Ryder Hesjedal. Et si le Canadien était la surprise de ce Giro ? Bien que voir le sixième du Tour de France 2010 accrocher un podium du Tour d’Italie ne constitue pas une grande surprise, il faut admettre que son nom était peu cité par les suiveurs au départ du Giro. Toujours est-il que Ryder Hesjedal a repris le Maillot Rose hier après une violente attaque dans les quatre derniers kilomètres. « Je me sentais bien et je voulais voir comment les jambes répondaient » a-t-il déclaré à l’arrivée. En arrivant 26 secondes avant les autres favoris, Hesjedal a fait le plein de confiance pour la suite de ce Giro. « Avec un contre-la-montre comme dernière étape, oui, je peux prendre du temps sur n’importe qui ». Avant d’en arriver là, le Canadien devra hisser son mètre 88 en haut de l’Alpe di Pampeago et du Stelvio, des ascensions qui ne lui conviennent pas forcément.
Damiano Cunego. Si l’étape d’hier a été pauvre en attaques de favoris, il faut tout de même souligner le panache de José Rujano (Androni Giocatolli) et Damiano Cunego (Lampre-ISD) qui ont osé sortir dès le col de Joux. « J’ai suivi Rujano parce que je pensais qu’il allait essayer de mener une offensive dangereuse. Mais une fois passé le sommet et deux lacets je me suis retrouvé seul. Alors je n’ai pas su vraiment quoi faire. Mais je me suis dit qu’être devant forcerait nos rivaux à rouler fort. » Repris au pied du dernier col, le vainqueur du Giro 2004 a payé ses efforts dans les derniers kilomètres vers Cervinia. 30ème de l’étape à 1’43 » d’Amador, le « Petit Prince » rétrograde à la 18ème place au classement général à près de 3 minutes de Ryder Hesjedal (Garmin-Barracuda). Cette étape a au moins eu l’avantage de mettre au clair la hiérarchie au sein de la Lampre : Michele Scarponi est l’unique leader sur ce Giro.
Andrey Amador. En remportant la quatorzième étape du Tour d’Italie, Andrey Amador (Team Movistar) a balayé d’un revers de la main tous les moments difficiles rencontrés jusqu’à présent dans sa carrière de cycliste. Victime d’une fracture de la clavicule en mars 2009 lors de sa première saison professionnelle, Amador avait surtout été agressé violemment fin décembre 2010 alors qu’il s’entraînait chez lui au Costa Rica. Laissé pour mort, le Costa Ricain s’en était finalement sorti et avait pu remonter sur un vélo après des mois de convalescence. Sa victoire hier à Cervinia est une concrétisation du travail accompli : « J’ai vraiment fait attention à moi cet hiver, je me suis entraîné comme je ne l’avais encore jamais fait. J’ai passé un mois en altitude avant le Giro, fait de nombreux sacrifices et comme vous pouvez le voir, avec ce travail, les résultats arrivent. » Amador devient le premier Costa Ricain vainqueur d’étape sur le Giro. Une consécration qu’il dédie à ses anciens équipiers Xavi Tondo et Juan-Mauricio Soler.
L’étape du jour.
15ème étape : Busto Arsizio-Piani Dei Resinelli (169 km). Avant de pouvoir profiter d’une journée de repos largement méritée, le peloton entame sa percée vers les Dolomites. Aujourd’hui, l’étape emmène les coureurs sur les routes du Tour de Lombardie. Ainsi il n’est pas question de très haute montagne mais davantage d’un jeu de montagne russes. C’est bien simple, il n’y a pas un kilomètre de plat dans les 90 derniers kilomètres. La première difficulté est aussi la plus dure : le Valico di Valcava et ses 11,5 km à 8% de moyenne. Ensuite, trois ascensions seront à franchir avant l’ascension finale vers Piani Dei Resinelli. Il s’agit d’une montée courte, 7,5 km, et régulière à 8%. Une chose est sûre, il sera plus difficile pour une équipe comme la Liquigas-Cannondale de contrôler la course sur des routes si escarpées.