Fabio Aru. Ce qui paraissait invraisemblable quelques minutes plus tôt est devenu réalité. Hier, Fabio Aru (Astana) s’est emparé du maillot rose en bénéficiant de la chute dont a été victime Alberto Contador à 3,4 kilomètres du but. « Nous savions que nous devions rouler devant et mon équipe m’a préservé, ce qui m’a permis d’éviter la chute, commente le nouveau leader du classement général. Je me sens désolé pour Alberto, mais on sait que tout peut arriver sur un Grand Tour. Maintenant, je n’ai pas la moindre idée de ce qui sortira du contre-la-montre. J’ai travaillé cet exercice. La route va être exceptionnellement longue et, après treize jours de course très rudes, le corps est fatigué. J’aurai l’avantage de bénéficier des temps d’Alberto mais je sais que c’est avant tout l’énergie dont je disposerai qui comptera. »
Alberto Contador. Jamais Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) n’avait été dépossédé d’un maillot de leader dans un Grand Tour. C’est arrivé hier en Vénétie alors que l’Espagnol s’est retrouvé impliqué dans la chute survenue à un peu plus de 3 kilomètres de l’arrivée. « Nous étions bien placés pour se préserver d’une chute, raconte Contador, qui a lâché 36 secondes à Fabio Aru sur cet incident. On guettait la banderole des 3 derniers kilomètres mais la chute est survenue juste avant. Ma première réaction, avant de vérifier si j’étais OK, a été de récupérer un vélo aussi rapidement que possible pour rejoindre la ligne d’arrivée. Je n’ai pas perdu trop de temps mais il va falloir se battre pour récupérer ça. Ce qui m’inquiète le plus, c’est le coup que j’ai reçu sur ma jambe gauche. Ce n’est sans doute que superficiel mais c’est ce qui pourrait me faire le plus de mal. Ce qui est sûr, c’est que je n’ai pas perdu mon esprit combatif. »
Richie Porte. « C’est le vélo, je suppose. Parfois, vous êtes le marteau, parfois vous êtes le clou. » Le tweet posté hier soir par Richie Porte (Team Sky) laisse planer une certaine amertume pour celui qui s’était volontairement fait discret dans l’ombre du duel Contador-Aru en première semaine mais qui a beaucoup perdu en deuxième semaine : 2’47 » à Forli après une crevaison doublée d’une pénalité, 2’04 » (sur Fabio Aru) à Jesolo après une chute qui l’a contraint à conclure l’étape sur le vélo trop grand de Vasil Kiryienka. Il accuse désormais 5’05 » de retard au classement général. « Je ne sais pas bien ce qu’il y a à faire quand tous ceux qui se trouvent devant toi vont au sol, avait pesté Richie Porte après la ligne. C’était humide, c’était nerveux, dans ces conditions la chute était presque inévitable. »
Rigoberto Uran. Resté hier au contact de la tête du peloton dans le final chaotique vers Jesolo, Rigoberto Uran (Etixx-Quick Step) abordera le contre-la-montre dont il fait partie des favoris avec 2’02 » de retard sur le Maillot Rose. « J’ai bénéficié de l’expérience de mes coéquipiers dans une étape telle que celle-ci, avec beaucoup de pluie et de nervosité, raconte le Colombien. Tom Boonen et les autres savaient exactement où me placer sur une course comme ça. J’ai suivi aveuglément les roues de mes coéquipiers et j’ai évité la malchance. Place au chrono, sur lequel on prévoit également de la pluie. Ça va être un effort énorme et bien sûr il s’agit d’une étape importante pour moi, de même que pour les autres prétendants au classement général. Mon cou et mon épaule me font toujours mal après ma chute sur le circuit d’Imola mercredi mais je travaille bien avec les physiothérapeutes de l’équipe et j’aborderai le chrono au mieux. »
Sacha Modolo. Vingt-quatre heures avant de passer par chez lui, Sacha Modolo (Lampre-Merida) a conquis hier au sprint sa première étape d’un Grand Tour, la troisième pour le compte de sa formation sur ce Giro. La recette d’une telle victoire ? Un train sans faille incluant Roberto Ferrari et Maximiliano Richeze. « Ce train, nous avons essayé de l’ajuster lentement, précise-t-il. Nous avons effectué quelques exercices hors compétition en février-mars. Mon objectif était de créer un groupe de coureurs autour de moi, mais pas exclusivement, car nous sommes interchangeables et devons être capables de travailler pour les autres également. Dans tous les cas, je souhaitais avoir Ferrari et Richeze dans le train. Ça n’a pas été facile avec Ferrari car il a toujours été le sprinteur qu’on lançait, mais ça s’est bien passé et à Jesolo il a été incroyable. »
Jérôme Pineau. Le Nantais Jérôme Pineau (IAM Cycling), ancien vainqueur d’étape au Tour d’Italie, a réalisé hier une longue échappée sous la pluie. De quoi se redonner un peu le moral après un début de Giro difficile. « Même si l’issue était courue d’avance, j’ai pris plaisir de me retrouver à l’avant, dit-il. Depuis le départ du Giro, je n’étais pas au mieux en raison d’allergies. Ça a joué dans cette étape mais il faut toujours tenter quelque chose car parfois ça peut le faire. On ne sait jamais ce qu’il peut se passer dans de telles conditions. Nous ne sommes jamais parvenus à prendre plus de deux minutes. Même s’il n’est pas évident de se juger sur une telle étape, j’ai pu faire le plein de confiance en prenant l’échappée. Car les jambes étaient au rendez-vous puisque nous avons roulé à vive allure toute la journée. »
L’étape du jour :
14ème étape : Trévise-Valdobbiadene (59,4 km CLM). C’est un nouveau temps fort qui attend aujourd’hui les favoris du Giro en Vénétie. Et quel temps fort ! Entre Trévise et Valdobbiadene, les organisateurs du Giro proposent l’unique contre-la-montre individuel de cette édition sur… 59,4 kilomètres ! Cette longue distance se découpera en deux tronçons. Le premier, long de 30 kilomètres de Trévise à Conegliano, d’où est natif le lauréat de l’étape d’hier Sacha Modolo, empruntera des routes planes, larges et rectilignes. On entamera alors la seconde moitié de course avec deux difficultés majeures, la montée vers San Pietro di Feletto (4,9 km à 3,8 %) qui se conclut au kilomètre 35,1, et celle de Case Tormena (6 km à 3,3 %), dont le sommet annoncera les 3,2 derniers kilomètres jusqu’à Valdobbiadene. Télécharger les ordres de départ.
Le tweet de… @KeizerMartijn