Cadel Evans. Vainqueur de la 4ème étape du tour de France, Cadel Evans (BMC Racing Team) était évidemment comblé sur la ligne d’arrivée. « C’était une sacré journée ! Il y a eu un départ relativement calme dans des conditions peu désirables et avec des petites routes à travers la belle campagne de Bretagne, dit-il. Finalement, j’ai eu un petit soucis à 15 kilomètres de l’arrivée, ce qui m’a obligé à changer de vélo immédiatement. On se trouvait alors sur de petites routes et le vent était de côté. Il me fallait remonter en tête du peloton pour éviter toute mauvaise surprise mais à ce moment là, je ne pouvais pas dire si j’allais être en mesure de revenir de nouveau. Et puis je suis revenu. Marcus Burghardt n’en est pas resté là et avait d’autres idées en tête, avec George Hincapie dans sa roue pour terminer son excellent travail, ils m’ont parfaitement emmené. J’ai été très heureux et même très surpris d’être en mesure de pouvoir finir de la sorte dans une étrange et très serré course de côte jusqu’à la ligne. »
Blel Kadri. Echappé depuis le kilomètre 9, Blel Kadri (Ag2r La Mondiale) et ses 4 compagnons de fugue ont été revus à moins de 10 kilomètres de l’arrivée. « On y a cru jusqu’à dix bornes de l’arrivée, quand l’écart est passé sous la minute, explique-t-il. Les longs faux-plats montants du final n’avantageaient pas les échappés. Je connaissais bien l’arrivée, j’y étais passé en tête lors de Keiz Breizh Elites et le Mûr me semblait déjà très impressionnant. Avec des conditions climatiques comme aujourd’hui, c’est toujours mieux d’être dans l’échappée plutôt que dans le peloton. Il y a moins de nervosité devant. Maintenant, il faut que je récupère. Je ne vais pas me lancer dans un nouveau raid demain et griller toutes mes cartouches ! Aujourd’hui j’étais échappé, demain ça sera un autre coureur. En tout cas, je suis content d’avoir montré le maillot et d’avoir essayé d’aller au bout. »
Leopard-Trek. Bien placé au terme de la 1ère étape, Andy Schleck (Leopard-Trek) a eu plus de mal hier sur le Mûr-de-Bretagne. « J’ai été quelque peu pris au piège quand Contador a attaqué et j’ai raté le premier groupe, se justifie-t-il. Une côte comme celle-là, ce n’est pas ma spécialité. C’est pourquoi ce n’est pas surprenant de me voir perdre quelques secondes aujourd’hui. C’est loin d’être une catastrophe, 7 ou 8 secondes ne devraient pas avoir de conséquences sur le résultat final à Paris. » Pour Frank, en revanche, le résultat est bien plus satisfaisant. « Je sentais bien cette arrivée et j’étais vraiment très content de pouvoir suivre les meilleurs, explique-t-il. Contador ne m’a pas énormément surpris en attaquant, nous nous y attendions plus ou moins. »
Jérémy Roy. Déjà échappé au cours de la 1ère étape, Jérémy Roy (FDJ) est reparti à l’attaque, hier. « La pluie nous attendait ce matin au départ de Lorient avec en plus un parcours escarpé en terre finistérienne puis morbihannaise et la succession de petites routes. Je me suis dit que ce serait pas mal si j’arrivais à prendre la bonne échappée. Mais beaucoup de monde voulait la prendre. J’ai suivi plusieurs fois et finalement j’ai réussi sur un contre à ouvrir la brèche et nous sommes partis à 5. Le peloton ne nous a pas laissé beaucoup de marge mais nous ne nous sommes pas affolés et finalement nous avons pu accélérer dans le final pour se faire rattraper à moins de 4 kilomètres de l’arrivée. Dommage, mais j’ai reçu le prix du combatif du jour, cela fait toujours plaisir ! »
Thor Hushovd. Exceptionnel de courage sur les pentes du Mûr-de-Bretagne, Thor Hushovd (Garmin-cervélo) est parvenu à conserver la tête du classement général, pour 1 seconde. « Je suis très heureux de conserver le maillot jaune, dit-il. C’était vraiment une montée très difficile jusqu’à la ligne d’arrivée et j’étais vraiment à la limite. Le principal objectif du jour était de défendre le maillot jaune. Rien n’était facile avec le vent et les routes étroites, mais l’équipe a fait un excellent travail pour me protéger jusqu’au pied de la dernière montée. C’est une de mes meilleures performances que d’être resté en tête parmi tous ces grimpeurs. Je suis vraiment très heureux quant à ma façon d’avoir couru aujourd’hui. A 400 mètres de l’arrivée, la route était moins raide et j’ai même pensé que je pourrais peut-être gagner l’étape. Mais cette pensée n’a duré qu’une seconde. J’étais réellement à la limite et garder le maillot veut déjà dire beaucoup, pour moi et pour l’équipe.
Alberto Contador. Décevant au cours des deux premières étapes, Alberto Contador (Saxo Bank-SunGard) a attaqué, hier. Bilan, 8 secondes de reprises sur Andy Schleck et une 2ème place au classement de l’étape. “Il est encore un peu tôt pour faire un quelconque bilan vis-à-vis de Cadel Evans, dit-il calmement. Aujourd’hui, il n’y avait qu’une pente assez raide et non une montagne. Mais c’est évident que la forme de Cadel Evans est vraiment bonne. Ensuite, le fait qu’Andy et d’autres aient perdu quelques secondes ne veut pas dire qu’ils ne sont pas bien. » Contador est également revenu sur la fin de course de Philippe Gilbert. « Il espérait pouvoir attaquer, mais il n’a pas pu le faire, analyse-t-il. Personnellement, je suis très heureux du résultat. Je reste sur de bonnes sensations. Je me trouve de mieux en mieux, mais je garde dans un coin de ma tête que les efforts du Giro pèsent encore sur ma forme et je ne sais pas comment je vais récupérer après la première semaine de course. »
Dans la roue du dossard 101 :
Le dossard 101 souhaitait profiter de cette première semaine pour parfaire sa condition physique dans l’optique des premières ascensions que les courreurs deviant affronter d’ici ce week-end, dans le Massif Central. En attendant, Nicolas Roche (Ag2r La Mondiale) a perdu quelques secondes sur Alberto Contador, Cadel Evans et Frank Schleck, hier. Finalement 43ème de l’étape dans la roue de son capitaine de route Sébastien Hinault, l’Irlandais laisse dans le Mûr-de-Bretagne 19 secondes qui le ramènent au 27ème rang du classement général à 1’12 » de Thor Hushovd. Il faut espérer que Nicolas Roche n’aura pas à regretter d’avoir quitté la roue des meilleurs à 600 mètres de la ligne d’arrivée. Aujourd’hui, il devra de nouveau être extrêmement vigilant, gare aux coups bordures !
L’étape du jour :
5ème étape : Carhaix-Cap Fréhel (164,5 km). Entre Carhaix et le Cap Fréhel des coups de bordures sont à prévoir. Si les mouvements attendus lundi et mardi pour les deux premières étapes bretonnes ont accouché d’une souris, les quelques 84 kilomètres de routes en bord de mer à partir de Plouha pourraient servir aux desseins de quelques équipes désireuses de créer des écarts avant d’entamer la descente vers les Pyrénées via le Massif Central, ce week-end. Côté profil, ce n’est pas tout plat même si une seule et unique côte est répertoriée, la Côte de Gurunhuel après 45,5 kilomètres de course. Les conditions pourraient favoriser un groupe de quelques hommes échappés même si, normalement, c’est un sprinteur qui devrait lever les bras au Cap Fréhel.