Nacer Bouhanni. Avec trois victoires d’étapes pour sa deuxième participation au Giro, Nacer Bouhanni (FDJ.fr) est en train de gagner en notoriété auprès des tifosi. Et il aura bien besoin des encouragements des supporters pour gravir les Dolomites la semaine prochaine et tâcher de ramener à Trieste le maillot rouge de meilleur sprinteur. « Le Team Sky a roulé vraiment fort dans la côte qui précédait l’arrivée, j’ai perdu quelques places mais j’ai réussi à m’accrocher, a-t-il raconté après sa victoire hier à Salsomaggiore Terme. Au briefing du matin nous avions convenu que nous devions être parmi les cinq premiers à virer aux 500 mètres. Sébastien Chavanel m’a replacé, puis il a pris un énorme relais. Toute l’équipe a encore une fois été formidable. Je suis très heureux d’être sur ce Giro avec ce groupe. »
Giacomo Nizzolo. Il a beau tout faire pour remporter enfin sa première étape dans le Tour d’Italie, Giacomo Nizzolo (Trek Factory Racing) n’y arrive pas… 3ème à Belfast, 9ème à Dublin, il se heurte depuis le départ de Marcel Kittel à Nacer Bouhanni, qui l’a précédé trois fois à Bari, Foligno et Salsomaggiore Terme. « J’espérais que la côte fatiguerait un peu Bouhanni comme nous l’avons prise plein gaz, a précisé l’Italien de 25 ans. Moi je me sentais vraiment bien et j’imaginais que ça allait être mon jour. Mais quand je l’ai vu arriver dans le dernier kilomètre j’ai réalisé qu’on allait encore se battre ensemble. J’ai essayé d’anticiper car je crois que la meilleure manière de le battre reste de démarrer avant lui, mais une fois encore il m’a passé dans les derniers mètres. J’ai perdu en vitesse sur la fin car le sprint a été trop long pour moi. Finir 2ème pour la troisième fois n’est pas si mal, il faut tirer quelque chose de positif de ça. »
Yannick Eijssen. Le Maillot Rose Cadel Evans (BMC Racing Team) a perdu hier son tout premier équipier, le Belge Yannick Eijssen, victime d’un accrochage fatal à 20 kilomètres de l’arrivée à Salsomaggiore Terme. C’est son coude que le grimpeur de 24 ans a frappé sur la chaussée. Incapable de reprendre la route, le jeune homme qui avait déjà bouclé deux Tours d’Espagne a dû s’arrêter là dans son premier Tour d’Italie. Aucune fracture ne lui a heureusement été décelée mais l’équipe du Maillot Rose repartira à huit ce matin. Et le retrait de Yannick Eijssen, qui avait été d’un précieux soutien à Cadel Evans au Tour du Trentin, pourrait bientôt se ressentir. « C’est important d’avoir tous vos coureurs quand vous vous battez pour gagner le Giro, rappelle le DS Fabio Baldato. C’est une grosse perte pour nous car Yannick était bien. »
Cadel Evans. En leader du classement général attentif qu’il est, Cadel Evans (BMC Racing Team) n’a pas pris le moindre risque hier dans le final vers Salsomaggiore Terme. Il a gravi la côte parmi les tout premiers pour basculer en position idéale et demeurer devant jusqu’au terme de l’étape, où il a pris la 9ème place du sprint après avoir su éviter une chute massive. Seule ombre au tableau, l’abandon de Yannick Eijssen. « J’ai rencontré Yannick pour la première fois en 2009, lors d’un stage avec l’équipe, a tenu à rappeler l’Australien. J’étais vraiment fier de lui et je l’ai même complimenté sur la route durant l’étape. Je trouvais qu’il avait fait de beaux progrès depuis plusieurs semaines. »
Michael Matthews. Vainqueur de l’étape du Mont Cassin avec le maillot rose, qu’il aura porté durant six jours, l’Australien Michael Matthews (Orica-GreenEdge) ne repartira pas ce matin. Bien qu’il ait terminé 3ème hier du sprint de Salsomaggiore Terme, il souffre d’une chute dont il a été victime dimanche dans la neuvième étape et l’a râpé sur tout le côté droit. « Après consultation du staff médical, nous avons décidé qu’il était plus prudent de ne pas le laisser repartir, fait savoir ce matin sa formation dans un communiqué. Il s’est battu dur pour obtenir un résultat hier et il a été très impressionnant, sachant qu’il souffrait beaucoup après sa chute de dimanche. Il a un hémétome important et est meurtri de partout, donc tout pris en considération, c’était la meilleure chose à faire. Il nous aura offert des moments inoubliables sur ce Giro. »
L’étape du jour :
11ème étape : Collecchio-Savone (249 km). Le Tour d’Italie affronte aujourd’hui l’étape la plus longue du tracé 2014 : 249 kilomètres entre Collecchio (Emilie-Romagne), dans les faubourgs de Parme, et Savone (Ligurie), via Gênes. Cette onzième étape aura l’allure d’une belle classique et ressemblera à s’y méprendre au tracé de Milan-San Remo, avec une première partie dans les terres et un final le long de la côte ligure. En fait de capi, et après un premier passage à Savone à 45 kilomètres de l’arrivée, les coureurs effectueront une boucle supplémentaire dans les terres pour aller chercher le col de Naso di Gatto, une ascension de 7,2 kilomètres à 8 % dont le sommet intervient à 28,2 kilomètres de l’arrivée. De là il restera une longue descente jusqu’à Savone, où un coureur échappé devrait se présenter en tête.