Alberto Contador. Le grand vainqueur du triptyque dans les Dolomites c’est bien lui. Alberto Contador (Saxo Bank-SunGard) aura gagné du terrain sur ses adversaires tous les jours si bien que son plus proche adversaire Michele Scarponi (Lampre-ISD) est déjà repoussé à 4’20 » au classement général. Une confortable avance pour un maillot rose qui aura néanmoins vécu « une journée difficile, très difficile dit-il avant d’ajouter. Plusieurs fois je me suis senti terriblement mal, comme à 50 kilomètres de l’arrivée. J’ai essayé de jouer avec les intérêts de chacun, de gérer mes forces et je pense que j’ai réussi, car j’ai atteint mon objectif en créant de nouveaux écarts avec mes adversaires. C’était l’étape la plus dure de ma vie. Ces trois jours furent extraordinaires. Maintenant, nous devons récupérer pour faire face à la dernière semaine de course. »
Michele Scarponi. Arrivé sur les talons d’Alberto Contador, Michele Scarponi juge le résultat comme étant positif. « L’étape a été très dure, j’ai bénéficié de ma régularité. L’esprit combatif m’a bien servi pour surmonter toutes les difficultés du jour. » Actuellement deuxième au classement général, l’Italien reste néanmoins prudent. « Je sais, cependant, que la course est encore longue et surtout très dure. » La course est encore longue et Scarponi souffrira peut-être de l’abandon d’un fidèle lieutenant. « L’inconvénient de cette bonne journée a été le retrait de Marzano qui avait de la fièvre depuis hier. Je le remercie pleinement parce qu’il voulait à tout prix prendre le départ ce matin pour me donner son appui. » Une absence qui pourrait compter dans cette dernière semaine de course.
Vincenzo Nibali. Déjà distancé au classement général au départ de l’étape, Vincenzo Nibali (Liquigas-Cannondale) a tout tenté pour faire douter Alberto Contador, en vain. « J’ai couru l’étape reine dans le but de provoquer Contador et de partir à l’assaut du maillot rose, déclare le grimpeur Sicilien. J’ai demandé à l’équipe de travailler pour fatiguer la Saxo Bank et les autres adversaires, puis dans la descente du Giau j’ai essayé d’attaquer. Contador a trouvé avec Lastras un soutien important et mon attaque est devenue nulle, distancé ensuite, l’Italien s’explique. J’ai payé dans le Passo Fedaia la fatigue d’hier. Dans la descente technique et difficile j’ai pris quelques risques, j’ai réussi à rentrer dans le groupe. Dans la dernière montée, j’ai gardé un rythme régulier conscient que la fatigue se ferait sentir dans les jambes de mes adversaires. »
Ag2r La Mondiale. Si John Gadret (Ag2r La Mondiale) ne cesse d’étonner sur les routes du Tour d’Italie, le premier satisfait est évidemment Laurent Biondi, directeur sportif de l’équipe. « C’est encore un super bilan pour l’équipe aujourd’hui avec cette 5ème place. Le seul regret que nous pouvons avoir est de ne pas avoir pris l’échappée initiale de dix-huit coureurs, Laurent Biondi ajoute. Toute l’équipe s’est bien battue dans une étape difficile longue de 230 km avec cinq cols et nous allons tous apprécier la journée de repos ! Maintenant, la course n’est pas terminée. Il reste encore trois étapes de montagne et un contre-la-montre individuel. Il faut être ambitieux. Je crois que le podium est jouable si John conserve sa forme actuelle et si tout continue à bien se passer pour l’équipe. Il va falloir mettre toute notre énergie dans cette dernière semaine et nous battre jusqu’à Milan ! » La journée de repos était attendue mais les regards sont déjà tournés vers le très exigeant contre-la-montre en côte de mardi.
Mikel Nieve. L’Espagnol a su accrocher l’échappée initiale et si Stefano Garzelli (Acqua & Sapone) s’est vu pendant de longs kilomètres remporter l’étape reine de ce Giro, c’est bien lui, Mikel Nieve (Euskaltel-Euskadi) qui s’est imposé. Alors que son leader Igor Anton (Euskaltel-Euskadi) se retrouvait en grande difficulté, le jeune grimpeur saisissait sa chance. « Je crois que c’est le jour le plus dur de ma carrière, estime-t-il. J’ai donné tout ce que j’avais comme énergie, le dernier kilomètre m’a semblé être une éternité. A l’arrivée, je n’avais même plus la force de lever les bras. Je me sens tellement fatigué. Gagner l’étape-reine du Giro, c’est un rêve qui devient une réalité. » Un rêve qu’il avait pu entrevoir au briefing matinal lorsqu’Igor Anton lui avait avoué l’importance de se glisser dans l’échappée matinale. Désormais 7ème au classement général, pas question pour autant de piquer le leadership de l’équipe, « Igor Anton est meilleur que moi dans le contre-la-montre. Si je termine dans les dix premiers du Giro, ce sera bien. Sinon, ça ne fait rien. » Son Giro semble d’ores et déjà réussi.