Au calendrier, le Tour de Murcie survit encore, résistant tant bien que mal à la crise économique qui l’a ravagé. Autrefois l’une des plus prestigieuses courses par étapes espagnoles, organisée sur cinq jours à travers la région méditerranéenne, l’épreuve a été réduite à trois étapes en 2011, deux en 2012 pour ne plus en compter qu’une seule en 2013. De course par étapes, le Tour de Murcie est devenue cette année une classique d’un jour. Mais afin de préserver le prestige du palmarès murcian, ses organisateurs ont savamment retenu un tracé sélectif. Le parcours de 182,5 kilomètres entre la commune de Murcie et le Château de Lorca inclut deux des plus beaux cols murcians, l’Alto de Espuña et le rigoureux Collado Bermejo (7,3 km à 7,1 %), avant une arrivée en bosse marquée par deux derniers kilomètres à 5,5 % et un passage à 13 %.
Les moyens économiques devenus dérisoires dans cette région de l’Espagne, l’organisation n’a pu accepter que onze équipes au départ, mais le plateau est somptueux et comprend les acteurs de la récente Ruta del Sol – elle-même amputée d’une journée de course. A domicile, on attend évidemment le tout frais héros du Tour d’Andalousie Alejandro Valverde. Son équipe Movistar Team va d’ailleurs s’attacher à contrôler la course toute la journée en ne laissant jamais plus de trois minutes et demie d’avance à une échappée de quatre coureurs comprenant Jan Barta (Team NetApp-Endura), Jon Larrinaga (Euskaltel-Euskadi), Lukasz Owsian (CCC Polsat Polkowice) et Antonio Piedra (Caja Rural).
Sous la pluie qui accompagnera la course la majeure partie de la journée, le peloton des cadors revient sur les éclaireurs matinaux dans l’Alto de Espuña à 55 kilomètres de l’arrivée. On s’attaque alors aux pentes humides du Collado Bermejo, où Kevin Seeldraeyers (Astana) parvient à s’extraire du groupe des hommes forts. Le Belge franchit le col en tête puis creuse l’écart dans la périlleuse descente. Mais il reste encore une quarantaine de kilomètres à accomplir avant de rallier l’arrivée et six poursuivants sont lancés à sa poursuite, flanqués du reste du peloton.
A 10 kilomètres de l’arrivée, Juan-Manuel Garate et Wilco Kelderman (Blanco), Iker Camaño (Team NetApp-Endura), Karol Domagalski (Caja Rural), Daniel Navarro (Cofidis) et Andrey Zeits (Astana) rejoignent Kevin Seeldraeyers. Le peloton et ses favoris est déjà sur leurs traces. Aussi, quand se présente la rampe finale conduisant au Château de Lorca, Daniel Navarro démarre. Ses compagnons de fugue sont gobés mais l’ancien lieutenant d’Alberto Contador résiste. Rompu à la tâche ingrate d’équipier de luxe durant des années, le nouveau coureur de Cofidis est bien déterminé à jouer davantage sa carte personnelle cette saison, ce dont il avait pris goût l’an passé après la suspension d’Alberto Contador, terminant 3ème du Tour Med et du Tour de l’Ain. Au Tour de Murcie, Daniel Navarro empoche un premier succès cette année, contenant in extremis le retour de Bauke Mollema (Blanco) et Alejandro Valverde.
Classement :
1. Daniel Navarro (ESP, Cofidis) les 182,5 km en 4h40’32 » (39,0 km/h)
2. Bauke Mollema (PBS, Blanco) m.t.
3. Alejandro Valverde (ESP, Movistar Team) m.t.
4. Robert Gesink (PBS, Blanco) m.t.
5. Luis-Angel Mate (ESP, Cofidis) m.t.
6. Igor Anton (ESP, Euskaltel-Euskadi) m.t.
7. Davide Rebellin (ITA, CCC Polsat Polkowice) m.t.
8. Jakob Fuglsang (DAN, Astana) m.t.
9. Jonathan Hivert (FRA, Sojasun) m.t.
10. Enzo Moyano (ARG, Caja Rural) m.t.