Pour relier Paris à Nice, il existe de nombreuses possibilités et largement de quoi mettre sur pied, chaque année, un parcours digne d’une miniaturisation du Tour de France. Comprenez par là que toutes les variantes d’une grande course par étapes sont conjuguées le temps d’une semaine, les difficultés allant crescendo. Malheureusement, en dévoilant son tracé trois semaines et demie seulement avant le coup d’envoi de celle que l’on appelle la course au soleil, les organisateurs se sont exposés à une fuite des plus grands noms vers l’autre rendez-vous prisé de cette première semaine de mars, Tirreno-Adriatico. Dommage car le parcours retenu pour la 71ème édition de Paris-Nice a l’allure des grands rendez-vous et marquera une fois encore l’entame symbolique des plus beaux événements qui rythmeront le calendrier toute la saison.
C’est un prologue explosif de 2900 mètres qui lancera l’épreuve à toute allure dans les rues de Houilles (Yvelines) le dimanche 3 mars. Un effort extrêmement bref qui permettra aux sprinteurs de prendre une première option sur le maillot jaune avant deux étapes qui leur seront entièrement dédiées à Nemours d’abord puis Cérilly, où l’étape se conclura par 4 kilomètres de pure ligne droite ! Place ensuite aux puncheurs avec un final accidenté vers Brioude et une étape vallonnée dans les reliefs de Haute-Loire et de l’Ardèche vers Saint-Vallier, où se succéderont notamment les côtes de Talencieux (2,9 km à 8,1%) et de la Sizeranne (2,9 km à 6,6 %) dans les 25 derniers kilomètres.
Mais c’est la sixième journée de course qui retiendra plus que tout l’attention avec le retour de Paris-Nice sur les flancs roux coiffés de neige d’un sommet provençal baptisé la Montagne de Lure. Découverte en 2009, cette escalade de 13,8 kilomètres à 6,6 % qui hisse le peloton jusqu’à 1600 mètres d’altitude en plein mois de mars sera à coup sûr décisive. L’ascension vaut bien des cols du Tour de France. Et ce n’est pas un hasard si un grimpeur comme Alberto Contador fut le premier à inscrire son nom au sommet de ce qui ressemble comme deux gouttes d’eau à celui du Mont Ventoux, avec lequel il présente de multiples similitudes. A l’évidence, c’est là que s’établira le classement général de l’édition 2013 de Paris-Nice. Mais si l’indécision prédomine entre quelques-uns, le week-end niçois pourra encore faire la différence.
En route pour la Promenade des Anglais, quatre mois avant le passage du contre-la-montre par équipes du Tour de France, les coureurs devront franchir la côte des Tuillières (2,2 km à 7,8 %), la côte de Cabris (7,6 km à 5,8 %) et le col du Ferrier (4,3 km à 6,8 %). Mais l’emplacement de ce dernier sommet à 70 kilomètres de l’arrivée devrait décourager bien des tentatives d’embuscade et laisser entrevoir, s’ils s’en donnent les moyens, un formidable déboulé des sprinteurs sur le boulevard niçois. C’est en conclusion de cette édition que le classement général sera amené à bouger puisque le col d’Eze réintroduit l’an passé sera confirmé dans son rôle de juge de paix, emprunté dans une version chronométrée intégralement en bosse sur les 9,6 kilomètres à 4,7 % de l’ascension qui surplombe Nice.
Le parcours :
• Prologue (dimanche 3 mars) : Houilles (2,9 km CLM)
• 1re étape (lundi 4 mars) : Saint-Germain-en-Laye-Nemours (195 km)
• 2ème étape (mardi 5 mars) : Vimory-Cérilly (200,5 km)
• 3ème étape (mercredi 6 mars) : Chatel-Guyon-Brioude (171 km)
• 4ème étape (jeudi 7 mars) : Brioude-Saint-Vallier (199,5 km)
• 5ème étape (vendredi 8 mars) : Châteauneuf-du-Pape-La Montagne de Lure (176 km)
• 6ème étape (samedi 9 mars) : Manosque-Nice (220 km)
• 7ème étape (dimanche 10 mars) : Nice-Col d’Eze (9,6 km CLM)