Michele Scarponi. Le principal bénéficiaire de la première étape de montagne, c’est lui. En reprenant quelques secondes à tous ses adversaires sur le terrain, en plus des 12 secondes de bonification conquises à l’arrivée, Michele Scarponi (Lampre-ISD) est pratiquement revenu sur les talons des coureurs qui l’avaient précédé dans les étapes chronométrées. Le voilà 16ème à 54 secondes du maillot rose. « Dans le final, j’entendais ne pas courir de risques et contrôler les hommes du général. En rejoignant les premières positions dans le dernier kilomètre, j’ai vu que certains coureurs se sont retrouvés bouchonnés dans un virage. J’ai demandé à Przemyslaw Niemiec de forcer l’allure. Quand le trou s’est creusé, j’ai bondi. Seul Tiralongo m’a suivi. J’ai certainement lancé le sprint d’un peu trop loin mais cette 2ème place est très positive. »
Paolo Tiralongo. Vainqueur d’étape à Macugnaga l’an dernier, quand Alberto Contador l’avait volontairement attendu pour lui offrir la victoire sur un plateau en remerciement du travail abattu lorsqu’il en était le gregario, Paolo Tiralongo (Astana) a gagné hier seul comme un grand. Il s’est accroché au sillage de Michele Scarponi dans les derniers hectomètres de l’ascension vers Rocca di Cambio pour s’adjuger à 34 ans la seconde victoire de sa carrière, sa deuxième sur le Tour d’Italie. La plus belle certainement. « Je répétais depuis une semaine à mon directeur sportif Giuseppe Martinelli que j’allais faire quelque chose de spécial sur cette étape. Ça m’a beaucoup coûté de suivre la roue de Michele Scarponi mais j’ai voulu croire jusqu’au bout qu’il allait s’user. Ainsi, dès qu’il s’est rassis je l’ai passé. Mais je suis arrivé sur la ligne complètement cuit. » Il a fallu plusieurs minutes au Sicilien, allongé au sol, pour reprendre son souffle.
Ryder Hesjedal. Un nouveau visage est apparu hier sur le podium du Giro pour recevoir le maillot rose, celui de Ryder Hesjedal (Garmin-Barracuda). Un leader de passage ? Pas si sûr. Au départ d’Herning il y a une semaine, certains n’avaient pas hésité à faire du Canadien un sérieux outsider. Révélé par un succès d’étape en montagne dans la Vuelta 2009, 6ème du Tour de France 2010 (3ème de l’étape du Tourmalet si l’on retire Contador), Ryder Hesjedal est capable d’aller bien plus loin qu’on ne le pense. Hier à Rocca di Cambio, son équipe l’a hissé aux meilleures places avant l’emballage final. Là, le Canadien a titillé les meilleurs, 5ème derrière Tiralongo, Scarponi, Schleck et Rodriguez mais plusieurs secondes devant Pozzovivo, Basso, Cunego et les autres… Hesjedal avait déjà été plus rapide que tous dans les étapes chronométrées.
Le journal de bord de… Julien Bérard (Ag2r La Mondiale)
Chaque jour, Julien Bérard nous livre son journal de bord. « Les premiers cols ont fait leur apparition avec une première arrivée au sommet. Quatre coureurs sont partis au kilomètre 0 sans aucune bataille, j’ai été déçu de ne pas en être, je suis resté bloqué par pas mal d’équipiers qui cadenassaient au départ pour filtrer les attaques. Le peloton a dévissé et l’écart a atteint treize minutes. Petit à petit l’allure a augmenté sous l’impulsion de l’équipe du Maillot Rose. L’approche de la bosse finale s’est faite à bloc car tout le monde voulait se placer. 15 kilomètres à 5 % de moyenne, pente régulière qui m’a permis de garder la plaque : 54 dents ! Pas trop d’attaques et un rythme qui a augmenté de plus en plus, j’ai décroché à 5 kilomètres du sommet sans trop m’accrocher car la fatigue commence à se faire sentir. » Suivez aussi Julien Bérard sur www.julienberard.com.
L’étape du jour :
8ème étape : Sulmona-Lago Laceno (229 km). Cette étape dominicale rejoint la pointe sud de l’édition 2012 du Tour d’Italie. Le long de l’épine dorsale de la péninsule, la course s’élancera de Sulmona (Abruzzes) pour rallier Lago Laceno (Campanie). A travers la chaîne des Apennins, les difficultés se succéderont toute la journée. Les routes seront casse-pattes, très accidentées, mais c’est la difficulté finale qui retiendra toutes les attentions. Après 215 kilomètres très sélectifs, la course s’engagera dans la montée finale, le Colle Molella et ses 9,9 kilomètres d’ascension à 5,9 %, avec un passage à 12 %. L’arrivée ne sera pas jugée au sommet de cette difficulté majeure de la journée mais 4,4 kilomètres après le sommet. A noter qu’il n’y aura pas de descente derrière ce sommet, la route demeurant vallonnée jusqu’à la station de ski.