Marc Sergeant en interview | © Vélo 101
Quel premier bilan tirez-vous de ce Tour de France 2019 ?
C’était un Tour de France formidable puisque nous avions deux objectifs : de gagner une étape avec Caleb et une avec un attaquant. Après deux semaines c’était fait avec Thomas De Gendt qui s’offre une étape quasi impossible à remporter. Puis Caleb Ewan a levé les bras plusieurs fois pour sa première participation au Tour.
Diriez-vous que c’est le meilleur sprinteur du monde car il a passé un cap cette année ?
Oui c’est vrai, on peut dire que c’est l’un des meilleurs du monde. Il est en train de faire un beau parcours, il est encore jeune mais d’un autre côté le gars qui gagne le Tour n’a que 22 ans.
L’Equatorien Richard Carapaz a remporté le Giro, le Colombien Egan Bernal vient de s’offrir le Tour. Avez-vous le sentiment que le cyclisme bascule ?
Il y a déjà eu une époque où ils étaient là et aujourd’hui ils gagnent. Egan Bernal était le meilleur grimpeur pour moi, il mérite de gagner le Tour. Sur l’étape qui a été arrêtée il aurait fait des dégâts car la montée de Tignes n’est pas facile. Il était vraiment parti pour prendre des minutes.
Caleb Ewan n’en revient pas | © Lotto Soudal
Vous avez annoncé la prolongation de vos partenaires majeurs. Pensez-vous que ça a apporté aux coureurs et au staff de la sérénité contrairement à l’an dernier ?
Oui peut-être c’est toujours une bonne nouvelle, surtout à Bruxelles. Mais de l’autre côté on a eu une bonne préparation, tout bien maîtrisé pour le Tour. Quand Thomas De Gendt m’a dit cet hiver qu’il voulait faire les trois Grand-Tours je lui ai dit « ok pas de soucis pour moi mais je veux que tu sois au top au Tour ». Et ça a été le cas, il n’était pas au top sur le Giro et là il est très fort. Tim Wellens a également passé plus de 15 jours avec le maillot à pois, c’était une garanti d’être présent sur le podium.
Le Grand-Départ à Bruxelles vous avait mis une certaine pression ou vous l’avez bien vécu ?
Ça a été un certain impact oui, et une petite pression également. J’habite à 12 kilomètres de Bruxelles alors j’étais un peu stressé. J’ai vécu un beau début de Tour à Bruxelles, il y avait beaucoup de monde, ce qui a certainement dû stimuler le cyclisme en Belgique.
Lotto Soudal fête leur Tour | © FacePeeters Photographie
Le clin d’œil à Eddy Merck pour le cinquantenaire c’était beau aussi on l’a vu en bonne forme…
Oui surtout à Bruxelles ils ont fait la fête pour lui, même les jeunes qui ne le connaissaient pas. Ça donne un surplus énorme, car Eddy c’est le sportif Belge depuis tout le temps, qui est toujours là.
Vous avez 2 Grand-Tours derrière vous avec à chaque fois des très beaux succès, que ce soit sur le Giro ou le Tour. Votre équipe pour la Vuelta va tourner autour de qui ?
Personne en particulier, comme ici. Il y a des bons coureurs qui peuvent tenter leur chance et la Vuelta c’est parfait pour faire ça.
C’est une stratégie qui vous va bien…
Oui je dis souvent avant la course qu’on a pas de coureur pour le général mais que chaque jour il y a une opportunité. Comme ici aussi, on le prend jour après jour.
Les coureurs de la Lotto-Soudal sur le Tour | © Lotto Soudal
Vous faites partie du club des 4 équipes sur ce Tour qui au total ont remporté 15 victoires. Ça veut dire que les équipes invitées n’ont plus aucune chance sur les grandes courses comme le Tour de France ?
Il y a toujours une chance, il faut se battre tous les jours à nouveau. Pour les équipes non World Tour c’est un petit peu plus difficile que pour les autres formations.
Le Tour de France 2020 partira une semaine en avance, le 27 Juin. Il y aura 3 semaines de décalage avec le Giro, ça va impacter votre préparation et les choix des coureurs ?
Certainement, pour De Gendt c’est une fois, cette année, les 3 Tours. L’année prochaine on ne va pas le faire justement pour ça. On va chercher un bon plan pour le Tour car c’est la plus belle course du monde.