Tout juste installé dans le fauteuil de président de l’Union Cycliste Internationale, le Britannique Brian Cookson a engagé les grands travaux qui consisteront à redorer l’image du cyclisme tout en restaurant la crédibilité de l’instance qu’il dirige pour quatre ans désormais. « Mon manifeste sur la base duquel j’ai été élu était un véritable projet et un document de travail, rappelle-t-il. Ce n’était pas une simple déclaration d’intention. Aussi les priorités n’ont-elles pas varié maintenant que je suis élu. » Parmi les mesures citées par Cookson pour rétablir la confiance en l’UCI et promouvoir le cyclisme dans le monde entier, il en est une qui interpelle en premier lieu : la restructuration du cyclisme sur route.
Dix ans après les réformes qui ont profondément modifié le cyclisme, non sans heurts, jusqu’à l’adoption du WorldTour, l’Union Cycliste Internationale réfléchit donc à une nouvelle organisation qui doit aboutir à une mutation profonde. D’ores et déjà le Comité Directeur de l’UCI et le Conseil du Cyclisme Professionnel ont validé l’engagement de réformes, une étape décisive dans ce long processus. En janvier, un nouveau règlement sera soumis aux deux mêmes instances pour approbation. La réforme, si elle est votée, sera progressivement mise en place en 2015 pour prendre sa forme définitive en 2020.
De quoi s’agit-il ? Oubliez le WorldTour, les équipes Pro Continentales et autres circuits tels qu’ils sont pensés à l’heure actuelle ! Pour faire simple, l’UCI envisage de repenser les trois divisions qui charpentent le peloton.
La 1ère division rassemblera seize équipes (au lieu de dix-neuf en 2013, dix-huit en 2014). Ces formations prendront part à un circuit équivalent au WorldTour que nous connaissons mais sur moins de rendez-vous : 120 jours de course contre 154 cette saison. A l’échelon du dessous, huit formations de 2ème division bénéficieront de leur côté d’un challenge sur 50 jours, probablement construit autour des événements qui ne seront pas préservés dans le circuit réservé prioritairement à la 1ère division. L’ensemble des autres équipes constituera la 3ème division, avec un circuit propre autour des autres épreuves du calendrier, tous continents confondus.
Si des classements par niveaux seront donc préservés, la grande nouveauté résidera dans le retour d’un classement individuel tous circuits confondus qui fera référence. Ce classement, en fait l’équivalent du classement UCI éradiqué par le ProTour en 2005, prendra en compte les résultats de tous les coureurs sur toutes les courses. L’UCI annonce que c’est ce classement qui sera médiatisé et servira de base au classement des nations. Pour des Championnats du Monde plus représentatifs du niveau du cyclisme mondial.
Cette réorganisation du cyclisme et l’abandon d’un WorldTour trop élitiste et aux règles du jeu troubles présentera un autre intérêt sportif. Si les équipes, pour être enregistrées, devront toujours exposer des critères éthiques, financiers, administratifs, l’aspect sportif sera désormais pris en compte dans le cadre de l’accession à la division supérieure avec l’instauration d’un système de promotion-relégation identique à ceux utilisés dans les disciplines collectives. De beaux projets qui devraient rendre notre sport plus compréhensible pour le suiveur lambda. Il n’appartient qu’au Comité Directeur de l’UCI et au Conseil du Cyclisme Professionnel de leur donner une chance en janvier prochain.