Dix jours durant, le peloton a sillonné les routes malaises du Tour de Langkawi. Et au final ce sont deux noms qui sortent du lot. Celui du Colombien José Serpa (Androni Giocattoli) pour commencer. Le grimpeur devient aujourd’hui double lauréat du Tour de Langkawi, trois ans après un premier triomphe final. Surtout, il est entré pour toujours dans la légende de l’épreuve asiatique en s’adjugeant une quatrième fois la grande étape de montagne avec arrivée au sommet du Genting Highlands. C’est ici qu’il s’était révélé en 2006, avant de s’y imposer encore en 2007, 2009 et donc 2012. Sa victoire au Genting Highlands mercredi dernier, vingt-quatre heures après un premier succès d’étape déjà à Pandan Indah, a hissé très largement José Serpa en tête du classement général, qu’il remporte donc pour la deuxième fois de sa carrière.
L’autre nom marquant de cette course asiatique aura été celui d’Andrea Guardini (Farnese Vini). On avait déjà découvert la silhouette du jeune sprinteur italien l’année dernière, quand il s’était adjugé cinq étapes dès ses débuts chez les professionnels. Cette fois le finisseur a non seulement égalé son score mais il l’a amélioré en concluant aujourd’hui sur le nouveau circuit final proposé à Kuala Terengganu (110,7 km). « C’est incroyable d’avoir gagné autant, commente-t-il après son sixième succès d’étape. Je n’y étais même pas parvenu avant cette épreuve aux Tours de San Luis, du Qatar ou d’Oman. C’était en partie à cause d’un manque de chance mais aussi en raison du niveau de mes adversaires au sprint. En revenant en Malaisie, j’ai retrouvé la façon de gagner. J’ai gagné six fois, soit à chaque fois qu’on a pu en finir au sprint. » Et c’est encore Jake Keough (Unitedhealthcare), son dauphin pour la troisième fois, qui en fait les frais.
L’étape finale du Tour de Langkawi aura été marquée par un dernier baroud des coureurs asiatiques. Quatre coureurs seront passés à l’attaque en tout début de course : Misbah Rauf-Nur (Malaisie) et Joon-Yong Seo (Séoul) puis Shinichi Fukushima (Terengganu) et Sea-Keong Loh (Singapour). Les 4’25 » de différence accordées par le peloton n’auront pas beaucoup aidé les quatre hommes de tête, rejoints dans le final par Alexandre Vinokourov (Astana), dont on avait fini par oublier la présence dans le peloton. Le Kazakh, pour sa rentrée, termine dans l’anonymat du classement général. Pas dans celui de l’étape finale, dont il aura été l’animateur de la dernière heure, encore à l’attaque à 3 kilomètres du but avant de se ranger pour laisser les sprinteurs s’expliquer et José Serpa savourer sa victoire finale devant José Rujano et Victor Nino.
Classement 10ème étape :
1. Andrea Guardini (ITA, Farnese Vini) les 114,8 km en 2h36’42 » (44,0 km/h)
2. Jake Keough (USA, Unitedhealthcare) m.t.
3. Sonny Colbrelli (ITA, Colnago-CSF Bardiani) m.t.
4. Hariff Salleh (MAS, Terengganu) m.t.
5. Raymond Kreder (PBS, Garmin-Barracuda) m.t.
6. Christian Delle Stelle (ITA, Colnago-CSF Bardiani) m.t.
7. Hossein Nateghi (IRN, Tabriz Petrochemical Team) m.t.
8. Robert Förster (ALL, Unitedhealthcare) à 3 sec.
9. Matteo Pelucchi (ITA, Team Europcar) m.t.
10. Valentin Iglinskiy (KAZ, Astana) m.t.
Classement général final :
1. José Serpa (COL, Androni Giocattoli) en 32h55’31 »
2. José Rujano (VEN, Androni Giocattoli) à 30 sec.
3. Victor Nino (COL, Azad University) à 1’03 »
4. Alexsandr Dyachenko (KAZ, Astana) à 2’20 »
5. Jackson Rodriguez (VEN, Androni Giocattoli) à 3’50 »
6. Stefano Locatelli (ITA, Colnago-CSF Bardiani) à 4’15 »
7. Ghader Mizbani (IRN, Tabriz Petrochemical Team) à 4’23 »
8. Andrey Zeits (KAZ, Astana) à 4’28 »
9. Dennis Van Niekerk (AFS, MTN Qhubeka) à 4’33 »
10. Joseph Cooper (NZL, Nouvelle-Zélande) à 4’44 »