Vincenzo Nibali (Astana), vainqueur hier de son deuxième Tour d’Italie après 2013. « J’ai connu des problèmes intestinaux pendant le Giro, mais parfois, il vaut mieux ne rien dire. La dernière journée de repos m’a permis d’aller mieux. Je n’ai jamais dit que je pensais rentrer chez moi. Je suis toujours resté en bonne position au classement général. Steven Kruijswijk avait un bel avantage à la sortie des Dolomites, mais je savais que la haute montagne devait encore arriver. Monter au-dessus des 2000 mètres n’est facile pour personne et j’ai retrouvé de bonnes sensations. Kruijswijk est tombé dans la descente, mais j’ai remarqué au sommet qu’il respirait difficilement. Je lui ai donc mis la pression dans la montée et dans la descente. Si je ne l’avais pas fait, rien de tout cela ne serait arrivé. Je ne regarde pas souvent mon palmarès, mais je me rends compte qu’il est riche de grandes victoires. »
Esteban Chaves (Orica-GreenEdge), 2ème du Giro, son premier podium sur un Grand Tour après sa 5ème place sur la Vuelta l’an dernier. « J’ai appris que les rêves pouvaient devenir réalité à force de travail et si tu n’abandonnes pas. C’est ce que nous allons continuer de faire avec l’équipe Orica-GreenEdge. Je n’en serai pas là sans le travail de mes coéquipiers et de tout le staff. Ces derniers jours ont été les plus beaux de ma vie. Ce n’est que le début. C’est ce que j’ai dit à mes coéquipiers et c’est ce que je crois. »
Alejandro Valverde (Movistar Team), qui a signé hier son 8ème podium sur une course de trois semaines. Sa 3ème place lui permet d’être monté sur le podium des Trois Grands Tours (six fois sur la Vuelta et une fois sur le Tour). « Cela a été un Giro fantastique. Nous avons porté le maillot rose grâce à Andrey Amador, remporté une étape, et, après énormément de sacrifices, avons pris la 3ème place. J’ai vraiment apprécié cette course. C’est complètement différent du Tour, plus proche de la Vuelta. C’est beaucoup plus calme et c’est un stress différent de celui dont on souffre en France. Pourquoi ne pas revenir l’an prochain ? Mon prochain objectif, c’est Rio. J’irai sur le Tour pour aider Nairo Quintana. Je veux mettre les choses au clair dès maintenant. Je vais perdre du temps dans la première semaine, prendre les choses calmement pour apporter tout mon soutien à Nairo dans les étapes de montagne.
Steven Kruijswijk (Team LottoNL-Jumbo), qui échoue au pied du podium final après avoir porté le maillot rose pendant six jours. « Le jour où j’ai pris le maillot rose restera mon plus beau temps fort de ce Giro. Je m’étais senti bien toute la journée. En fait, j’avais prévu de m’économiser en vue du chrono en côte du lendemain, mais tout s’est si bien déroulé que j’ai décidé d’attaquer. Je suis fier de la manière dont j’ai couru ce Giro. Il n’y a rien de mieux que de battre les favoris et courir dans cette position. Sur la 19ème étape, je savais que Nibali allait attaquer dans la descente. J’ai voulu le suivre, mais j’ai commis une erreur. Avant le Giro, j’aurais peut-être été ravi de cette 4ème place, mais il faut savoir saisir les opportunités quand elles se présentent. C’est ce que je n’ai pas su faire. »
Rafal Majka (Tinkoff), qui poursuit sa progression sur le Tour d’Italie, 7ème en 2013, 6ème en 2014 et 5ème cette année. « Bien sûr, nous étions venus sur le Giro avec l’ambition de monter sur le podium, mais en cyclisme, les choses ne se passent pas toujours selon vos plans. Ça a été une course difficile et nous avons fait du mieux que nous pouvions. Cette 5ème place est un bon résultat. Au fond de moi, je ne pense pas que nous aurions pu faire quelque chose de différent. C’est un résultat qui doit nous satisfaire compte tenu de la qualité de l’opposition. »
Hubert Dupont (Ag2r La Mondiale), 11ème et premier Français du Giro. « Je fais un Giro correct mais je suis déçu pour mes copains. Jean-Christophe Péraud nous quitte au bout de trois jours. Domenico Pozzovivo est malade et n’est pas au niveau que l’on attendait. J’ai des sensations semblables à celles de 2011 même si je pense que cette année là, je marchais quand même un peu mieux et que j’ai terminé plus souvent dans les 10. Sur une course difficile comme le Giro, il n’y a pas de secret. Il faut être capable de s’accrocher, même quand cela fait très mal. »
Davide Bramati, directeur sportif de l’équipe Etixx-Quick Step qui a vécu un Giro de rêve avec quatre victoires d’étape, trois porteurs du maillot rose et une victoire au classement du meilleur jeune avec Bob Jungels. « Il n’y a pas de doute possible, il s’agit d’une des plus belles courses dans l’histoire de l’équipe. Nous étions toujours présents et avons su nous adapter aux aléas de la course. Quatre victoires d’étape, c’est déjà quelque chose de formidable, mais porter le maillot rose pour un total de six jours et remporter le maillot blanc, c’est un accomplissement phénoménal. Bob Jungels a passé un test important. S’il continue à s’améliorer, il peut viser très haut sur un Grand Tour. »
Nikias Arndt (Giant-Alpecin), vainqueur de la dernière étape après déclassement logique de Giacomo Nizzolo. « C’était un sprint délicat, mais je me suis concentré sur ma performance. Je franchis la ligne en 2ème position, mais je remporte finalement cette étape. C’était une surprise pour moi. Le jury a pris sa décision et elle devait être difficile à prendre. C’est le plus grand résultat de ma carrière. J’étais venu ici pour les sprints et pour tenter de remporter une étape. J’ai eu deux bons résultats avant Turin, mais la victoire manquait encore. Je peux imaginer à quel point Nizzolo doit être déçu. Mais j’espère qu’il pourra profiter du maillot rouge. »
Giacomo Nizzolo (Trek-Segafredo), vainqueur déclassé de la dernière étape pour avoir fermé la porte à Sacha Modolo dans les derniers hectomètres. « Beau travail de l’équipe et beau sprint me concernant. Le jury a décidé de ne pas m’accorder la victoire, mais je vais rentrer chez moi en sachant que j’étais le plus rapide. »
Montgenèvre. Et si la course rose revenait bientôt dans l’Hexagone ? La ville de Montgenèvre s’est en tout cas positionnée pour recevoir le Tour d’Italie en 2018. Le maire de la ville, Guy Hermitte s’est rendu sur le Giro à Pinerolo. « Depuis 5 ans, je suis le Giro pour candidater, explique l’élu. Cette année c’est une énième expérience pour avoir une étape du Giro en 2018. Montgenèvre est la station la plus italienne des stations françaises. Accueillir le Giro me paraît très important. Cette visite nous permet d’approfondir notre dossier notamment sur l’ouverture possible d’hébergements sur cette période, pour une station ouverte et des commerces qui jouent le jeu. C’est certain, le Tour d’Italie a complètement sa place dans notre politique événementielle en faveur du vélo. » En revanche, il semble que l’an prochain, le Giro soit 100% italien pour célébrer sa 100ème édition.
L’image du jour : Tanel Kangert, fidèle parmi les fidèles
Lauréat de son quatrième Grand Tour hier, Vincenzo Nibali a pu parader en rose sur la dernière étape avec sa garde rapprochée. Sur les sept coureurs avec qui il a franchi la ligne, Tanel Kangert est le coéquipier le plus fidèle du Sicilien. L’Estonien était déjà à ses côtés lors de sa victoire sur le Giro il y a trois ans et à l’occasion de son sacre sur la Grande Boucle à l’été 2014. Jakob Fuglsang et Michele Scarponi avaient également participé à la victoire sur le Tour de France il y a deux ans.