Les meilleurs coureurs du monde ont beau avoir cumulé des centaines de kilomètres en janvier et février, le peloton a beau s’aventurer chaque année un peu plus sur des courses nouvelles proposées dans des contrées lointaines, la saison n’a pas vraiment commencé avant que ne se présente Paris-Nice. Le cyclisme a déjà démontré sa capacité à s’écarter des sentiers battus. Il n’empêche que la tradition prédomine toujours et que la course au soleil marque un tournant au calendrier. Ce premier dimanche de mars lance une fois pour toutes l’année cycliste. On passe soudain aux choses très sérieuses avec la première grande course par étapes du calendrier, l’une des plus prestigieuses. Et puisque l’innovation n’empêche pas la préservation des traditions, c’est une édition teintée de ces deux facteurs qui s’annonce.
Cette année, Paris-Nice en revient à des valeurs anciennes avec un départ chronométré dans la vallée de Chevreuse. Une première pour la course française mais pas pour les routes des Yvelines, qui reverront concourir les plus grands champions sur les routes du mythique GP des Nations. Les 9,4 kilomètres tracés entre Dampierre-en-Yvelines et Saint-Rémy-lès-Chevreuse transiteront par la côte des Dix-sept Tournants (1100 mètres à 6,2 %), compliquant la tâche des spécialistes du chronomètre. C’est que cette édition de Paris-Nice prendra un malin plaisir à brouiller les cartes. Si les sprinteurs sont attendus lundi à Orléans, ce sont les puncheurs qui seront d’attaque dès mardi au Lac de Vassivière, au bout d’une montée de 5,2 kilomètres à 3,9 %. Même topo mercredi à Rodez, où le final sera compliqué par deux bosses dont une courte arrivée en côte après 400 mètres d’escalade à 7,9 %. Suffisamment raide pour écarter les sprinteurs.
Le moment fort de ce Paris-Nice interviendra toutefois jeudi avec ce qui est devenu une tradition dans l’ère moderne de l’épreuve : la montée de la Croix-Neuve, sur les hauteurs de Mende, et ses 3 kilomètres à 10,1 %. A cette époque de l’année, cette courte ascension prend l’apparence d’un grand col et les écarts y sont significatifs. Il restera alors trois étapes pour départager les prétendants au maillot jaune sur les routes de Provence. Deux étapes casse-pattes, peut-être moins décisives que les précédentes, avant le clou du spectacle dimanche en huit au col d’Eze. Paris-Nice renouera alors avec une tradition abandonnée il y a dix ans, celle du contre-la-montre de 9,6 kilomètres sur les pentes du col niçois (6,1 %). Le col qui surplombe la Riviera pourra encore bouleverser la hiérarchie d’une édition clairement dessinée pour les adeptes de l’offensive.
Qui sortira du lot sur un tel terrain ? La liste comprend les spécialistes des Grands Tours : Andy et Frank Schleck (RadioShack-Nissan), Denis Menchov (Team Katusha), Bradley Wiggins (Team Sky), Ivan Basso (Liquigas-Cannondale), Alejandro Valverde (Movistar Team) et Levi Leipheimer (Omega Pharma-Quick Step). D’autres noms prestigieux devraient pouvoir se mettre en avant durant la semaine : Tony Martin (Omega-Quick Step), Simon Gerrans (GreenEdge), Richie Porte (Team Sky), Damiano Cunego (Lampre-ISD), Igor Anton (Euskaltel-Euskadi), Bauke Mollema et Luis-Leon Sanchez (Rabobank), Janez Brajkovic (Astana), Rein Taaramae (Cofidis), Tejay Van Garderen (BMC Racing Team) et Nicolas Roche (Ag2r La Mondiale). Du côté des Français, on surveillera Jérôme Coppel (Saur-Sojasun), Arnold Jeannesson (FDJ-BigMat), Jean-Christophe Péraud (Ag2r La Mondiale) et Thomas Voeckler (Team Europcar).
Le parcours :
• 1ère étape (dimanche 4 mars) : Dampierre-en-Yvelines-Saint-Rémy-lès-Chevreuse (9,4 km CLM)
• 2ème étape (lundi 5 mars) : Mantes-la-Jolie-Orléans (185 km)
• 3ème étape (mardi 6 mars) : Vierzon-Le Lac de Vassivière (194 km)
• 4ème étape (mercredi 7 mars) : Brive-la-Gaillarde-Rodez (183 km)
• 5ème étape (jeudi 8 mars) : Onet-le-Château-Mende (178 km)
• 6ème étape (vendredi 9 mars) : Suze-la-Rousse-Sisteron (176,5 km)
• 7ème étape (samedi 10 mars) : Sisteron-Nice (220 km)
• 8ème étape (dimanche 11 mars) : Nice-Col d’Eze (9,6 km CLM)
Les 10 derniers vainqueurs :
2011 : Tony Martin (ALL, HTC-Highroad)
2010 : Alberto Contador (ESP, Astana)
2009 : Luis-Leon Sanchez (ESP, Caisse d’Epargne)
2008 : Davide Rebellin (ITA, Gerolsteiner)
2007 : Alberto Contador (ESP, Discovery Channel)
2006 : Floyd Landis (USA, Phonak Hearing Systems)
2005 : Bobby Julich (USA, Team CSC)
2004 : Jörg Jaksche (ALL, Team CSC)
2003 : Alexandre Vinokourov (KAZ, Telekom)
2002 : Alexandre Vinokourov (KAZ, Telekom)
La liste des engagés :
Ag2r La Mondiale (FRA)
Maxime Bouet (FRA) Astana (KAZ) Janez Brajkovic (SLO) BMC Racing Team (USA) Brent Bookwalter (USA) Cofidis (FRA) Yoann Bagot (FRA) Euskaltel-Euskadi (ESP) Igor Anton (ESP) FDJ-BigMat (FRA) William Bonnet (FRA) Garmin-Barracuda (USA) Jack Bauer (NZL) GreenEdge (AUS) Michael Albasini (SUI) |
Lampre-ISD (ITA)
Leonardo Bertagnolli (ITA) Liquigas-Cannondale (ITA) Ivan Basso (ITA) Lotto-Belisol (BEL) Lars-Ytting Bak (DAN) Movistar Team (ESP) David Arroyo (ESP) Omega Pharma-Quick Step (BEL) Tom Boonen (BEL) Project 1t4i (PBS) Roy Curvers (PBS) Rabobank (PBS) Carlos Barredo (ESP) RadioShack-Nissan (LUX) Jan Bakelants (BEL) |
Saur-Sojasun (FRA)
Jérôme Coppel (FRA) Team Europcar (FRA) Yukiya Arashiro (JPN) Team Katusha (RUS) Xavier Florencio (ESP) Team Saxo Bank (DAN) Juan-José Haedo (ARG) Team Sky (GBR) Christopher Froome (GBR) Vacansoleil-DCM (PBS) Thomas De Gendt (BEL) |