Depuis le début de la saison, Chris Froome (Team Sky) a souvent joué de malchance. Malade et forfait pour Tirreno, diminué sur le Tour de Catalogne, victime d’une chute sur la Flèche Wallonne, le Britannique n’a que sa Ruta del Sol convaincante à se mettre sous la dent avant le départ du Tour de Romandie. Avec l’épreuve suisse, on entre dans la seconde phase de la saison, celle des grandes courses par étapes de la fin du printemps et de l’été. Autrement dit, celle qui convient le mieux à Chris Froome en quête de repères après un début d’année plutôt compliqué. Ça tombe bien, le Tour de Romandie est devenu une sorte de point de passage obligé pour ceux qui visent la Grande Boucle. Car même s’il est situé à quelques jours du Grand Départ du Giro, ce sont les acteurs du prochain Tour de France qui y tiennent le plus souvent le haut de l’affiche.
Le parcours cette année est pourtant bien différent de celui de la Grande Boucle. Avec un contre-la-montre placé aux deux extrémités de la course (19,2 bornes en ouverture par équipes, 17,3 en clôture en individuel), les gros moteurs seront donc nettement avantagés. Les premiers écarts pourront donc se créer dès demain et se creuser plus encore dimanche. Le menu des jours qui suivent est malgré tout assez difficile pour inspirer les grimpeurs. Mercredi, le sommet du col de la Vue des Alpes (8km à 6,7 %) n’est placé qu’à 17,2 kilomètres de l’arrivée. C’est surtout samedi à Champex-Lac (14,2 km à 7%) que les montagnards s’y donneront à cœur joie sur cette ascension comprenant des passages à 13 %. Entre temps, le spectacle sera entretenu par des étapes vallonnées qui ne devraient pas échapper aux sprints en petit comité.
Sur un parcours aussi diversifié, les coureurs à suivre auront des objectifs bien différents les uns des autres. Une minorité d’entre eux, comme Rigoberto Uran (Etixx-Quick Step), Jurgen Van Den Broeck (Lotto-Soudal), Rafal Majka (Tinkoff-Saxo) ou Ryder Hesjedal (Cannondale-Garmin), se rend en Romandie avec l’objectif de peaufiner leur préparation avant le Grand Départ du Tour d’Italie. D’autres comme Romain Bardet (Ag2r La Mondiale) ou Rui Costa (Lampre-Merida) profiteront de leur forme à la sortie des Ardennaises, mais également pour préparer les échéances futures.
C’est bien la Grande Boucle qui est en partie dans leur viseur. Le Tour de Romandie sera l’occasion d’assister à la première confrontation entre Vincenzo Nibali (Astana), Nairo Quintana (Movistar Team) et Christopher Froome à un peu plus de deux mois du grand rassemblement à Utrecht. Le Britannique ayant raté la première bataille sur Tirreno-Adriatico au mois de mars. Le Tour de France sera également dans l’esprit de Thibaut Pinot (FDJ) qui se rappellera au bon souvenir de sa victoire d’étape sur le Tour 2012 à Porrentruy jeudi et qui profitera des deux chronos pour confirmer ses progrès dans l’exercice chronométré. L’importance du contre-la-montre rend dangereux Tony Martin (Etixx-Quick Step). Simon Spilak (Team Katusha), dauphin de Chris Froome sur les deux dernières éditions, devra lui aussi être surveillé.
Le parcours :
• 1ère étape (mardi 28 avril) : Vallée de Joux-Juraparc (19,2 km CLM/Equipes)
• 2ème étape (mercredi 29 avril) : Apples-Saint-Imier (168,1 km)
• 3ème étape (jeudi 30 avril) : Moutier-Porrentruy (172,5 km)
• 4ème étape (vendredi 1er mai) : La Neuveville-Fribourg (169,8 km)
• 5ème étape (samedi 2 mai) : Fribourg-Champex-Lac (162,7 km)
• 6ème étape (dimanche 3 mai) : Lausanne-Lausanne (17,3 km CLM)
Les 10 derniers vainqueurs :
2014 : Chris Froome (GBR, Team Sky)
2013 : Chris Froome (GBR, Team Sky)
2012 : Bradley Wiggins (GBR, Team Sky)
2011 : Cadel Evans (AUS, BMC Racing Team)
2010 : Simon Spilak (SLO, Lampre)
2009 : Roman Kreuziger (RTC, Liquigas)
2008 : Andréas Kloden (ALL, Astana)
2007 : Thomas Dekker (PBS, Rabobank)
2006 : Cadel Evans (AUS, Davitamon-Lotto)
2005 : Santiago Botero (COL, Phonak)