Michael Rogers. C’est ce qui s’appelle réussir ses débuts ! Jamais Michael Rogers (Tinkoff-Saxo) n’avait grimpé le Monte Zoncolan. Pourtant, c’est une deuxième victoire d’étape que l’Australien est allé chercher sur ce Giro au sommet de cette montagne devenu mythique en peu de temps. Une forme de revanche pour un coureur qui n’a repris la compétition que sur Liège-Bastogne-Liège. « Je n’avais aucune information sur les écarts, signale-t-il. Je n’avais pas de nouvelles en provenance de la voiture. Probablement parce que les informations de radio course étaient limitées. C’était comme un contre-la-montre jusqu’au sommet. Je ne connaissais pas le Zoncolan. J’ai tout donné jusqu’à me mettre en danseuse, chose qui n’est pas facile pour moi. J’ai su que j’avais gagné à 100 mètres de l’arrivée, mais pas avant. »
Francesco-Manuel Bongiorno. Sur le Monte Zoncolan, Francesco-Manuel Bongiorno (Bardiani-CSF) semblait avoir toutes les cartes en main pour remporter une victoire de prestige. Mais en voulant le pousser pour l’encourager, un spectateur a failli le faire tomber et a anéanti ses chances de victoire. « Il est clair que je suis en colère vis-à-vis de ce qu’il s’est passé, s’est exclamé l’Italien. Les fans sur le bord de la route sont notre force, mais ils doivent rester à leur place et ne pas toucher les coureurs. Je pensais à cette victoire d’étape depuis le départ du Giro. J’ai attendu le Zoncolan et particulièrement les derniers kilomètres pour placer l’attaque décisive. Peut-être que Rogers aurait gagné quand même. Mais nous aurions été à armes égales. Ma petite satisfaction est d’être sur le podium de l’étape reine du Giro. »
Rigoberto Uran. Repoussé à plus de trois minutes après le chrono du Grappa, Rigoberto Uran (Omega Pharma-Quick Step) avait dit qu’il ne tenterait rien. Il a tenu parole, mais est parvenu à garder le sillage de Nairo Quintana dans la montée finale. « Je suis satisfait de cette 2ème place, affirme le Colombien. Omega Pharma-Quick Step a fait un bon Giro en tant qu’équipe et je suis satisfait de ma place sur le podium. Je pense que nous avons saisi toutes les opportunités que nous avions et nous avons fait ce que nous devions. C’est le premier podium sur un Grand Tour pour l’équipe. J’espère que ce n’est que le premier d’une longue série. Nous allons voir ce qu’il peut se produire et nous allons nous battre pour atteindre cet objectif. Mais pour l’heure, le temps est venu de fêter ce que nous avons fait sur ce Giro ! »
Nairo Quintana. Sauf énorme surprise dans la dernière étape sans difficulté aujourd’hui, Nairo Quintana (Movistar Team) a remporté le premier Grand Tour de sa carrière. Le Colombien a joint la manière au résultat en se montrant le plus fort en dernière semaine. « Quand je suis monté sur le podium, j’en ai eu les larmes aux yeux, confie le Maillot Rose. Je suis sur le point d’attendre un objectif important de ma vie dans un endroit magnifique, entouré des fans qu’ils soient italiens ou colombiens. Je suis simplement très fier. Nous avons réalisé 99% des choses. Il reste la dernière étape qui est relativement plate. Nous avons vu que l’équipe était très forte. Nous espérons conclure ce Giro en confirmant les résultats et en levant les bras sur la ligne d’arrivée. »
L’étape du jour :
21ème étape : Gemona del Friuli-Trieste (172 km). Le périple des participants au Giro prendra fin tout à l’heure à Trieste, ville portuaire au bord de la mer Adriatique. Au programme du jour, un défilé pour les héros du général qui s’empresseront de féliciter Nairo Quintana pour ses démonstrations au cours de la semaine écoulée. Cette dernière étape n’est pas dépourvue d’enjeux. Les sprinteurs qui rongent leur frein depuis de longues journées en montagne trouveront enfin un terrain de jeu propice à leurs qualités. Ce sera donc la dernière occasion qu’auront Nacer Bouhanni et consorts de se manifester. Le Français aura d’autant plus à cœur de briller qu’il devra à tout prix consolider son maillot rouge pour devenir le premier tricolore vainqueur d’un classement par points d’un Grand Tour depuis Laurent Jalabert sur le Giro 1999.