Joaquim Rodriguez. Il était attendu, il a répondu présent. Sans surprise, c’est Joaquim Rodriguez (Team Katusha) qui s’est imposé hier à Assise, où il a repris près d’une demi-minute à tous les favoris en empochant 20 secondes de bonification plus 6 secondes en l’espace de 300 mètres. « Je savais que j’étais le gros favori pour cette étape et ce n’était pas facile car tout le monde m’attendait, a déclaré le nouveau Maillot Rose. Mon directeur sportif Valerio Piva, qui connaissait le parcours, m’a conseillé de ne pas lancer mon rush trop tôt. Maintenant nous allons faire de notre mieux pour conserver le maillot. J’ai gagné quelques secondes de plus sur les autres favoris et c’est important, mais je pense que Michele Scarponi et Ivan Basso demeurent les favoris. Je ne connais pas bien les ascensions de la dernière semaine alors on verra. »
Domenico Pozzovivo. Surveillé lui aussi pour une seconde victoire d’étape après celle obtenue à Lago Laceno, Domenico Pozzovivo (Colnago-CSF Bardiani) n’est pas parvenu à faire jeu égal avec Joaquim Rodriguez dans la montée vers Assise, trop explosive pour lui. « Ce n’était pas facile de faire la différence dans cette montée, a estimé après-coup le grimpeur Italien. J’ai réussi à rester dans le sillage des meilleurs jusqu’à la ligne. L’équipe a très bien travaillé dans le final et Brambilla était devant jusqu’à 700 mètres. Une victoire aurait récompensé le gros boulot des gars mais c’en est ainsi. » Pozzovivo espère refaire parler de lui très vite. « Je ne cache pas mes ambitions et je regarde maintenant avec beaucoup d’intérêt l’étape de Sestri Levante, jeudi. Mes adversaires ? Scarponi reste dangereux, Rodriguez semble aller fort, Basso est imprévisible, Kreuziger sur ses gardes. Mais je ne crois pas en Schleck et Cunego. »
John Gadret. En vue dans les derniers kilomètres de l’étape d’Assise, John Gadret (Ag2r La Mondiale) a tenté sa chance en s’isolant avec Rigoberto Uran dans la courte descente qui précédait la butte finale. Mais ça n’a pas suffi, il a été repris et a terminé beau 5ème sur la ligne. « Il était prévu que John attaque un peu plus tard mais il a eu une ouverture avec Uran, raconte le directeur sportif Laurent Biondi sur le site de l’équipe Ag2r La Mondiale. Il a bien fait de la saisir même si cela n’a pas fonctionné. Le final était technique et difficile avec des routes très étroites. Dans le dernier kilomètre, tout s’est fait à la pédale et ce n’était alors plus vraiment une question de placement. Le plus fort a gagné et John a réussi à accrocher une belle 5ème place. Le travail a été fait, l’état d’esprit est bon et John est en forme, c’est un bon résumé de la journée. »
Frank Schleck. La brève montée finale vers Assise a fait une victime parmi les favoris. En difficulté, Frank Schleck (RadioShack-Nissan) a cédé 26 secondes à Joaquim Rodriguez (46 secondes avec les bonifications) et 20 secondes au reste des favoris. « C’est beaucoup, a constaté son directeur sportif Kim Andersen. Il avait eu le punch nécessaire dans l’étape de Rocca di Cambio en terminant 3ème mais pas cette fois-ci. L’approche de la côte finale a été extrêmement rapide, comme si un sprint massif allait se disputer. Frank a perdu beaucoup trop d’énergie à ce moment-là et n’a pas récupéré suffisamment entre les deux petites bosses dans Assise. Il aurait été mieux de pouvoir limiter davantage les dommages mais je ne pense pas que ces étapes auront une influence déterminante sur le reste du Giro. La troisième semaine sera vraiment longue et difficile et il faudra s’attendre à des différences nettement plus grandes. »
L’étape du jour :
11ème étape : Assise-Montecatini Terme (255 km). Les coureurs du Tour d’Italie s’apprêtent à faire un gros bout de route aujourd’hui, laissant la Campanie dans leur dos pour rejoindre la Toscane. Ce sera long, très long, 255 kilomètres, soit la distance moyenne des grandes classiques de printemps en plein cœur d’un Grand Tour ! Cette étape marathon ne sera heureusement pas trop rude. Elle comprendra une difficulté à 100 kilomètres de l’arrivée, le Poggio alla Croce (7,1 km à 5,3 %), et verra son final compliqué par une autre escalade, celle de la côte de Vico (3,3 km à 5,2 %), dont le sommet ne sera situé qu’à 11 kilomètres de l’arrivée. Certes, le profil semble favoriser les sprinteurs, mais sur une telle distance, rien ne dit que les équipes de sprinteurs parviendront à contrôler la course jusqu’à Montecatini Terme.