Sylvain Georges. Coup de tonnerre hier matin au départ de la dixième étape du Giro. Sylvain Georges (Ag2r La Mondiale) a été interdit de départ, contrôlé positif à l’Heptaminol, une substance interdite destinée à améliorer la circulation sanguine. Ce résultat fait suite à l’analyse d’un échantillon d’urine prélevé lors d’un contrôle effectué vendredi 10 mai dernier sur le Tour d’Italie. Aussitôt, l’équipe Ag2r La Mondiale a retiré l’Auvergnat de 29 ans de la course rose. « Nous sommes évidemment attristés par cette nouvelle qui pénalise l’ensemble du groupe, tant en termes d’image que d’un point de vue sportif, a déclaré le manager Vincent Lavenu. Nous gardons confiance en la lutte antidopage et l’équipe continuera à tout faire pour défendre les valeurs éthiques qui doivent être la règle dans le sport de haut niveau. » C’est le second cas de ce type que doit gérer la formation rhônalpine, sept mois après le contrôle positif à l’EPO de Steve Houanard, écarté alors du Tour de Pékin. 2ème de Paris-Camembert le mois dernier, Sylvain Georges, qui participait à son premier Grand Tour, a fait savoir qu’il avait pris, pour soulager ses jambes, du Ginkor Fort, un produit courant prescrit pour traiter les crises hémorroïdaires ou les insuffisance veinolymphatiques, mais contenant, ce qu’il ignorait, une faible dose de molécule interdite.
Paolo Tiralongo. Le Maillot Rose Vincenzo Nibali (Astana) a retrouvé hier un précieux gregario en la personne de Paolo Tiralongo. Jusqu’à présent, on avait peu vu le grimpeur italien, vainqueur d’étape du Giro au cours des deux dernières éditions. Tombé dans la troisième étape, le Bergamasque a longtemps souffert du genou. Puis c’est une bronchite et de la fièvre qui l’ont empêché de mener à bien sa mission auprès de son leader. Hier enfin, Paolo Tiralongo a retrouvé des sensations et a été en mesure, pour la première fois, d’apporter sa contribution à Nibali. « Le voir de retour devant a rendu tout le monde heureux dans l’équipe, a salué le Maillot Rose. Pas seulement parce qu’il fait partie des éléments importants de notre équipe mais aussi parce que sa présence rend la course plus agréable. »
Ramunas Navardauskas. Vingt-quatre heures après la défaillance de Ryder Hesjedal, qui a perdu toute chance de réussir son Giro, le Lituanien Ramunas Navardauskas a offert à l’équipe Garmin-Sharp un joli lot de consolation en allant conquérir l’étape de Vajont hier. Membre de la grosse échappée lancée après 80 kilomètres, il a réalisé un final enflammé pour s’adjuger la plus belle victoire de sa carrière. « Après la mauvaise journée vécue par Ryder, nous avons abordé l’étape avec une tactique différente. C’était notre plan d’essayer de prendre l’échappée. Désormais nous voulons gagner un maximum d’étapes. Le parcours était idéal pour moi. Dans le final, j’ai accéléré plusieurs fois et constaté que j’étais le plus fort. Alors j’ai accéléré un grand coup et j’ai maintenu le tempo. Gagner une étape, ça compte autant que porter le maillot rose. »
Beñat Intxausti. Unique bénéficiaire de la seconde étape frioulane hier, l’Espagnol Beñat Intxausti (Movistar Team) est parvenu à échapper à la vigilance du peloton dans les derniers kilomètres d’ascension vers Vajont. Son idée était de combler les quelques secondes qui le séparaient d’une place dans le Top 10 (11ème hier matin à 2 secondes du Top 10). Personne n’ayant contesté l’assaut porté par Beñat Intxausti, l’ancien porteur du maillot rose a gagné le sommet en solitaire, 18 secondes devant le peloton. Ces quelques secondes grappillées lui permettent ainsi de réintégrer les premiers rangs du classement général, dont il occupe ce matin la 9ème place à 4’05 » de Vincenzo Nibali.
L’étape du jour :
12ème étape : Longarone-Trévise (134 km). A sa descente des cols frioulans, le Giro prend la direction des Alpes, qu’il atteindra ce week-end. Pour faire la transition entre les deux massifs, une brève étape vénitienne sera proposée aujourd’hui entre Longarone et Trévise. Ce sera l’occasion de retrouver les sprinteurs qui se sont accrochés dans les premiers reliefs en vue de s’expliquer pour… la troisième fois seulement. Si John Degenkolb (Argos-Shimano), désormais parti, s’était imposé dans un rush qui n’en était pas vraiment un, le peloton ne s’est expliqué en présence des meilleurs sprinteurs qu’à deux reprises. Et à chaque fois, c’est Mark Cavendish (Omega Pharma-Quick Step) qui l’a emporté. Ce soir, l’Anglais devrait à nouveau défier Nacer Bouhanni (FDJ), Matthew Goss (Orica-GreenEdge) et Elia Viviani (Cannondale).