Encore cette année, la Vattennfall Cyclassics d’Hambourg s’est terminée au sprint. Sur les dix dernières éditions de la plus grande classique allemande, les sprinteurs ont dicté leur loi six fois ! Seuls Gabriele Missaglia en 2002, Johan Museew en 2002, Paolo Bettini en 2003 et Alessandro Ballan en 2007 ont réussi à devancer le peloton des sprinteurs à l’arrivée, souvent avec moins de cinq secondes d’avance à l’arrivée. Preuve qu’il est très difficile de s’échapper malgré un parcours qui, en apparence, peut sembler adapté aux attaquants. Le nombre de « coups de cul », des bosses courtes à pourcentage moyen, est incalculable. Et il y a surtout la montée du Waseberg, plus grosse difficulté de cette classique, à franchir quatre fois, dont la dernière à 16 kilomètres de l’arrivée. Avec 800 mètres d’ascension à 10 % de moyenne et des passages à 15%, le Waseberg donne l’occasion de décanter la course. Mais la faible distance de la course pour une classique Pro Tour (216 km) ne permet pas d’user suffisamment les sprinteurs pour espérer les distancer dans les ultimes montées.
La classique avait débuté le plus normalement du monde par une échappée de cinq coureurs. Et pas les moindres puisque l’on retrouvait tout de même les rouleurs Sebastian Lang (Omega Pharma-Lotto) et Nikolaï Trussov (Team Katusha). Ils étaient accompagnés d’Anthony Geslin (FDJ), du prometteur letton Gatis Smukulis (Ag2r La Mondiale) et du Néerlandais Robin Chaigneau (Skill-Shimano). Avec une avance de 7’45 » à 65 kilomètres de l’arrivée tout semble possible pour eux, d’autant plus qu’ils collaborent à la perfection. Mais l’enchaînement des bosses fait son effet. Ils ne sont rapidement plus que trois en tête de la course : Geslin, Smukulis et Trusov. A 16 kilomètres de l’arrivée, soit au pied de la dernière ascension du Waseberg, le trio compte toujours une minute trente d’avance sur un peloton lancé à leurs trousses. Malgré la rudesse de la pente, les échappés restent unis et passent ensemble au sommet.
Le scénario n’est pas le même dans le peloton. Dès les premiers mètres du Waseberg, Philippe Gilbert (Omega Pharma-Lotto) fait parler la poudre. Avec son explosivité qui n’a que peu d’égal dans le peloton, il part à la conquête des fuyards. Et il n’est pas seul. Filippo Pozzato (Team Katusha) et Peter Sagan (Liquigas-Doimo) réussissent à accrocher sa roue. Mais le travail du Team Sky pour Edvald Boassen-Hagen les ramène à la raison. Ils sont repris à huit bornes de l’arrivée, alors que les trois échappées matinaux gardent toujours une vingtaine de secondes d’avance. A cinq kilomètres du but la jonction est faite. Martin Elmiger (Ag2r La Mondiale) et Christian Knees (Milram) tentent alors de terminer en finisseurs. Ils tiennent jusqu’à deux kilomètres de l’arrivée, puis se font avaler par le peloton lancé à toute allure par le Team Sky et la Liquigas. Les sprinteurs vont pouvoir s’exprimer et s’en donner à cœur joie. Edvald Boassen-Hagen et André Greipel (HTC-Columbia) lancent le sprint à gauche de la route, mais c’est finalement Tyler Farrar, le tenant du titre, qui termine le plus vite ! Il est le premier coureur à remporter deux fois d’affilée la Vattenfall Cyclassics. Une revanche pour l’américain après son Tour de France rendu chaotique par les chutes. Sebastien Hinault, premier français, est neuvième.
Classement :
1. Tyler Farrar (USA, Garmin-Transitions) les 216 km en 5h02’36 »
2. Edvald Boasson Hagen (Nor) Sky Professional Cycling Team. m.t.
3. André Greipel (ALL, HTC-Columbia) m.t.
4. Alexander Kristoff (NOR, BMC Racing Team) m.t.
5. Allan Davis (AUS, Astana) m.t.
6. Daniele Bennati (ITA, Liquigas-Doimo) m.t.
7. Thomas Leezer (PBS, Rabobank) m.t.
8. Enrique Mata (ESP, Footon-Servetto) m.t.
9. Sébastien Hinault (FRA, AG2R La Mondiale) m.t.
10. Marco Marcato (ITA, Vacansoleil) m.t.
Classement complet