Pierre Rolland. Encore en tête à 300 mètres de l’arrivée après une offensive audacieuse de 30 kilomètres, Pierre Rolland (Team Europcar) a déchanté dans les derniers hectomètres du final vers Montecopiolo. Le Français n’a rien pu faire lorsque le peloton des favoris a fondu sur lui et s’est expliqué pour une victoire d’étape qui lui semblait encore promise à 400 mètres de l’arrivée. « Comme le dit Thibaut Pinot : « solo la victoria è bella », philosophe l’Orléanais. Je l’ai touchée du doigt, j’y ai vraiment cru jusqu’au bout. Mais c’est comme ça, c’est la loi du sport. Je n’ai rien à me reprocher : avec toute mon équipe, on a tout donné ! Je les remercie encore pour tout le travail qu’ils font au quotidien autour de moi. Ma seule consolation aujourd’hui, c’est de retrouver ma femme qui est enceinte de six mois. Merci aux supporters italiens, cela donne des forces ! »
Diego Ulissi. C’est une tradition à laquelle on pensait pouvoir échapper avec Pierre Rolland : la première étape de montagne du Tour d’Italie se conclut toujours par un sprint à une vingtaine de coureurs. Diego Ulissi (Lampre-Merida) a mis à profit ses qualités de puncheur pour s’imposer pour la deuxième fois après Viggiano mercredi. « Quel effort j’ai fait dans la dernière montée, mais j’ai pu faire de mon mieux après avoir étudié le dernier kilomètre hier soir, confie l’Italien. J’ai souffert, mais j’ai résisté en ayant en tête ce passage à 13 % près de l’arrivée qui pouvait me convenir. J’ai eu peur que Rolland puisse réussir son coup, et j’ai préféré attendre quand Moreno est parti. J’ai compris qu’il était temps de réagir quand Kiserlovski a attaqué. J’avais les jambes lourdes, mais elles m’ont quand même permis de gagner. »
Cadel Evans. Comme prévu, Cadel Evans (BMC Racing Team) a endossé le maillot rose hier soir au terme d’une étape rondement menée, à l’image d’une première semaine pour le moment sans faute. « L’étape s’est passée comme nous l’espérions même si on a tous payé la fatigue des derniers jours, explique l’Australien. Deux secondes sur un grimpeur comme Quintana dans les montées de Pantani… Je suis très satisfait de cette première semaine. Cela aurait été difficile d’espérer mieux. Mais le Giro est encore long. Je tiens à remercier mon équipe et particulièrement Steve Morabito qui a encore été impressionnant. Des adversaires à surveiller ? C’est encore trop tôt, car il y a pas mal de coureurs à deux minutes. Mais je dirai un mot sur Kelderman et Majka, deux jeunes qui me paraissent avoir un potentiel de vainqueur. »
L’étape du jour :
9ème étape : Lugo-Sestola (172 km). Les favoris du Giro n’ont pas voulu s’expliquer hier, au grand bonheur de Diego Ulissi. Le feront-ils aujourd’hui vers Sestola ? Rien n’est moins sûr. Les 10,7 kilomètres d’ascension à 5,7 % ne sont pas franchement propices aux grandes manœuvres, même si un passage de 3,5 kilomètres à 8,7 % à mi-pente pourrait faire des dégâts. Deux scénarios sont a priori possibles. Soit celle d’une échappée mettant à profit la première partie toute plate de l’étape pour prendre suffisamment d’avance pour jouer la gagne. Soit, c’est un peloton aminci qui se présente sous la flamme rouge pour un sprint en faux-plat prononcé (les deux derniers kilomètres sont à moins de 4%). Et dans ce cas, Diego Ulissi pourrait bien ajouter un troisième succès dans sa besace après Viggiano et Montecopiolo.