L’équipe de France ne rentrera pas de Hong Kong chargée de métaux, mais elle pourra néanmoins déclarer de l’or à la douane puisque c’est la couleur de la médaille décrochée in extremis par Benjamin Thomas dans l’omnium. En l’absence des principaux spécialistes, dont il aura toute légitimité à se réclamer désormais, le coureur de 21 ans savait que des places étaient à prendre sur l’anneau asiatique. 2ème du scratch, 6ème de la course tempo, 3ème de l’élimination, il abordait la course aux points au 2ème rang du classement général. Mais tout pouvait encore être fait ou défait dans la dernière des quatre épreuves de l’omnium.
Surtout que se présentait au fil des tours un nouvel adversaire de taille, le Néo-Zélandais Aaron Gate. Un coureur avec lequel Benjamin Thomas allait devoir composer jusqu’au bout, et cette accélération portée dans le final pour fausser compagnie au Néo-Zélandais et s’en aller inscrire les deux petits points qui feraient la différence au bout du compte. Avec à la clé le tout premier titre de champion du monde sur ce nouveau format de l’omnium. Trois ans après Thomas Boudat. Médaillé d’argent de l’américaine avec Morgan Kneisky l’an passé à Londres, le coureur de l’Armée de Terre aura offert à la France sa seconde médaille cette semaine, après le bronze des sprinteurs mercredi.
Car il n’y avait déjà plus d’espoir en vitesse individuelle après la sortie hier en huitièmes de finale de François Pervis et Sébastien Vigier. Quand dans ce laps de temps le Russe Denis Dmitriev s’avérait intouchable. Meilleur temps du tour lancé, il se hissait en finale sans rencontrer la moindre résistance de ses adversaires. Dès lors, il n’avait plus qu’à combattre l’étonnant Harrie Lavreysen (Pays-Bas) en finale pour décrocher enfin son tout premier titre mondial. A 31 ans. En deux manches sèches, Denis Dmitriev allait enfin parvenir à ses fins. Battu pour l’or à Minsk en 2013 (face à Stefan Bötticher) puis à Saint-Quentin-en-Yvelines en 2015 (face à Grégory Baugé), en bronze en 2014 et 2016, c’est l’or enfin qu’aura décroché le Russe dans l’enceinte du vélodrome de Hong Kong.
L’hymne national russe avait déjà été joué pour Daria Shmeleva, sacrée championne du monde de vitesse par équipes pour la deuxième fois avec Anastasiia Voinova mercredi en ouverture des Mondiaux de Honk Kong. Cette fois c’est seule que la sprinteuse de 22 ans est allée chercher le maillot arc-en-ciel, sacrée sur le 500 mètres (dont sa complice Voinova, 3ème, était précisément double tenante du titre). Il aura fallu 33″282 à Daria Shmeleva pour venir à bout des deux tours de piste, 1 dixième de seconde plus vite que l’Allemande Miriam Welte et 172 millièmes de seconde avant Anastasiia Voinova. Pour rappel, la Russe avait déjà réalisé la même prestation l’hiver dernier à Saint-Quentin-en-Yvelines, quand elle avait doublé vitesse par équipes et 500 mètres dans le cadre des Championnats d’Europe.
L’Euro, qui ouvrait la saison post-olympique, aura décidément joué de baromètre jusqu’aux Mondiaux, puisque c’est encore la paire belge Lotte Kopecky-Jolien D’Hoore qui aura pesé sur l’américaine. En quête d’un premier titre mondial après avoir accroché l’or européen, les deux femmes ont dominé leurs adversaires en s’installant en tête à la mi-course pour ne plus la lâcher. Les Belges ont conclu l’américaine avec 45 points, devant les Britanniques Elinor Barker et Emily Nelson (33 points) et les Australiennes Amy Cure et Alexandra Manly (26 points). Pour rappel, Jolien D’Hoore avait conclu le scratch avec une médaille de bronze mercredi. Les Françaises Coralie Demay et Laurie Berthon ont pris la 6ème place (5 points).
A 20 ans, l’Américaine Chloe Dygert est allée chercher, comme Daria Shmeleva, son tout premier titre mondial individuel – après deux titres en poursuite par équipes à Londres puis Hong Kong jeudi. Opposée à l’Australienne Ashlee Ankudinoff en finale de la poursuite individuelle, elle s’est rapidement dotée de la meilleure performance pour boucler ses 3000 mètres en 3’24″641, soit 7 secondes plus vite que son adversaire. La médaille de bronze est revenue à l’Américaine Kelly Catlin face à l’Australienne Rebecca Wiasak.
Les champions du monde :
• 500 mètres Dames : Daria Shmeleva (RUS)
• américaine Dames : Belgique (Kopecky-D’Hoore)
• poursuite individuelle Dames : Chloe Dygert (USA)
• omnium Messieurs : Benjamin Thomas (FRA)
• vitesse individuelle Messieurs : Denis Dmitriev (RUS)