Fabio Aru. Au lendemain d’une journée galère, où il a été impliqué dans une chute qui lui fait perdre 1’13′ » sur Alberto Contador (Tinkoff-Saxo), Fabio Aru (Astana) a inversé les rôles hier sur les pentes de Cervinia. Alors qu’il semblait en bout de course sur cette fin de Tour d’Italie, son attaque à 7 kilomètres de l’arrivée en a surpris plus d’un. Il a fait preuve d’audace pour s’adjuger l’étape reine du Giro et reprendre 1’18″‘ au maillot rose. « C’était 7 kilomètres de souffrance. Je suis fatigué, mais j’ai appris dans ma carrière à en faire abstraction. Cette victoire a une saveur particulière car elle intervient après des journées difficiles pour moi. J’en suis très heureux ! » C’est la première victoire de l’année pour Fabio Aru.
Ryder Hesjedal. S’il y a bien un autre coureur que Fabio Aru réputé pour ne rien céder, c’est bien Ryder Hesjedal (Cannondale-Garmin). Après un début de Giro difficile pour l’ancien vainqueur du Tour d’Italie, le Canadien monte en puissance sur les dernières étapes. Anticipant l’attaque de Fabio Aru, il a pu l’accompagner un moment avant que l’Italien n’en remette une couche. « J’ai voulu le suivre mais j’ai complètement explosé. Mon ambition première était d’aller chercher l’étape, je suis frustré. » Classé deuxième de l’étape, il gagne deux places au général pour se retrouver en 7ème position.
Alberto Contador. Il est difficile d’interpréter la prestation d’Alberto Contador à l’arrivée de la 19ème étape. Campé dans la roue de Mikel Landa (Astana), il n’a jamais semblé en mesure de contenir l’ardeur de Fabio Aru. Peu bavard au terme de l’étape, il a esquivé la conférence de presse à la descente du podium. Il a seulement livré une brève interview pour la télévision italienne. « Je m’attendais à ce que Fabio Aru et Mikel Landa m’attaquent. J’ai fais le choix de suivre Mikel Landa et je pense avoir fait le bon. J’en ai fait beaucoup sur les étapes précédentes, je dois mesurer mes efforts car nous avons encore une journée compliquée qui nous attend vers Sestrières. J’espère que les jambes vont pouvoir répondre. »
Giovanni Visconti. C’est peut-être le coureur le plus offensif sur ce Tour d’Italie, tant il compte de nombreux kilomètres d’échappées sur les étapes de montagne. Giovanni Visconti (Movistar Team) veut remporter son étape avant que le Giro ne se termine. Hier, il s’est à nouveau glissé dans l’échappée du jour mais il n’a pas trouvé assez de soutien auprès de ses compagnons d’infortune. A l’aise dès que la route s’élève, c’est seul qu’il préfère continuer son chemin dans le col de Saint-Pantaléon à 50 kilomètres de l’arrivée. Néanmoins, le vent de face aura raison de ses ardeurs et il sera rejoint à 10 kilomètres du but. Il endosse toutefois le maillot de meilleur grimpeur, témoignant de ses efforts consentis tout au long de ce Giro. Il compte au total 125 points, soit 16 de plus que son dauphin Steven Kruijswijk (PBS, Team LottoNL-Jumbo).
20ème étape : Saint Vincent-Sestières (199 km). Au lendemain de l’étape reine qui aura laissé des traces dans les organismes, une nouvelle étape de haute montagne attend les coureurs avant l’arrivée finale à Milan demain. Après 150 kilomètres sur des routes plates, le peloton abordera le Colle Delle Finestre. Cette montée de 19 kilomètres a la particularité de ne pas être goudronnée dans ses 9 derniers kilomètres. De quoi augmenter la difficulté de ce col au pourcentage moyen de 9,2%, réputé comme l’un des plus durs d’Europe. Une courte descente conduira les coureurs au pied de la montée finale vers Sestrières, pour une arrivée jugée à 2035 mètres d’altitude.