Le Grand Prix Ouest-France de Plouay a beau avoir 77 éditions derrière lui, ce qui en fait la doyenne des courses de l’Ouest, force est de reconnaître que c’est une classique qui se cherche. Ou qui cherche pour être plus clair à se débarrasser des finisseurs en tous genres qui se sont accaparés de son palmarès. Il y a de beaux noms au livre d’or, les bénévoles bretons qui portent fièrement leur course WorldTour ne s’en plaignent pas. Mais quand bien même tout organisateur vous dira que, de temps en temps, un sprint massif est plaisant à observer, il peut devenir lassant quand on dispose de routes vallonnées telles qu’on en trouve dans le Morbihan du côté de Plouay. Alors les formules se succèdent les unes aux autres : modification du circuit, ajout de difficultés, rallongement du parcours… Mais rien n’y fait.
Il y a six ans et la dernière victoire française, celle de Pierrick Fédrigo, qu’un attaquant n’a pas été récompensé dans la commune bretonne. Et parce que le cyclisme contemporain se contente désormais des derniers kilomètres pour mener à bien de grandes actions, c’est sur leur final que les organisateurs ont travaillé pour proposer une énième alternative en dix ans. Dimanche, les coureurs engagés dans l’épreuve repartiront pour huit tours du grand circuit de 26,9 kilomètres, par-delà la côte du Lézot, celles de Sainte-Anne-des-Bois et de Ty-Marrec… avant de renouer dans l’ultime révolution avec le traditionnel circuit Jean-Yves Perron, celui des Mondiaux 2000, et ses 13,9 kilomètres durant lesquels s’enchaînent les ascensions du Lézot et de Ty-Marrec, ultime difficulté à 4 kilomètres de l’arrivée. Un (presque) retour aux sources sur un circuit qui n’a plus été emprunté dans sa version traditionnelle depuis 2005.
Cette formule inédite sera-t-elle suffisante pour écarter les finisseurs de la course à la victoire au bout des 229,1 kilomètres ? En tout cas elle ne l’est pas sur le papier pour les écarter de la liste des engagés ! Dimanche, beaucoup d’hommes rapides auront des vues sur la belle classique de l’Ouest : Michael Albasini (Orica-GreenEdge), Edvald Boasson-Hagen (Team Sky), Francesco Chicchi (Neri Sottoli-Yellow Fluo), Sonny Colbrelli (Bardiani-CSF), Tyler Farrar (Garmin-Sharp), Heinrich Haussler (IAM Cycling), Thor Hushovd (BMC Racing Team), Alexander Kristoff (Team Katusha), Luka Mezgec (Giant-Shimano), Giacomo Nizzolo (Trek Factory Racing), Matteo Trentin (Omega Pharma-Quick Step), Francisco-José Ventoso (Movistar Team), Elia Viviani (Cannondale), mais aussi Bryan Coquard (Team Europcar), Samuel Dumoulin (Ag2r La Mondiale), Romain Feillu (Bretagne-Séché Environnement) et Julien Simon (Cofidis).
Et s’il fallait compter sur notre étincelant cyclisme français pour redonner du crédit à l’attaque sur le circuit de Plouay ? C’est tout à fait dans les cordes de Romain Bardet et Blel Kadri (Ag2r La Mondiale), Arnold Jeannesson et Arthur Vichot (FDJ.fr), Julian Alaphilippe (Omega Pharma-Quick Step), Sylvain Chavanel (IAM Cycling), Tony Gallopin (Lotto-Belisol) et Cyril Gautier (Team Europcar). Des attaquants qui pourraient prendre les traits également de Valerio Agnoli et Andriy Grivko (Astana), Lars Boom (Belkin), Rui Costa (Lampre-Merida), Simon Gerrans (Orica-GreenEdge), Björn Leukemans (Wanty-Groupe Gobert), Moreno Moser (Cannondale), Tom-Jelte Slagter (Garmin-Sharp), Greg Van Avermaet (BMC Racing Team), Jelle Vanendert (Lotto-Belisol) et Bradley Wiggins (Team Sky).
Les 10 derniers vainqueurs :
2013 : Filippo Pozzato (ITA, Lampre-Merida)
2012 : Edvald Boasson-Hagen (NOR, Team Sky)
2011 : Grega Bole (SLO, Lampre-ISD)
2010 : Matthew Goss (AUS, HTC-Columbia)
2009 : Simon Gerrans (AUS, Cervélo TestTeam)
2008 : Pierrick Fédrigo (FRA, Bouygues Telecom)
2007 : Thomas Voeckler (FRA, Bouygues Telecom)
2006 : Vincenzo Nibali (ITA, Liquigas)
2005 : George Hincapie (USA, Discovery Channel)
2004 : Didier Rous (FRA, Brioches La Boulangère)