Il s’est senti mal au retour d’un entraînement samedi, fiévreux, quelques jours après avoir fait sa rentrée au Grand Prix La Marseillaise. Puis la fièvre est montée dans la nuit de samedi à dimanche, de violentes douleurs sont venues frapper son abdomen. De plus en plus mal, Riccardo Ricco (Vacansoleil-DCM) a saisi le téléphone, appelé une ambulance, et c’est en urgence qu’il a été transféré à l’hôpital de Pavullo d’abord, de Modène ensuite. De quoi souffre le Romagnol ? Nul ne le sait encore de manière sûre, même si on a entendu parler de colique rénale et d’embolie pulmonaire. Ce qu’on sait en revanche c’est que ses jours ont été mis en danger et que le pronostic vital demeurait engagé jusqu’hier soir encore. Si son état de santé semble ce soir s’améliorer, Ricco n’en est pas au bout des complications après un témoignage fracassant.
Parce qu’il était sur le point de mourir et qu’il n’était plus question pour lui de tricher avec la vie, Riccardo Ricco s’est confié aux médecins qui l’ont ausculté dès son arrivée à l’hôpital dimanche. Il leur a tout dit, et ce sont ses propos qu’ont cherché à connaître les enquêteurs du parquet de Modène, qui ont ouvert une enquête et interrogé le personnel médical de l’hôpital de Pavullo. Le rapport, que cite la Gazzetta dello Sport, indique une révélation de Riccardo Ricco. En état de choc, intubé par le nez, l’Italien de 27 ans a confié avoir fait usage d’une autotransfusion sanguine. Il a avoué, en présence de sa compagne Vania Rossi, suspectée de dopage l’année dernière, s’être injecté une poche de son propre sang qu’il conservait dans son frigo depuis vingt-cinq jours. « Il m’a dit avoir pratiqué cette autotransfusion tout seul et a partagé avec moi ses doutes quant à la conservation du sang qu’il gardait congelé », affirme le médecin qui l’a examiné.
Toujours en observation au service de neuroréanimation de l’hôpital de Modène, dans un état stationnaire, Riccardo Ricco devrait s’en sortir. C’est ce qui compte en priorité. Mais ensuite, l’Italien devra payer et penser à quitter le cyclisme, ses explications miteuses ne servant plus à rien dorénavant. Convaincu de dopage à l’EPO Cera en plein Tour de France 2008, suspendu vingt mois après la reconnaissance de ses fautes, le grimpeur avait retrouvé les pelotons le 17 mars dernier, affirmant qu’on ne l’y reprendrait plus à s’injecter des saloperies dans les veines. D’ores et déjà, les enquêteurs attendent le feu vert du corps médical pour interroger Riccardo Ricco, qui risque de trois mois à trois ans de prison ferme pour ce délit, assortis d’une lourde suspension sportive. C’est sans doute mieux qu’une pierre tombale.