En règle générale, le Tour de Munster, la course qui ferme depuis 2006 le calendrier allemand en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, se conclut sur un emballage massif. C’est typiquement la course pour sprinteurs, pas vraiment dure mais parfois venteuse. Ce sera le cas aujourd’hui, par un vrai temps d’automne. Sous les nuages sombres qui déverseront leurs gouttes par intermittence une partie de la journée, quelques solides routiers-sprinteurs se retrouvent en Allemagne avec l’espoir d’accrocher encore un succès à leur palmarès cette saison, à commencer par les Allemands Andre Greipel (Lotto-Belisol), vainqueur en 2008, et Marcel Kittel (Argos-Shimano), vainqueur en 2011. Ces deux-là, qui incarnent avec John Degenkolb la magnificence du sprint germanique, sont attendus pour une confrontation au bout des 196 kilomètres.
Toute la course, les équipes de sprinteurs vont s’attacher à privilégier les desseins de leurs protégés. L’attaque portée en début d’épreuve par Jan Barta (Team NetApp) et Benjamin Sydlik (Nutrixxion-Abus) ne présente pas un danger fondamental pour ces formations, qui laissent le duo vaquer à sa guise et accumuler jusqu’à sept minutes d’avance au kilomètre 65. De là, le paquet accélère le rythme, l’écart se réduit inexorablement et Benjamin Sydlik, après 100 kilomètres passés devant, lâche prise. Jan Barta insiste encore, rejoint par deux contre-attaquants : Martin Mortensen (Vacansoleil-DCM) et Marco Minnaard (Rabobank Continental). Le peloton demeure sur les talons des trois de tête. La pression qu’il exerce sur eux invite Martin Mortensen à tenter de finir seul à 35 kilomètres de l’arrivée, mais le Danois est trop présomptueux. Il est repris par la meute à 25 kilomètres du but, à l’approche du bref circuit urbain.
Le Tour de Munster se conclut par trois boucles d’un circuit en ville de 4,8 kilomètres. Etant donné l’état de la chaussée, aspergée d’eau toute la journée, et l’allure intrépide des concurrents, ça sent la chute à plein nez. Le carambolage géant interviendra dans le dernier tour de circuit, jetant violemment à terre une partie du peloton pour ne laisser devant qu’une grosse vingtaine de concurrents. Les meilleurs sprinteurs sont là mais tous ne se mêleront pas de la même manière au sprint final. En retrait, Andre Greipel laisse Marcel Kittel frotter avec les plus rapides pour la victoire d’étape. Deux fois vainqueur d’étape au Tour de l’Eurométropole la semaine dernière, le vainqueur sortant se succède au palmarès. Son second Kenny-Robert Van Hummel (Vacanloleil-DMC) est déclassé pour irrégularité. Dès lors, ce sont Michael Van Staeyen (Topsport Vlaanderen-Mercator) et Dylan Groenewegen (De Rijke-Shanks) qui grimpent sur le podium.
Classement :
1. Marcel Kittel (ALL, Argos-Shimano) les 196 km en 4h26’54 » (44,1 km/h)
2. Michael Van Staeyen (BEL, Topsport Vlaanderen-Mercator) m.t.
3. Dylan Groenewegen (PBS, De Rijke-Shanks) m.t.
4. Moreno Hofland (PBS, Rabobank Continental) m.t.
5. Giorgio Brambilla (ITA, Leopard-Trek) m.t.
6. Andrew Fenn (GBR, Omega Pharma-Quick Step) m.t.
7. Joeri Stallaert (BEL, Landbouwkrediet-Euphony) m.t.
8. Rüdiger Selig (ALL, Allemagne) m.t.
9. Roy Sentjens (BEL, De Rijke-Shanks) m.t.
10. Andre Greipel (ALL, Lotto-Belisol) m.t.