Il y a un an, les interrogations planaient encore quant à la suite de la carrière de John Degenkolb (Trek-Segafredo) après l’incident dont il avait été victime avec cinq de ses désormais anciens coéquipiers en Espagne. De l’eau a coulé sous les ponts depuis ce maudit 23 janvier 2016 où le sprinteur allemand s’était gravement sectionné l’index au point d’avoir failli perdre son doigt. « J’ai connu des moments difficiles, mais c’est maintenant derrière moi », annonce l’ancien vainqueur de Paris-Roubaix qui s’est offert un nouveau départ en rejoignant l’équipe Trek-Segafredo à l’intersaison où il aura la lourde tâche de remplacer Fabian Cancellara. Un nouveau départ qu’il concrétise par une victoire dès sa troisième sortie sous son nouveau maillot au Tour de Dubaï là où il était plus volontiers attendu demain sur les 200 mètres à 15% menant au barrage d’Hatta.
Après tout, quoi de plus logique que de voir s’imposer un spécialiste des classiques au moment où l’épreuve s’est subitement transformée en course de flahutes. Seul le vent peut briser la monotonie des courses moyen-orientales et la tempête de sable qui s’est levée aujourd’hui dans le Golfe Persique provoquera la formation de nombreuses bordures. Elle aura également pour effet de rendre le peloton plus nerveux qui bouclera l’étape longue de 200 kilomètres à près de 50 km/h de moyenne. Le leader du classement général Marcel Kittel (Quick-Step Floors) aura même l’arcade sourcilière ouverte après une altercation avec Andriy Grivko (Astana), finalement mis hors course. Mais malgré ces conditions qu’il sera susceptible de connaître au printemps, John Degenkolb n’aura pas vécu une journée facile.
« J’étais à la limite toute la journée, commente l’Allemand. Dans les bordures, je n’étais pas tout de suite au contact du groupe de tête, mais je me suis battu pour le rejoindre. L’équipe a réalisé un travail formidable. Ils m’ont rendu plus fort mentalement. » Les équipiers du vainqueur de Milan-San Remo 2015 iront jusqu’à l’accompagner dans les derniers hectomètres. Car c’est un nouveau sprint massif qui a conclu cette 3ème étape longtemps animée par Mark Christian (Aqua Blue Sport), Alex Dowsett (Movistar Team), Luka Pibernik (Bahrain-Merida) et Loïc Vliegen (BMC Racing Team), repris à seulement 4 kilomètres du but.
Pour la première fois de la semaine, Marcel Kittel doit s’effacer du devant de la scène. Et c’est son ancien coéquipier et compatriote qui en profite. Remonté à l’avant du peloton peu avant que le sprint soit lancé, John Degenkolb se précipite dans la roue de Reinardt Janse Van Rensburg (Dimension Data) au moment où il produit son effort. Préféré à Mark Cavendish, le Sud-Africain bute dans les derniers décamètres tandis que l’Allemand est lancé à pleine vitesse. Le sprinteur de l’équipe Trek-Segafredo finit par le sauter sur la ligne pour s’offrir son premier succès sous ses nouvelles couleurs.
Il aura l’occasion de faire le doublé demain entre Dubaï et Hatta sur une arrivée où il s’était imposé en 2015.
Classement 3ème étape :
1. John Degenkolb (ALL, Trek-Segafredo) les 200 km en 4h03’08″ (49,3 km/h)
2. Reinardt Janse Van Rensburg (AFS, Dimension Data) m.t.
3. Sonny Colbrelli (ITA, Bahrain-Merida) m.t.
4. Juan-José Lobato (ESP, Team LottoNL-Jubmo) m.t.
5. Riccardo Minali (ITA, Astana) m.t.
6. Jempy Drucker (LUX, BMC Racing Team) m.t.
7. Elia Viviani (ITA, Team Sky) m.t.
8. Dylan Groenewegen (PBS, Team LottoNL-Jumbo) m.t.
9. Adam Blythe (GBR, Aqua Blue Sport) m.t.
10. Daniele Bennati (ITA, Movistar Team) m.t.
Classement général :
1. Marcel Kittel (ALL, Quick-Step Floors) en 12h34’54″
2. Dylan Groenewegen (PBS, Team LottoNL-Jumbo) à 8 sec.
3. John Degenkolb (ALL, Trek-Segafredo) à 10 sec.
4. Nicola Boem (ITA, Bardiani-CSF) à 13 sec.
5. Jempy Drucker (LUX, BMC Racing Team) à 14 sec.
6. Reinardt Janse Van Rensburg (AFS, Dimension Data) m.t.
7. Alex Dowsett (GBR, Movistar Team) m.t.
8. Thomas Stewart (GBR, One Pro Cycling) m.t.
9. Jakub Mareczko (ITA, Wilier Triestina) à 16 sec.
10. Mark Cavendish (GBR, Dimension Data) m.t.