Tom Dumoulin (Giant-Alpecin), vainqueur aux Pays-Bas du contre-la-montre d’ouverture du Giro. « On dirait que j’ai rendu pas mal de gens heureux aujourd’hui, à les entendre scander mon nom à l’annonce de ma victoire. Je suis moi-même heureux. C’est un moment très émouvant, un sentiment de fou. J’avais pris connaissance de l’excellent temps réalisé par Primoz Roglic, mais je pensais avoir fait la différence et j’ignorais en coupant la ligne que nous étions dans la même seconde. Je me suis senti frustré à quelques reprises cette année en prenant la 2ème place sur les chronos de Paris-Nice et du Tour de Romandie, mais cette fois la chance était de mon côté. Peu importe pour combien je gagne. C’est un pas important dans ma carrière. J’espère à présent atteindre l’Italie en rose mardi prochain, même s’il sera difficile de le garder face aux sprinteurs qui vont se battre pour les bonifications. »

Primoz Roglic (Team LottoNL-Jumbo), 2ème à 22 millièmes de seconde de Tom Dumoulin. « Je ne nourrissais pas vraiment le rêve de gagner ce contre-la-montre avant le départ. J’ai déjà sorti de bons chronos depuis que je suis passé pro au WoldTour cette saison mais ils ne m’avaient jamais permis d’approcher si près les performances dont seuls sont capables les spécialistes. J’ai été tout près cette fois, c’est dingue. C’était totalement fou autour de moi sur le parcours. Si bien que je n’étais pas en mesure d’entendre mon directeur sportif me communiquer mes temps dans l’oreillette. Je ne pense pas avoir commis d’erreur, mais pour être honnête je n’ai pas du tout pensé à ça pendant ma course. »

Marcel Kittel (Etixx-Quick Step), 5ème du contre-la-montre à 11 secondes et premier prétendant au maillot rose en vue des deux étapes de plaine à venir et des secondes de bonification promises à l’arrivée (10, 6 et 4 secondes). « Comme tous les contre-la-montre, celui-ci a été difficile. J’y ai obtenu un bon résultat et j’en suis très satisfait, mais ça ne change rien à mes objectifs. Porter le maillot rose n’est pas ma priorité, je me focalise seulement sur les étapes de plat et les sprints. Bien sûr je serai heureux si mon résultat du chrono me permet de prendre le maillot rose dans les jours à venir. Mais je ne me mets pas plus de pression quant à cela. »

Jos Van Emden (Team LottoNL-Jumbo), candidat à la victoire dans le chrono d’ouverture mais victime d’une chute qui lui vaut quelques égratignures. « J’ai glissé dans un virage et je ne sais pas pourquoi. J’étais venu sur cette course avec l’ambition de réaliser un gros contre-la-montre, et pour ce faire vous prenez forcément des risques. Mais tout a pris fin dans ce virage. Je me sentais bien dans la première partie du contre-la-montre, donc je suis vraiment déçu de la façon dont les choses se sont ensuite déroulées. Tout mon Giro était conditionné à ce contre-la-montre d’ouverture à Apeldoorn. Je me sens effondré. »

Stefan Küng (BMC Racing Team), dans les temps de Tom Dumoulin au premier intermédiaire mais victime d’une chute dans le même virage que Jos Van Emden. « Je me suis vraiment senti bien dès le départ. Je me sentais fort, je me sentais puissant, et je roulais à pleine vitesse. Pour moi la phase critique sur un chrono de ce genre intervient toujours dans les 3 derniers kilomètres, mais là j’étais bien dans le rythme… jusqu’à ce que surgisse ce foutu virage à droite. C’est difficile de dire ce qui s’est passé. Lorsque vous êtes à la limite, le moindre petit aléa peut vous conduire à la faute. Je pense que c’est ce qui s’est passé. J’ai chassé de la roue arrière et je me suis écrasé dans les barrières. C’est la vie ! Je suis reparti mais je savais déjà en moi-même que j’avais perdu et quand c’est comme ça c’est vraiment difficile de rejoindre la ligne. Je sais que j’ai laissé passer une chance énorme de m’imposer. »

Fabian Cancellara (Trek-Segafredo), touché par des douleurs gastriques mercredi et 8ème à 14 secondes. « J’ai manqué de forces. J’ai essayé de faire au mieux car je ne suis pas venu ici pour faire de la figuration, mais dans ces conditions il m’était impossible de faire autrement. Je ne pouvais pas donner plus car mes jambes ne répondaient pas. J’étais sans force, ce qui du reste est normal après deux jours de fièvre et de dysenterie. J’avais travaillé si dur ces deux dernières semaines pour ce contre-la-montre d’Apeldoorn… J’espère maintenant pouvoir récupérer. Je sais qu’il y a un autre chrono dans le Chianti mais pour moi l’essentiel est déjà d’arriver en Italie… »

Vincenzo Nibali (Astana), 16ème à 19 secondes et premier des favoris du Tour d’Italie. « Ça a été un contre-la-montre très explosif, plus difficile à interpréter qu’il n’y paraissait. Si vous partiez trop vite, vous courriez le risque de le payer sur la fin. Je l’ai bien géré de mon côté, en virant bien dans les courbes sans prendre trop de risques. Pour gagner deux ou trois secondes, ça n’en valait pas la peine. Ce ne sont que 10 kilomètres, mais le premier effort est derrière nous. Il va maintenant falloir maintenir l’attention sur les deux étapes hollandaises et se tenir loin des dangers. Je suis heureux car je retrouve mon meilleur niveau. Les sensations sont bonnes, bien meilleures que celles que j’avais au Tour du Trentin. Je ressens davantage de pression ici au Giro qu’au Tour de France, mais je vais faire comme à mon habitude et prendre la course au jour le jour. »

Mikel Landa (Team Sky), qui lâche 21 secondes à Vincenzo Nibali sur les 9,8 kilomètres d’un contre-la-montre qui constitue encore et toujours son gros point faible. « Ça a été difficile mais je pense que mon temps est plutôt bon. C’est en tout cas ce à quoi nous nous attendions. C’était un contre-la-montre court, plat et difficile pour un grimpeur comme moi. Je savais que je pouvais perdre plus de temps encore. Je me sens plutôt bien. Ce n’était pas mon meilleur jour mais je suis satisfait de mon résultat et de mon entame du Giro. »

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L’étape du jour :

2ème étape : Arnhem-Nimègue (190 km). Le peloton du Tour d’Italie se rassemblera aujourd’hui pour la première étape en ligne de cette édition, toujours aux Pays-Bas puisque la course s’en ira visiter la province de Gueldre en réalisant une large boucle entre Arnhem et Nimègue. Il s’agit de la première étape adressée aux sprinteurs (Colbrelli, Démare, Ewan, Greipel, Hofland, Kittel, Mareczko, Modolo, Nizzolo, Pelucchi, Sbaragli, Viviani). Si les conditions climatiques s’annoncent clémentes, il faudra rester vigilant sur ces routes de plaine exposées au vent et truffées d’obstacles (giratoires, ralentisseurs). L’avantage va néanmoins aux finisseurs, qui auront l’occasion de reconnaître la ligne droite finale dans Nimègue via deux boucles d’un circuit urbain de 8,6 kilomètres. Légèrement tournant, le dernier kilomètre ne présente pas de véritable courbe. La dernière ligne droite est longue de 350 mètres.

L’image du jour… l’entrée des artistes

Les organisateurs du Tour d’Italie ont eu le bon goût de dresser la rampe de lancement du Giro 2016 au cœur du vélodrome d’Apeldoorn, qui avait reçu les Championnats du Monde sur piste il y a cinq ans. Un départ spectaculaire qui a vu les 198 coureurs plonger vers le grand air où les attendaient pas moins de 75 000 spectateurs.