Bradley Wiggins. Que s’est-il passé avec Bradley Wiggins (Team Sky) dans les derniers kilomètres de la 8ème étape qui menait le peloton à Pescara ? Mis en difficulté dans l’ultime difficulté, chutant dans la dernière descente, le Britannique a terminé l’étape comme il le pouvait, bien soutenu par les deux Colombiens Sergio-Luis Henao et Rigoberto Uran. « Bradley va bien, il n’est pas blessé, soupire son manager Dave Brailsford. Tu peux connaître de bonnes journées comme de mauvaises et tu dois attendre que cela se termine. C’est un revers, mais Brad est encore dans la course. Nous devons prendre les jours comme ils viennent, nous concentrer sur la récupération et frapper fort dans le contre-la-montre. » Les 55 kilomètres du chrono tout à l’heure devraient lui permettre de remettre les pendules à l’heure.
Adam Hansen. Si Bradley Wiggins a vécu une journée infernale, Adam Hansen (Lotto-Belisol) était lui au paradis. Après avoir pris la bonne échappée, il s’est débarrassé d’Emanuele Sella (Androni Giocattoli) pour filer seul, vers une victoire de prestige. « La sensation de passer la ligne d’arrivée en solitaire est naturellement très agréable, s’est réjoui l’Australien à l’arrivée. Ce matin, je savais déjà que je voulais faire partie de l’échappée. C’était une étape que j’avais cochée et j’étais aussi très motivé, parce que j’ai pensé que les échappés pouvaient pour une fois aujourd’hui aller au bout. » À noter, que depuis 2009, Lotto remporte une étape à chaque édition du Giro. L’an dernier, Lars-Ytting Bak avait trouvé la faille à Sestri Levante.
Beñat Intxausti. Au soir de la 7ème étape, Luca Paolini (Team Katusha) n’est plus en rose. L’Italien aura tout fait pour conserver sa précieuse tunique, mais doit finalement la céder à Beñat Intxausti (Movistar Team). L’Espagnol, 3ème le matin, profite également de la déroute de Bradley Wiggins qui a contrait le Team Sky a faire descendre Rigoberto Uran, qui le précédait au général. « C’est un peu différent d’une réelle victoire, mais c’est réellement très important car porter le maillot de leader sur un Grand Tour est quelque chose d’unique, a déclaré le Basque. Garder le maillot après le chrono sera difficile, surtout avec des coureurs comme Nibali ou Hesjedal. Mais je suis convaincu que je peux faire bonne figure », affirme l’ancien d’Euskaltel avant de dédier ce maillot rose à Xavier Tondo, décédé tragiquement sous ses yeux il y a deux ans.
Julien Bérard. Hier, Bradley Wiggins et Vincenzo Nibali ne sont pas les seuls à avoir chuté sur les routes glissantes de la côte Adriatique. Julien Bérard (Ag2r La Mondiale) est lui aussi allé au sol avec des conséquences beaucoup plus graves. Le Français souffre d’une fracture non déplacée du quart externe de la clavicule gauche. Il est donc contraint à l’abandon. « Avant la bagarre, en remontant des bidons j’ai accroché ma roue avant et tombe lourdement sur la tête et l’épaule, explique Bérard sur son site internet. J’ai tenu à rallier l’arrivée car je pensais que mon épaule était seulement déboîtée. Au courage, sans pouvoir me mettre en danseuse je termine dans le gruppetto. Comble de l’histoire j’ai manqué l’échappée d’un rien étant sorti juste avant en compagnie de trois des six échappés du jour dont un qui l’emporte en solitaire. Il y a des jours où la réussite n’est pas au rendez-vous. »
L’étape du jour :
8ème étape Gabicce Mare et Saltara (54,8 km CLM). Indéniablement, c’est LE premier grand rendez-vous de ce Tour d’Italie. Il y a certes eu ce chrono par équipes dimanche dernier, mais celui-ci servait avant tout à prendre le pouls des forces en présence, 24 heures après le Grand Départ. C’est aujourd’hui que les premiers écarts vont se créer. En 54,8 kilomètres, les grimpeurs peuvent perdre beaucoup et les coureurs complets ont tout à gagner. Grand favori, Bradley Wiggins doit à tout prix rétablir l’équilibre après avoir perdu près d’1’30 sur les autres favoris hier. Sur le plus long contre-la-montre proposé par les organisateurs depuis 2009, le Britannique se doit de taper du poing sur la table après sa déroute hier. Mais le parcours n’est pas totalement plat même s’il est nettement moins vallonné que celui de Cinque Terre il y a quatre ans.