Vincenzo Nibali. Trois ans après sa victoire dans le Tour d’Espagne, c’est donc le Giro qu’a conquis avec excellence le Sicilien Vincenzo Nibali (Astana). En rose depuis le contre-la-montre de Saltara, le grimpeur de 28 ans n’aura rien cédé à ses adversaires au cours des trois semaines ardues. « Ce dernier jour a été riche en émotions, a déclaré le Maillot Rose. Le public sur le bord de la route a été spectaculaire tout au long des 200 kilomètres. C’était inexplicable, incroyable. Je veux remercier toute mon équipe et en particulier mon directeur sportif Giuseppe Martinelli, qui est celui qui me voulait chez Astana cette saison. Il m’a beaucoup encouragé cette année. J’ai pu courir et m’entraîner avec le soutien maximum et un stress réduit au minimum. J’ai couru le Giro au jour le jour, en donnant mon meilleur, et au final j’ai réalisé mon rêve. »
Alexandre Vinokourov. Manager de l’équipe Astana depuis qu’il a mis un terme à sa carrière, le champion olympique Alexandre Vinokourov avait fait du Giro l’objectif de Vincenzo Nibali, quitte à présenter une équipe moins ambitieuse au Tour de France. Les événements lui ont donné raison. « Nibali a travaillé plus dur que quiconque pour préparer le Giro. Nous étions partis pour atteindre cet objectif ensemble avec lui quand il est arrivé chez Astana. Ce dimanche 26 mai a marqué la fin d’un long processus qui a commencé en décembre avec les mécaniciens, les soigneurs et tout le staff. Nous nous étions assis autour d’une table, nous avions planifié les entraînements et les courses, et nous avons constamment revu nos objectifs. Ensemble, nous avons été capables de suivre notre programme et de permettre à Vincenzo de suivre son rêve. » Sur le Tour de France dans cinq semaines, le leadership sera confié à Jakob Fuglsang.
Carlos-Alberto Betancur. Le Colombien Carlos-Alberto Betancur (Ag2r La Mondiale) a confirmé en Italie tout le bien qu’on pensait de lui. 5ème et meilleur jeune du Giro, le grimpeur a plus que rempli son objectif. « Je suis vraiment heureux de ce que j’ai fait mais également de tout ce que l’équipe a réalisé sur ce Giro pendant trois semaines, a-t-il déclaré hier à Brescia. J’ai pu me préparer idéalement pour cette épreuve en disputant les Ardennaises et des courses à étapes comme le Tour du Pays Basque. Je me suis présenté en excellente condition physique au départ de Naples et mon objectif était alors de décrocher le maillot blanc et essayer de bien figurer au classement général. On peut dire que l’objectif est rempli ! » Agé de 23 ans, Carlos Betancur est arrivé cette saison chez Ag2r La Mondiale, après deux années chez Acqua & Sapone.
Cadel Evans. En se présentant au départ du Giro il y a trois semaines, Cadel Evans (BMC Racing Team) cherchait avant tout à se rassurer sur une condition jugée aléatoire jusqu’alors. A 36 ans, l’ancien vainqueur du Tour de France aura fait mieux, conquérant le podium derrière Vincenzo Nibali et Rigoberto Uran. « Comme je l’ai dit dès la première journée, j’étais venu ici pour rattraper les jours de course que je n’ai pas eus l’année dernière car j’avais été malade, et aussi parce que je voulais revenir au top niveau, a rappelé l’Australien. Je n’avais pas d’objectif précis en termes de résultats mais au final c’est vraiment un succès. Finir sur le podium de ce qui, dans un sens, ne devait être qu’un entraînement, c’est quelque chose d’énorme. J’espère que les gens ont apprécié. Mon objectif était de donner le maximum. Et je l’ai fait, même si j’ai commis quelques petites erreurs, de petites fautes, des choses que je ne pouvais pas anticiper. »
Stefano Pirazzi. Il aura longuement porté le maillot bleu de meilleur grimpeur du Tour d’Italie. Arrivé à ce poste après la neuvième étape, Stefano Pirazzi (Bardiani Valvole-CSF Inox) a parfaitement défendu sa tunique pour rentrer à Brescia avec le statut de meilleur grimpeur du Giro. Certes, la suppression de nombreuses difficultés, notamment dans les Dolomites, l’aura grandement avantagé, mais le coureur de 26 ans s’était déjà annoncé en avril en terminant 9ème du Tour du Trentin. « J’ai commencé à penser à ce maillot durant l’hiver au cours du premier stage d’avant-saison avec l’équipe, a raconté Stefano Pirazzi. Ça n’a pas été facile de défendre ce classement après en avoir pris la tête à Florence. Chaque jour, j’ai dû attaquer pour prendre des points et avoir de la marge sur mes poursuivants, mais en fin de compte ça en valait la peine. »
Mark Cavendish. Avec cinq victoires d’étape et le maillot rouge du classement par points, le Britannique Mark Cavendish (Omega Pharma-Quick Step) a réussi un très grand Tour d’Italie. Il rejoint le cercle très fermé des sprinteurs à avoir conquis les classements par points des trois Grands Tours, primé sur la Vuelta en 2010, Maillot Vert du Tour de France en 2011, et meilleur sprinteur du Giro en 2013. Sa lutte pour le maillot n’a pas empêché le Britannique de se battre pour l’ultime victoire d’étape à Brescia. « L’appât de la victoire m’a toujours motivé, je veux juste gagner, a déclaré Cavendish. J’ai toujours voulu gagner, je suis accro à la victoire depuis que je suis môme. Et on veut d’autant plus gagner quand on a une équipe construite autour de soi, là vous devez vous livrer à 100 %. C’est ce que j’essaie de faire. Si quelqu’un devait arriver et se présenter plus rapide que moi, je rentrerais à la maison pour travailler plus dur et revenir plus fort. »