Andrew Talansky (USA, Cannondale-Drapac) à 1’51 »
5. Joe Dombrowski (USA, Cannondale-Drapac) à 1’53 »
6. Rob Britton (CAN, Rally Cycling) à 2’03 »
7. Manuel Senni (ITA, BMC Racing Team) à 2’35 »
8. Laurent Didier (LUX, Trek-Segafredo) à 3’15 »
9. Joey Rosskopf (USA, BMC Racing Team) à 3’36 »
10. Alberto Bettiol (ITA, Cannondale-Drapac) à 3’49 »
Classement général final :
1. Lachlan Morton (AUS, Jelly Belly-Maxxis) en 27h12’49 »
2. Adrien Costa (USA, Axeon Hagens Berman) à 1’09 »
3. Andrew Talansky (USA, Cannondale-Drapac) à 1’39 »
4. Darwin Atapuma (COL, BMC Racing Team) à 1’57 »
5. Rob Britton (CAN, Rally Cycling) à 4’00 »
6. Joey Rosskopf (USA, BMC Racing Team) à 5’59 »
7. Taylor Eisenhart (USA, BMC Racing Team) à 6’52 »
8. Joe Dombrowski (USA, Cannondale-Drapac) à 7’16 »
9. Robbie Squire (USA, Holowesko-Citadel-Hincapie Sportswear) à 8’38 »
10. Laurent Didier (LUX, Trek-Segafredo) m.t.