Mark Cavendish. Quoi qu’il advienne de la suite du Giro, Mark Cavendish (Team Sky) aura réussi le sien. Lauréat sur trois étapes en ligne, le champion du monde fait mieux que l’an passé. Mais Cavendish ne compte pas en rester visiblement. Alors que tout le monde pressentait un abandon de sa part à l’aube d’une dernière semaine montagneuse, il a annoncé hier soir vouloir ramener le maillot rouge du meilleur sprinteur à Milan. Après l’abandon de Matthew Goss (Orica-GreenEdge) ce matin, Cavendish doit se soucier de Joaquim Rodriguez (Team Katusha) qui pourrait refaire son retard de 56 points tout de même sur les prochaines étapes. D’ici Milan, une seule étape, la 18ème, est destinée aux sprinteurs. Le seul véritable adversaire de Cavendish est évidemment la montagne. Pourra t-il rallier le Stelvio ou l’Alpe di Pampeago dans les délais impartis ? Le Britannique a aussi tenu à répondre aux critiques de Mario Cipollini sur son poids : « A ceux qui me trouvent un peu gras, je dirai que j’ai gagné Milan-Sanremo à 23 ans et que je suis devenu champion du monde à 26 ans. J’ai gagné 20 étapes du Tour de France et 12 du Giro et je n’ai que 26 ans. » A bon entendeur.
Abandons. Comme prévu, cette quatorzième étape va être le théâtre de nombreux abandons de sprinteurs. Cette dernière semaine de Giro s’annonce en effet cauchemardesque pour les rois de la vitesse qui n’ont plus qu’une seule occasion pour lever les bras. C’est pourquoi nombre d’entre eux ont fait le choix d’arrêter le Tour d’Italie ce matin. C’est le cas tout pour Matthew Goss (Orica-GreenEdge) qui peut rentrer à la maison fort d’une victoire d’étape dans la musette. Pas de victoire pour Mark Renshaw (Rabobank) mais l’australien préfère aussi écourter son Giro qu’il juge satisfaisant : »ma troisième place ce vendredi m’a donné confiance pour la suite ». Les deux sprinteurs ont désormais les yeux rivés vers la Grande Boucle. Il y a fort à parier que la suite du week-end verra la liste des abandons s’allonger.
Domenico Pozzovivo. Annoncé comme l’un des plus sérieux outsiders au podium, sur ce Tour d’Italie depuis sa victoire à Lago Laceno, Domenico Pozzovivo (Colnago-CSF Bardiani) se sait surveillé. « Je sais que les yeux sont tournés vers moi, mais ça ne me dérange pas » explique t-il. « Actuellement, ma condition est excellente et le moral au beau fixe ». En raison de son tempérament offensif, Pozzovivo est logiquement attendu sur les pentes de Cervinia. Mais le grimpeur de poche, adepte des forts pourcentages, reste lucide quant à la possibilité de faire la différence aujourd’hui : « Cervinia est une ascension que j’aime même si elle ne correspond pas vraiment à mes aptitudes. Ce que je vois demain ? Un groupe d’une dizaine de coureurs à l’arrivée ou une arrivée solitaire. Bien sûr j’espère faire partie de ces coureurs. » Forcément.
L’étape du jour :
14ème étape : Cherasco-Cervinia (205 km). Ca y est. Enfin la haute montagne. Le Tour d’Italie prend de la hauteur aujourd’hui avec le franchissement de deux cols de première catégorie : le col de Joux (1640 mètres) et la montée finale vers Cervinia (2001 mètres). Si les pourcentages ne sont pas si effrayants que les cols des Dolomites, c’est la longueur des ascensions qui risque de faire la différence. En effet, avec 22,4 km à 5,6% de moyenne pour le col de Joux, 27 kilomètres à 5,5 % pour Cervinia, la moindre défaillance peut s’avérer fatale tant les cols sont usants. A noter que la montée vers Cervinia est plutôt irrégulière ; elle propose trois périodes de replats mais aussi plusieurs kilomètres à huit et neuf pourcents. Enfin, la longueur de l’étape n’est pas à négliger après maintenant dix jours de course sans repos.