« Malheureusement, j’ai une mauvaise nouvelle : j’ai appris ce midi que je souffrais d’un cancer des testicules. » Les mots d’Ivan Basso viennent de glacer l’assistance rassemblée à l’hôtel Mercure de Pau, initialement pour écouter Alberto Contador évoquer sa stratégie alors que les Pyrénées se dessinent en toile de fond. Mais en cette première journée de repos, c’est à celui qui l’a rejoint en début de saison au poste de lieutenant chez Tinkoff-Saxo que le micro est adressé. Et à Ivan Basso de présenter à son tour, l’air grave, la terrifiante nouvelle apprise deux heures plus tôt.
« Mercredi, dans la cinquième étape entre Arras et Amiens, j’ai été victime d’une petite chute. Comme cela arrive souvent dans une telle chute, mes testicules ont heurté la selle. Je ressentais déjà une légère douleur depuis le départ d’Utrecht. Comme ça ne passait pas, j’ai décidé de profiter de la journée de repos pour consulter un urologue reconnu à Pau. Les examens médicaux ont révélé ce matin la présence de cellules cancéreuses dans les testicules. Evidemment, je me retire du Tour sur le champ pour rentrer dès ce soir en Italie. J’ignore comment va se dérouler le traitement mais je dois me faire opérer au plus vite afin que la tumeur qui affecte mon testicule gauche soit extraite. »
Deux fois vainqueur du Tour d’Italie en 2006 et 2010, meilleur jeune du Tour de France 2002 puis deux fois sur le podium (3ème en 2004, 2ème en 2005… avant d’être interdit de départ en 2006 et suspendu deux ans pour son implication dans l’affaire Puerto), Ivan Basso s’était reconverti à 37 ans au poste d’équipier d’Alberto Contador, présent à ses côtés en conférence de presse et avec qui il faisait chambre sur le Tour.
Le Madrilène, visiblement très affecté, n’a pas manqué d’adresser tout son soutien au Lombard avant de clore son intervention par une chaleureuse étreinte. « Cette nouvelle est un coup dur pour tout le monde, dit Alberto Contador. Avant toute chose, il convient pour Ivan de rentrer à la maison et de mettre en place une solution le plus rapidement possible. Avec Ivan, nous avons vécu ensemble 120 jours sur les 180 derniers. Nous sommes très unis. Dans deux semaines, il nous retrouvera à Paris, et j’espère qu’ensemble nous célébrerons la victoire dans le Tour. »
A présent, une nouvelle bataille commence pour Ivan Basso, vers qui déferlent déjà des messages d’encouragement de la part de toute la communauté sportive. A commencer par Lance Armstrong, qui avait traversé cette même épreuve, à un stade encore plus avancé, il y a dix-huit ans, et s’était déjà montré solidaire envers l’Italien lorsque sa mère avait été emportée par la maladie il y a dix ans.