Lorsque les coureurs passeront une seconde fois devant le Monteberg, l’estaminet planté en haut du mont éponyme, à l’est du Mont Kemmel que l’on distingue légèrement plus haut, la dernière difficulté de Gand-Wevelgem aura été franchie. Il restera alors 34,6 kilomètres à parcourir pour rallier la ligne d’arrivée. Une paille ! Si l’épreuve flamande a gagné ses galons de classique à part entière en décrochant une date dominicale il y a quatre ans, une semaine avant le Tour des Flandres, deux semaines avant Paris-Roubaix, quand elle faisait autrefois le trait d’union entre le Ronde et l’Enfer du Nord, elle n’a guère bousculé une tradition qui consiste à voir débouler les sprinteurs dans les rues de Wevelgem au terme de ses 239,1 kilomètres.
Les spécialistes du genre ne s’y trompent pas. Une semaine après avoir conquis Milan-San Remo sur la Via Roma, John Degenkolb (Giant-Alpecin) tentera la passe de deux dans vingt-quatre heures sur Gand-Wevelgem. Il y retrouvera une escouade de sprinteurs revanchards après les fortunes diverses connues sur la Primavera : Alexander Kristoff (Team Katusha), Nacer Bouhanni (Cofidis), Mark Cavendish (Etixx-Quick Step), Gerald Ciolek (MTN-Qhubeka), Peter Sagan (Tinkoff-Saxo), Arnaud Démare (FDJ), André Greipel (Lotto-Soudal), Niccolo Bonifazio (Lampre-Merida), Andrea Guardini (Astana), Heinrich Haussler (IAM Cycling)…
Pour tous, la principale difficulté avant de jouer des coudes dans la dernière ligne droite consistera à passer sans encombre la zone des monts, contenue dans un secteur étroit à cheval entre la Flandre française et ses éminences que sont le Mont Cassel et le Mont des Cats, et une boucle en Flandre-Occidentale proposant deux fois l’enchaînement Baneberg-Kemmel-Monteberg. Au total, neuf monts seront à franchir au cours d’une section de 85 kilomètres. Mais les 35 bornes séparant la dernière difficulté de la commune de Wevelgem, en fait une liaison par route nationale via d’interminables boulevards à travers la rase campagne, devraient écarter tout espoir de réussite pour les quelques « Flahutes » engagés dans cette bataille contre les routiers-sprinteurs : Lars Boom (Astana), Greg Van Avermaet (BMC Racing Team), Sep Vanmarcke (Team LottoNL-Jumbo), Geraint Thomas et Ian Stannard (Team Sky), Zdenek Stybar et Stijn Vandenbergh (Etixx-Quick Step).
Dans les débats, le vent aura un rôle important à jouer. Annoncé virulent ce dimanche, il pourrait précipiter la sélection dès la zone des monts, dont le circuit tournicotant s’avère propice à la dissémination des troupes. Autant que les 35 bornes de la finale on ne peut plus propices à la formation de bordures.
Les 9 monts de Gand-Wevelgem :
• Km 120 : Mont Cassel (2800 mètres à 3,7 %)
• Km 126 : Mont Cassel (1100 mètres à 7,8 %)
• Km 143 : Mont des Cats (1000 mètres à 4,9 %)
• Km 152 : Baneberg (300 mètres à 10 %)
• Km 160 : Mont Kemmel (530 mètres à 6,2 %)
• Km 164 : Monteberg (1000 mètres à 7,3 %)
• Km 193 : Baneberg (300 mètres à 10 %)
• Km 201 : Mont Kemmel (530 mètres à 6,2 %)
• Km 205 : Monteberg (1000 mètres à 7,3 %)
Les 10 derniers vainqueurs :
2014 : John Degenkolb (ALL, Giant-Shimano)
2013 : Peter Sagan (SVQ, Cannondale)
2012 : Tom Boonen (BEL, Omega Pharma-Quick Step)
2011 : Tom Boonen (BEL, Quick Step)
2010 : Bernhard Eisel (AUT, HTC-Columbia)
2009 : Edvald Boasson-Hagen (NOR, Team Columbia-HTC)
2008 : Oscar Freire (ESP, Rabobank)
2007 : Marcus Burghardt (ALL, T-Mobile)
2006 : Thor Hushovd (NOR, Crédit Agricole)
2005 : Nico Mattan (BEL, Davitamon-Lotto)