Profitant du succès grandissant des Strade Bianche, les organisateurs ont décidé cette année de ressusciter le Tour du Latium sous le nom de Roma Maxima. L’épreuve avait disparu du calendrier depuis 2008 et la victoire de Francesco Masciarelli. Si l’appellation est nouvelle, la place dans la saison l’est tout autant. Baladé de mois en mois au cours de son histoire, le Tour du Latium trouve donc sa place en mars, pour ceux qui n’ont pas pu ou su s’exprimer sur les chemins non goudronnés des Strade Bianche la veille. Comme son nom l’indique, c’est autour de la capitale italienne que l’épreuve se déroule sur 180 kilomètres. Un départ et une arrivée dans la Ville Eternelle qui garantissent de sublimes images et un décor de rêve pour cette épreuve. Pour l’aspect sportif, c’est le passage dans la région escarpée du Latium qui fera la décision.
Cinq coureurs vont décider de découvrir le parcours avant le peloton. André Cardoso (Caja Rural), Blel Kadri (Ag2r La Mondiale), Pim Ligthart (Vacansoleil-DCM), Christophe Prémont (Crelan-Euphony) et Albert Timmer (Argos-Shimano) vont faire un petit bout de chemin ensemble. Les cinq hommes vont franchir ensemble la Rocca Massima, puis la Rocca Priora. Mais l’avantage de 8’45 » au sommet de la première difficulté se réduit considérablement sous l’impulsion de Bardiani Valvole-CSF Inox et de Lampre-Merida.
Le groupe de tête explose sur les pentes du Campi d’Annibale à un peu moins de 40 kilomètres du but. Blel Kadri décide de prendre les devants et passe seul en tête au sommet de la dernière difficulté. Derrière, la grande bagarre éclate, et un groupe de costauds parvient à s’extraire du peloton. Francesco Reda et Miguel-Angel Rubiano (Androni Giocattoli), Giampaolo Caruso (Team Katusha), Vincenzo Nibali (Astana) et Mauro Santambrogio (Vini Fantini-Selle Italia) se lancent à la poursuite du Français.
Le final qui ramène les coureurs vers Rome n’est certainement pas favorable à Kadri. Sur un parcours tout plat ou en léger faux plat descendant, l’avantage du Bordelais doit fondre comme neige au soleil face à des adversaires valeureux et surtout beaucoup plus frais. Mais le protégé de Vincent Lavenu va livrer une sublime résistance. Pendant dix kilomètres, son avantage reste intact. À 10 bornes du but, il lui reste encore 45 secondes d’avance et près de 1’30 » sur le peloton. L’exploit devient crédible à mesure que les kilomètres défilent. Et quand sous la flamme rouge Kadri a encore une demi-minute d’avance sur ses suivants, il ne fait plus de doute qu’il sera le premier à inscrire son nom au palmarès de la Roma Maxima. Dans la dernière ligne droite, avec le Colisée en arrière-plan, Kadri peut savourer. Aujourd’hui, il est devenu l’empereur de Rome.
Classement :
1. Blel Kadri (FRA, Ag2r La Mondiale) les 180 km en 4h26’17 » (40,6 km/h)
2. Filippo Pozzato (ITA, Lampre-Merida) à 37 sec.
3. Grega Bole (SLO, Vacansoleil-DCM) m.t.
4. Enrico Barbin (ITA, Bardiani Valvole-CSF Inox) m.t.
5. Simone Ponzi (ITA, Astana) m.t.
6. Leonardo Duque (COL, Colombia) m.t.
7. Giovanni Visconti (ITA, Movistar Team) m.t.
8. Simon Geschke (ALL, Argos-Shimano) m.t.
9. Sergey Lagutin (OUZ, Vacansoleil-DCM) m.t.
10. Sergey Chernetskiy (RUS, Team Katusha) m.t.