Julian Arredondo. En consolidant un peu plus son maillot bleu qui devrait, sauf cataclysme, rester sur ses épaules, Julian Arredondo (Trek Factory Racing) avait réussi sa journée, avant même d’entamer l’ascension du refuge Panarotta. Mais le Colombien n’était pas rassasié et a fait parler ses qualités de grimpeur pour s’imposer au sommet. « Mon coach Josu Larranzabal a cru en moi, affirme le meilleur grimpeur de ce Giro. Au pied de la dernière difficulté, je voulais attaquer. Josu m’a dit de patienter. Puis, bien plus tard dans l’ascension, il m’a dit d’attaquer sans attendre. J’ai gagné l’étape grâce à ses conseils. Il m’a donné le calme et la patience dont j’avais besoin et la journée s’est parfaitement conclue pour moi. Je veux lui dédicacer cette victoire. » Julian Arredondo avait failli empocher un premier succès d’étape à Montecopiolo.
Fabio Duarte. S’il s’agit incontestablement du Giro des Colombiens, ce n’est pas forcément celui de l’équipe Colombia. La formation sud-américaine fait honneur à l’invitation que lui a accordée RCS, mais n’a pas encore trouvé l’ouverture. Fabio Duarte en est le symbole et a une nouvelle fois dû se contenter de la 2ème place hier, après celle acquise au Plan di Montecampione. « Je titre mon chapeau à Arredondo, salue l’ancien champion du monde Espoirs. C’est dommage pour nous. Je pense que les performances de notre équipe sur ce Giro mériteraient d’être récompensées par une victoire d’étape. Je me sentais bien et j’ai essayé de courir intelligemment jusqu’à me retrouver seul avec Arredondo. C’est lui qui a levé les bras, mais je vais essayer à nouveau. Il reste encore quelques opportunités à saisir. »
Fernando Alonso. Présent sur le Giro hier, Fernando Alonso n’a pas échappé aux questions à propos du lancement de son équipe l’an prochain. Rien de bien neuf sous le soleil, mais le pilote de F1 a confirmé qu’il avait bon espoir de voir naître sa structure en 2015. « Nous y travaillons et l’idée est toujours de lancer l’équipe en 2015, a expliqué l’Espagnol. Les règles font que nous ne pouvons discuter avec les coureurs avant le 1er août et que nous n’obtiendrons pas de licence avant novembre. Donc pour les prochains mois, il n’y aura pas de nouvelles informations. Ce n’est pas un problème pour nous, mais cela semble attiser de nombreuses rumeurs. Les gens veulent savoir, mais jusqu’à novembre, nous ne saurons pas si nous présentons tous les éléments nécessaires. »
Pierre Rolland. Envoyé sur le Giro sans objectif vraiment fixé, Pierre Rolland (Team Europcar) est en train de devenir la sensation de ce Tour d’Italie. L’Orléanais a profité de la défaillance de Cadel Evans vers le refuge Panarotta pour s’emparer de la 3ème place au général. « Forcément j’ai pensé à la 19ème étape du Tour de France 2011, explique le Français sur sa page Facebook, se rappelant au bon souvenir de sa victoire d’étape à l’Alpe d’Huez. J’ai eu une superbe équipe à mes côtés aujourd’hui comme depuis le début de ce Giro. Je suis 3ème au classement général. La fraîcheur sera l’élément qui fera le classement du chrono individuel en montée. Peu importe mon classement dimanche soir, une chose est sûre : je sortirai grandi et plus fort de ce Giro. »
Cadel Evans. Arrivé avec 1’40″de retard sur les autres favoris hier au refuge Panarotta, Cadel Evans (BMC Racing Team) a tout simplement perdu toute chance de monter sur le podium final du Giro à Trieste. Pourtant, l’Australien n’a pas baissé les bras et compte bien se battre jusqu’au bout pour espérer prendre place sur la boîte. « Les deux prochains jours vont une nouvelle fois changer pas mal de choses, estime l’ancien vainqueur du Tour de France. Je n’étais pas au niveau des autres hier, mais je pense que l’on aura une meilleure idée de qui est le plus fort sur le contre-la-montre de la Cima Grappa aujourd’hui. Il reste encore un jour après cela qui pourra encore changer les choses. Le Giro a été très difficile jusqu’ici, mais les écarts sont encore faibles entre le 3ème et le 9ème. Ce n’est pas fini si la ligne n’est pas franchie. »
L’étape du jour :
19ème étape : Bassano del Grappa-Cima Grappa (26,8 km). C’est un exercice que les organisateurs du Tour d’Italie apprécient : celui du chrono en côte. Souvent, RCS a placé cet exercice sur des difficultés aux pourcentages mirobolants comme au Plan de Corones en 2008 et 2010 ou au Nevegal en 2011, mais comme l’an dernier entre Mori et Polsa, ce sera un chrono long qui attend les coureurs. Plus long encore que celui de l’édition 2013 remporté par Vincenzo Nibali, mais aussi plus pentu. Les 7,5 premiers kilomètres sont en léger faux plat montant et ce sera le seul moment où les meilleurs rouleurs pourront tenter de prendre du temps. Car le reste du temps, le petit plateau sera de rigueur sur un des cols les plus mythiques d’Italie, bien qu’assez rarement emprunté par le Giro ces dernières années malgré les 19,3 kilomètres à 7,9 % .