Mikaël Chérel est un féru de diététique, il adore cuisiner et c’est toujours passionnant d’évoquer ces sujets avec celui qui se définit comme un « domestique ». Au plus fort des étapes caniculaires, nous avons en la chance de le croiser pour évoquer la nécessité d’absorber plus de sels minéraux, notamment à l’occasion du repas du soir. A table!
Au niveau diététique, tu dirais que tu as changé fondamentalement d’approche entre ton début de carrière et maintenant ?
Oui bien sûr. J’ai expérimenté quelques stratégies nutritionnelles notamment celle bien connue du lowcarb où le but est de s’entraîner avec peu de réserves glucidiques pour développer une énergie à base de lipides, où l’on utilise uniquement les graisses pour rouler. Ça m’arrive de le faire maximum 2 fois par semaine sur des longues sorties sans intensités. Il ne faut pas mettre d’intensité car là on épuiserait terriblement l’organisme. J’utilise des bonnes graisses dans l’assiette. Quand je m’entraîne normalement, j’essaye toujours de diviser l’assiette en trois : un tiers de protéines, un autre de glucides et le reste avec des bons acides gras que l’on va trouver dans des aliments tels que l’avocat, les sardines, les huiles, les noix…
5ème participation au Tour de France | © Sirotti
Est ce qu’il y a des expériences qui on été moins abouties ou que tu as arrêté parce qu’elles ne te correspondaient pas ?
Oui, j’ai essayé les régimes dissociés, ça consiste à ne pas manger de glucides les quatre premiers jours de la semaine et les deux derniers avant l’objectif, manger uniquement des glucides, faire le plein. Ça m’a un petit peu moins réussi mais c’est aussi une technique utilisée dans le peloton et qu’on peut faire jusqu’à trois fois dans la saison.
Cette approche-là tu la travailles toi-même par rapport à tes connaissances, que c’est un domaine qui te passionne ou ce sont des choses que tu discutes avec le docteur de l’équipe : Éric Bouvat ?
C’est un échange continu avec Éric. Je me suis documenté, j’en ai parlé avec mes coéquipiers. La meilleure des expériences c’est celle qu’on fait soi-même, je prends quelques notes sur le ressenti, les sensations et le bien que ça me procure. Ça me permet de retenir ce qui me va ou me va pas et à terme de le réutiliser ou non.
La nouvelle arrivée pour la Planche des Belles Filles | © Sirotti
Tu anticipes que cette bonne gestion de ta diététique te permettra de prolonger ta carrière ?
Évidemment. Quand l’assiette est saine avec une bonne hygiène de vie, ça me permet de durer dans le peloton à haut niveau. Ce qu’il ne faut pas faire c’est aller dans les extrêmes : la sous-alimentation ou la suralimentation. Ça l’organisme nous le fait payer un jour ou l’autre. Il faut toujours avoir une stratégie nutritionnelle équilibrée, j’en suis convaincu.
Combien d’années, anticipes-tu cette prolongation de carrière ?
Tant que je n’ai pas de lassitude et que je suis motivé, j’ai envie de durer le plus longtemps possible parce que c’est un métier passion pour moi.
Mikaël Cherel et son fils sur le Tour | © 6stili
Que penses-tu des nouveaux régimes sans gluten, vegan, etc… ?
La stratégie vegan c’est plus un mouvement, une philosophie. J’ai essayé le sans gluten, ça m’avait peu ou pas apporté si ce n’est le confort digestif. Nous ce qu’on recherche c’est la performance et là, en termes de performance, ça m’avait pas vraiment apporté.
Tu as fait des tests sur des allergies potentielles ?
Oui j’avais fait toute une batterie de test sur les produits allergènes et j’avais évidement vu que ceux que je consommais et aimais le plus étaient ceux où je suis le plus intolérant. Tout l’intérêt de garder une stratégie équilibrée c’est que lorsqu’on surconsomme des aliments, on développe une intolérance.
A toute vitesse sur le CLM individuel de Pau | © gettysport
C’est un univers dans lequel tu te verrais rebondir plus tard ?
Je sais pas, je n’ai pas fait de projection. J’espère juste pédaler le plus longtemps possible.