Du jamais vu ! Ce vendredi, Chris Froome (Team Sky) a écrit une nouvelle page de l’histoire du cyclisme. Le Britannique a remporté l’étape reine de ce 101ème Giro en partant à plus de 80 kilomètres de l’arrivée. « Je ne pense pas avoir déjà attaqué à 80 kilomètres de l’arrivée comme ça auparavant, tout seul, jusqu’à la ligne. L’équipe a réalisé un travail fantastique pour préparer le terrain » a avoué le Kenyan Blanc en zone mixte. Il a surtout dérobé le maillot rose de leader des épaules de Simon Yates (Michelton Scott). Celui qui a remporté trois victoires d’étape a totalement craqué dans le col de la Finestre et a accusé un retard de près de 40 minutes sur la ligne. « Il fallait quelque chose de vraiment spécial aujourd’hui pour lâcher Simon, puis Dumoulin et Pozzovivo. Pour passer de quatrième à premier, il ne fallait pas passer à l’action dans la dernière difficulté, donc j’ai essayé quelque chose de plus loin. Le Finestre était le parfait endroit pour le faire. Les routes de terre me rappellent un peu l’Afrique. Je me sentais bien et je me suis dit que c’était maintenant ou jamais, je devais essayer. » Leader avant la dernière étape de montagne, Froome est tout proche de remporter son premier Giro. Il devra faire attention à Tom Dumoulin qui lachera ses dernières forces ce samedi. « La journée s’annonce très difficile mais les jambes sont bonnes. »
« Froome était trop fort »
Seul rescapé du podium après les énormes défaillances de Domenico Pozzovivo (Bahrain Merida) et de Simon Yates dans le col de la Finestre, Tom Dumoulin s’est livré un duel à distance avec Chris Froome dans les 50 derniers kilomètres de l’étape. Le Néerlandais a bien cru récupérer le maillot rose de leader, un an après, mais Froome n’a pas perdu de temps dans la dernière ascension de la journée. « C’était une étape folle. Je me doutais que Sky allait tenter quelque chose. J’avais de bonnes jambes et j’ai tout bien fait mais Froome était trop fort et je n’avais pas les jambes pour suivre » a détaillé le tenant du titre sur le site de sa formation. Aux côtés de Carapaz (Movistar), Miguel Angel Lopez (Astana) et Pinot, Dumoulin n’a pu compter que sur ce dernier pour mener la poursuite, car les deux jeunes se marquaient pour le maillot blanc. « Je savais que je devais prendre en grande partie la responsabilité de la poursuite dans le groupe de chasse. Tout le monde courait pour son objectif et je peux comprendre pourquoi tout le monde ne roulait pas. Sur le moment je suis un peu pessimiste mais on verra quand je me lèverai samedi. Ca s’annonce difficile. »
Pinot sur le podium à Rome ?
Il n’y a pas que Chris Froome qui a pu savourer cette journée à l’issue des 184 kilomètres de course. Thibaut Pinot (Groupama FDJ) a également réalisé le coup parfait en distançant son principal rival Pozzovivo dans un groupe à l’arrière et en reprenant près de 5 minutes à l’Italien de la Bahrain Merida. « Bien sûr, c’est une satisfaction car c’était une étape qui comptait. On se rend compte que le Giro est une course qui a la particularité d’être folle tous les jours. Aujourd’hui, je pense qu’on a écrit une belle page de ce Giro parce que c’est complètement fou de vivre une étape comme ça » a-t-il déclaré au micro de l’Equipe. Désormais sur la troisième marche du podium, Pinot peut croire en un podium final à Rome après avoir terminé au pied de la troisième marche sur l’édition 2017. « J’espère avoir de bonnes jambes samedi pour garder ce podium car c’était mon objectif et ce serait un rêve de monter sur le podium à Rome. »
La tension au programme de cette 20ème étape
Si la 19ème étape a totalement redistribué les cartes, la 20ème et dernière étape de montagne sera l’ultime occasion pour les leaders de se mettre en évidence. Tom Dumoulin pourra tenter de reprendre les 40 secondes qui le séparent de Froomey et ainsi réaliser le doublé sur la grande boucle italienne. Mais le Britannique pourra compter sur la précieuse aide de ses lieutenants comme Sergio Henao ou Wout Poels. Il y aura également une bataille pour le podium entre Pinot, Lopez et Carapaz ainsi que celle pour le maillot blanc de meilleur jeune entre ces deux derniers. Les cols de Tsecore, de Saint Pantaléon et la montée finale vers Cervinia risque de faire mal aux jambes après 19 jours d’une course intense de bout en bout. -Léo Labica