Joaquim Rodriguez. Quelle était donc la tactique des Katusha hier ? S’attendant à une rude journée, Joaquim Rodriguez n’a pas ordonné à ses équipiers de rouler derrière l’échappée. S’il est toujours en rose aujourd’hui, il le doit… aux Liquigas ! « Il n’y avait que nous à rouler en début de course, alors à un moment nous avons décidé de ne plus forcer, raconte le leader du classement général. Evidemment, ça aurait été dommage de perdre le maillot, mais le Giro est une compétition longue et difficile, nous avons aussi besoin de garder des forces pour la dernière semaine, qui sera cruciale, et pour laquelle mes coéquipiers devront être au top pour m’aider à lutter pour la victoire finale. Heureusement, plus tard, les Liquigas-Cannondale ont décidé de rouler et l’écart s’est réduit. Ce maillot nous donne une grosse motivation, je suis heureux de le préserver. »
Ivan Basso. Allié de circonstance de Joaquim Rodriguez sur la route de Sestri Levante hier, Ivan Basso (Liquigas-Cannondale) a expliqué pourquoi son équipe s’était mise à rouler après une échappée en apparence sans danger. « Pour gagner un Giro on ne doit sous-estimer rien ni personne, a-t-il affirmé. Et pour ne pas courir le moindre risque l’équipe joue un rôle fondamental. Elle a encore été exceptionnelle vers Sestri Levante. Nous voulions aborder les descentes finales, techniques et dangereuses, sans risques. C’est pourquoi nous avons pris les commandes du peloton dès l’avant-dernière montée. L’expérience me dicte que la victoire se construit jour après jour. Jusqu’ici le travail de mes coéquipiers m’a été très bénéfique, même si nous n’avons pas encore affronté de grands cols. »
Sandy Casar. Sandy Casar (FDJ-BigMat) est passé tout près et d’une victoire d’étape et du maillot rose hier dans le Tour d’Italie. Le Francilien aura été l’un des principaux animateurs de l’étape de Sestri Levante, mais cela n’a finalement pas suffi. 2ème à l’arrivée, il lui a manqué 26 secondes pour devenir Maillot Rose. « C’est encore une 2ème place, a-t-il pesté sur le site de la FDJ. Je passe à côté de deux choses énormes, la victoire d’étape dans le Giro et le maillot rose. C’était peut-être l’occasion unique de ma vie de le décrocher ! Dans la dernière difficulté j’ai attaqué trois fois, puis j’ai eu du mal à revenir sur Santaromita. Je n’ai donc pas voulu prendre le risque d’être contré par lui et j’ai attendu le final. J’ai vu Bak attaquer à 1,7 kilomètre de l’arrivée, et j’ai cru qu’Amador y allait. Il s’est rabattu derrière moi et c’était trop tard ! C’est une nouvelle occasion de ratée, le maillot rose est tout proche mais on ne me laissera pas faire ! »
Michal Golas. Passé vainement à l’attaque dans le final hier, le Polonais Michal Golas (Omega Pharma-Quick Step) n’a pas perdu sa journée. Il s’est en effet emparé du maillot bleu de meilleur grimpeur avant l’entrée dans les Alpes puis les Dolomites. « J’en suis ravi, a-t-il déclaré. Ça a été une grande émotion que de l’endosser sur le podium. On avait décidé d’aller dans l’échappée. Deux coureurs étaient désignés pour ça dans l’équipe : Julien Vermote et moi. J’ai eu la chance de prendre la bonne après une quarantaine de kilomètres de lutte. Nous étions un bon groupe mais dans le final il n’y avait plus vraiment de collaboration. Quand j’ai vu que tout le monde s’observait j’ai décidé de jouer ma carte. Mais je n’ai pas pu résister à la poursuite dans la dernière difficulté, j’étais claqué. Une échappée, c’est une question de jambes et de chance. »
Le journal de bord de… Julien Bérard (Ag2r La Mondiale)
Chaque jour, Julien Bérard nous livre son journal de bord. « C’était une étape-type pour baroudeur, avec des traversées de villes sinueuses et de longs grimpeurs. Tout le monde savait que l’échappée avait de grandes chances d’aller au bout. Le départ a donc été ultra rapide, 53 kilomètres dans la première heure ! J’ai participé à quelques attaques au début mais me suis rapidement mis dans le rouge. Je me suis retrouvé avec les derniers et ça roulait très très vite. Dans une portion vent de côté j’ai été largué dans les voitures. Je suis parvenu à revenir au moment où l’échappée s’en est allée. La journée a été très usante. Le Maillot Rose semblait laisser filer mais dans l’avant-dernier col il y a eu une vive accélération et de nombreux dégâts. Je n’ai pas insisté car de toute façon un résultat n’était plus possible et j’ai préféré garder mon énergie pour le jour J ! » Suivez aussi Julien Bérard sur www.julienberard.com.
L’étape du jour :
13ème étape : Savone-Cervere (121 km). Le Giro se présentera aujourd’hui au pied des Alpes, quittant la Ligurie et son rivage méditerranéen à Savone pour rallier le Piémont et la commune de Cervere. Ce sera une étape courte, la plus courte des vingt-et-un jours de course du Tour d’Italie 2012. Seuls 121 kilomètres devront être parcourus aujourd’hui, ce qui promet, sur des routes essentiellement planes (les coureurs franchiront tout de même un col de 6,5 kilomètres à 4,7 % qui commencera après 25 kilomètres de course), une journée très engagée. Les sprinteurs partiront néanmoins favoris dans cette treizième étape. Il s’agira en fait pour eux de l’avant-dernière possibilité de jouer la gagne avant d’entrer en montagne. Il restera ensuite une étape propice aux finisseurs, jeudi prochain à Vedelago.