Tom Dumoulin (Giant-Alpecin), auteur d’une attaque à 3 kilomètres de l’arrivée qui lui permet d’augmenter son avantage de quelques secondes au classement général. « Mon attaque n’était absolument pas planifiée. J’ai juste écouté mon instinct. Je m’attendais à ce que Vincenzo Nibali tente de rentrer sur Jakob Fuglsang mais il est sorti au mauvais moment. Les Sky ont bouché le trou. Je n’avais plus personne autour de moi de mon côté mais je me sentais très fort. Augmenter un peu mon avantage était inattendu. J’avais de bonnes jambes et j’ai sauté sur l’opportunité, comme je l’avais annoncé. J’ai toujours dit que je ne m’étais pas préparé spécifiquement pour la haute montagne mais j’ai bien travaillé pour le Giro et je me surprends au quotidien. On verra combien de temps ça dure. Je suis plus confiant que je ne l’étais l’année dernière sur la Vuelta. Aussi longtemps que j’aurai le maillot rose, je le défendrai. »
Ilnur Zakarin (Team Katusha), 3ème à Roccaraso et désormais 3ème du classement général à 28 secondes du maillot rose, soit devant tous les favoris. « L’étape était difficile mais l’équipe m’a bien entouré. Au pied de l’ascension finale, je ne me sentais pas si bien. Il y avait pas mal de vent, mais Pavel Kochetkov m’a procuré une aide précieuse. Il m’a protégé du vent. Un peu plus tard j’ai commencé à retrouver des sensations. Dans les derniers kilomètres le vent soufflait de face. Nibali a été le premier à attaquer. Puis quand j’ai vu Dumoulin et Pozzovivo répliquer, j’ai décidé de suivre leur mouvement. Dans le final j’ai fait de mon mieux pour gagner le plus de temps possible sur les autres favoris. »
Vincenzo Nibali (Astana), passé à l’attaque à 3,5 kilomètres du sommet avant de payer ses efforts et de céder un peu de temps à ses adversaires, jusqu’à 21 secondes à Tom Dumoulin et 28 secondes (bonificatons incluses) à Ilnur Zakarin. « Notre objectif était d’envoyer Jakob Fuglsang en tête pour faire bouger les autres. Mais de mon côté la tactique n’a pas fonctionné. J’ai abusé de confiance mais j’ai fait l’erreur d’attaquer vent de face, ce qui ne m’a pas aidé. Je l’ai payé. Ce n’était pas une montée difficile taillée pour les purs grimpeurs mais l’arrivée était explosive. Et quand Dumoulin a riposté, j’ai marqué le pas avec Mikel Landa. Il est parti fort et comme je venais de faire un effort il m’était difficile de le suivre. Nous en savons désormais plus sur chacun des favoris. Ce sera un Giro difficile mais nous attendons désormais des étapes plus dures pour mieux nous exprimer. »
Mikel Landa (Team Sky), 15ème du classement général à 1’08 » et dernier des favoris après avoir semblé limité tant mardi dans la brève montée de la Via del Fortino qu’hier vers Roccaraso. « Certains coureurs ont pu gagner quelques secondes jusqu’à présent, mais je ne pense pas que ce sera trop important dans la bataille finale pour gagner le Giro. Je n’ai pas encore mes meilleures sensations. J’ai dû me défendre pour ne pas perdre trop de temps. Vincenzo Nibali a l’air pas mal mais je ne crois pas qu’il va pouvoir s’améliorer dans les jours à venir, tandis que moi je vais encore progresser. »
Hors jeu. Il manquera un sprinteur dans les rushs à venir sur le Tour d’Italie puisque Matteo Pelucchi (IAM Cycling) a été sommé de rentrer chez lui hier soir après la première étape de montagne. Le finisseur italien est arrivé 46 secondes après les délais accordés par le jury des commissaires au sommet de Roccaraso. En quête d’un premier succès sur un Grand Tour, celui qui avait terminé 2ème à Castiglione della Pescaia l’année dernière sur le Giro est donc rentré à la maison. L’équipe IAM Cycling s’élancera avec un second élément en moins ce matin puisque Larry Warbasse, qui souffre depuis trois jours de douleurs lombaires avec des signes d’irritation d’une racine nerveuse, ne repartira pas. Il se rendra aux Hôpitaux Universitaires de Genève afin d’y subir des examens complémentaires.
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L’étape du jour :
7ème étape : Sulmona-Foligno (211 km). Après son premier contact avec la montagne, le peloton du Giro quitte aujourd’hui les Abruzzes au départ de Sulmona pour mettre le cap sur l’Ombrie avec une arrivée à Foligno. 211 kilomètres sépareront les deux communes dans une étape adaptée aux sprinteurs, qui trouveront là une dernière occasion de s’exprimer avant l’étape de Bibione… jeudi prochain. En plein cœur de la Botte italienne, les coureurs auront affaire à un parcours légèrement vallonné. Passé la première difficulté (9 km à 5,5 %) qui se présentera en début d’étape, la course empruntera des routes larges et souvent rectilignes. Une dernière difficulté (6,7 km à 4,9 %) interviendra à 40 kilomètres du but, avant un final tout plat jusqu’à Foligno, où un sprint relativement technique est à prévoir, avec trois virages à angle droit dans les 1300 derniers mètres et une dernière courbe à 160 mètres de la ligne.
L’image du jour… Tim Wellens bien avisé par Tom Dumoulin
Vingt-quatre heures après André Greipel, c’est Tim Wellens qui a fait triompher le maillot Lotto-Soudal et le vélo Ridley, porté fièrement au-dessus de sa tête une fois la ligne franchie. « J’étais très motivé de partir à l’attaque aujourd’hui mais quand j’ai manqué l’échappée matinale, j’ai pensé que c’était cuit. Tom Dumoulin, qui est un pote depuis que nous avons passé des vacances ensemble en marge du critérium de Curaçao en novembre dernier, m’a dit à un moment qu’il était temps d’attaquer. Je ne l’ai pas fait tout de suite mais mon coéquipier Pim Lightart m’a invité à le suivre et on est rentrés ensemble sur l’échappée. Avant que je ne lâche tout dans la dernière montée. Le Maillot Rose donne décidément de bons conseils. »