Vincenzo Nibali. En rose plus tôt qu’il ne s’y attendait, le Sicilien Vincenzo Nibali (Astana) s’apprête à devoir défendre son avantage dès aujourd’hui avec l’entrée du Tour d’Italie dans les Dolomites. Seul inconvénient pour lui avant l’étape qui s’achèvera ce soir à Altopiano del Montasio, son absence de repères ! Dans sa préparation à l’épreuve, le grimpeur italien a reconnu plusieurs étapes mais n’a pas accordé d’attention particulière à cette dixième étape. Vincenzo Nibali a confié qu’il ne connaissait rien de la montée finale, si ce ne sont quelques rapports obtenus ici et là et qui font état d’une escalade très rude. L’Italien a également fait savoir qu’il avait écarté de ses reconnaissances l’arrivée à Bardonecchia samedi prochain, une autre conclusion en altitude pourtant. Des failles que ses adversaires pourraient chercher à exploiter.
John Degenkolb. La première journée de repos du Tour d’Italie a marqué hier la fin de l’aventure pour John Degenkolb (Argos-Shimano). L’Allemand aura réussi sa mission en débloquant son compteur sur l’épreuve italienne cette saison, vainqueur épatant du côté de Matera mercredi dernier. Mais il ne se sentait pas le courage d’affronter la montagne dans une édition qui ne fera plus beaucoup la part belle aux sprinteurs. « Je tiens toujours à finir les courses, en particulier le Giro, mais pas à n’importe quel prix, a expliqué le finisseur de 24 ans. Après un long et intense programme de course depuis le début de février, je ressens le besoin de récupérer. La première semaine de Giro a été rude et compliquée par le mauvais temps. Ça a eu un impact sur mon corps. Je dois ravaler ma fierté et faire ce qui est le mieux. »
Bradley Wiggins. Dans l’espoir de conquérir le Giro, Bradley Wiggins (Team Sky) s’était mis en tête d’accumuler un maximum d’avantage en première semaine, celle des contre-la-montre. C’est pourtant avec du retard, 1’16 » sur Vincenzo Nibali, que le Britannique s’attaquera à la montagne. Hier, il a réaffirmé y croire encore. « Nous sommes dans une position différente mais nous allons essayer d’en tirer parti, a déclaré celui qui s’est montré très mal à l’aise dans les descentes humides. J’ai eu le sentiment d’enchaîner les problèmes la semaine dernière. Physiquement tout va bien. Je vais même mieux que jamais. J’espère pouvoir entrer en action à présent dans les arrivées au sommet, où le physique parlera. Les écarts seront considérables à Brescia dans deux semaines, à mon sens 1’16 » ce n’est rien à ce stade de la course. »
L’étape du jour :
10ème étape : Cordenons-Altopiano del Montasio (167 km). Si la première semaine de course du Giro a déjà livré beaucoup d’enseignements, la course entre seulement aujourd’hui dans le vif du sujet puisque les coureurs auront affaire à la montagne pour la toute première fois. Au lendemain d’une journée de repos-transfert qui a mené la course dans le Frioul-Vénétie, une étape montagneuse de 167 kilomètres attend le peloton. On entre une première fois dans les Dolomites via deux ascensions. Le Passo Cason di Lanza (14,5 km à 6,3 %) précédera d’une cinquantaine de kilomètres la montée finale vers Altopiano del Montasio (21,9 km à 5,2 %), tout près de la frontière slovène. Une ascension inédite vers la station de ski que le peloton du Tour d’Italie empruntera pour la toute première fois et qui devrait marquer des différences.