Il fut un temps pas si lointain où les contre-la-montre individuels dépassaient régulièrement la barre des 50 kilomètres. En quelques années, la distance moyenne a été largement réduite et les chronos de plus de 50 bornes se sont réduits qu’à quelques grands rendez-vous. Aujourd’hui, ils ne se comptent plus que sur les doigts de la main. D’une seule main même. C’est pourtant un exercice de ce type qui attend les participants des premiers Jeux Européens aujourd’hui à Bakou pour les épreuves chronométrées. L’exercice qui prend la forme d’un simple aller et retour aux bords de la mer Caspienne est réservé aux purs spécialistes. Les routes d’Azerbaïdjan, petit pays aux confins de l’Europe, sont plates, rectilignes et surtout très exposées au vent et à la chaleur, un peu comme le circuit de cross-country le week-end dernier.
Depuis quelques années, Vasil Kiryienka (Biélorussie) a fait sa spécialité de ce genre d’événements. Plus la distance est longue, plus la machine à rouler du Team Sky se plaît sur les chronos. Quatre fois dans le Top 10 des Championnats du Monde, 4ème des deux dernières éditions, Vasil Kiryienka était cette fois débarrassé de la concurrence des plus gros rouleurs du peloton, en pleine préparation pour décrocher le premier maillot jaune du Tour. Le coureur de 33 ans a quant à lui réussi à entretenir sa forme du Tour d’Italie. Il y a un mois pratiquement jour pour jour, Vasil Kiryienka écrasait d’ailleurs le long exercice de 59 kilomètres du Giro, devançant Luis-Leon Sanchez (Espagne) et Alberto Contador.
En mai, 12 secondes avaient séparé le Biélorusse de l’Espagnol d’Astana. Sur un parcours nettement plus plat, et plus propice aux qualités du premier, les deux hommes sont séparés de plus d’1’30 », toujours à l’avantage du pensionnaire du Team Sky. Favori logique avant le départ, Kiryienka ne tarde pas à confirmer les attentes placées en lui. Dès le premier point intermédiaire, il explose les temps de référence jusqu’alors. Il sera finalement le seul à descendre sous l’heure de course aujourd’hui. Lui qui n’avait jamais été sacré sur un quelconque Championnat devient le premier vainqueur des Jeux Européens. Seul Stef Clement (Pays-Bas) vient s’intercaler entre le vainqueur et Sanchez avec tout de même 1’10 » de retard.
Ce matin, chez les Dames, la favorite était aussi clairement identifiée. Elle portait le nom d’Ellen Van Dijk, championne du monde de l’exercice en 2013 à Florence. La concurrence était relevée et la principale menace venait de Ganna Solovei, vice-championne du monde en titre. Il n’y a pas eu photo sur ce chrono largement dominé par la Néerlandaise qui impose sa puissance sur ce tracé tout plat. Sa compatriote Annemiek Van Vleuten complète le podium. Les Français n’auront pas réellement brillé sur ces premières épreuves. Maxime Bouet se classe 15ème, Alexis Gougeard 25ème et Anthony Turgis 37ème. Chez les Dames, Annabelle Dreville prend la 17ème. Séverine Eraud termine de son côté 28ème.
Classement Messieurs :
1. Vasil Kiryienka (BLR, Biélorussie) en 59’36 »
2. Stef Clement (PBS, Pays-Bas) à 1’10 »
3. Luis-Leon Sanchez (ESP, Espagne) à 1’32 »
4. Andriy Grivko (UKR, Ukraine) à 1’46 »
5. Rasmus Quaade (DAN, Danemark) à 2’12 »
6. Anton Vorobyev (RUS, Russie) à 2’18 »
7. Gatis Smukulis (LET, Lettonie) à 2’19 »
8. Ryan Mullen (IRL, Irlande) à 2’41 »
9. Jesus Herrada (ESP, Espagne) à 2’51 »
10. Kamil Gradek (POL, Pologne) à 3’03 »
Classement Dames :
1. Ellen Van Dijk (PBS, Pays-Bas) en 32’26 »
2. Ganna Solovei (UKR, Ukraine) à 37 sec.
3. Annemiek Van Vleuten (PBS, Pays-Bas) à 1’07 »
4. Tatiana Antoshina (RUS, Russie) à 1’12 »
5. Martina Ritter (AUT, Autriche) à 1’25 »
6. Olena Pavlukhina (AZE, Azerbaïdjan) à 1’31 »
7. Ann-Sophie Duyck (BEL, Belgique) à 1’39 »
8. Alena Amialiusik (BLR, Biélorussie) à 1’41 »
9. Eugenia Bujak (POL, Pologne) à 2’12 »
10. Camilla Mollebro-Pedersen (DAN, Danemark) à 2’24 »