La Trek-Segafredo du TDF | © Trek Segafredo
Sur quel domaine as-tu progressé entre le Tour de France 2018 et cette année ?
Je pense que c’est plus sur un domaine général que j’ai progressé, j’ai les mêmes caractéristiques que l’an dernier mais je pense que j’ai fait un Tour plus complet. J’ai effectué plus de travail car le général n’était pas plié, on a beaucoup travaillé pour Richie Porte. C’était très éprouvant, après 10 jours j’étais déjà très fatigué.
Sur une échelle de 10 tu étais fatigué à combien l’an dernier ? Et cette année avec la canicule ?
C’est compliqué à dire car l’an dernier c’était mon premier Tour de France, c’était vraiment nerveusement et émotionnellement que j’étais fatigué. Cette année j’étais près de 10 avant la première journée de repos puis j’ai bien fini, avec une fatigue proche de 7 je dirai. C’est l’une de mes caractéristiques de bien récupérer sur un Grand Tour.
As-tu des petits regrets sur les échappées que tu as pris ?
Pas spécialement, l’équipe m’a laissé 4 jours ma carte pour aller dans les échappées et j’ai réussi à la prendre 3 fois. Concrètement le premier jour je me suis sacrifié pour Giulio et c’était une bonne chose car on prend le maillot jaune. La deuxième fois c’était dans le Prat d’Albis et ça s’est fait à la pédale, je me suis retrouvé auprès de Richie Porte par la suite et j’ai pu le ravitailler… Puis la dernière fois je ne me sentais pas très bien alors j’ai voulu tenter avec Greg Van Avermaet. Il faut être dans un jour exceptionnel pour l’emporter et je ne l’étais pas forcément, ce sont des gars vraiment très forts qui gagnent.
Julien Bernard et Giulio Ciccone qui a pris le maillot jaune | © Trek Segafredo
Deux jours en jaune avec Giulio Ciccone c’était presque inespéré et d’un autre côté vous sortez du top 10 sur l’avant dernière étape. Quel est le ressenti global de l’équipe ?
C’est compliqué, je pense qu’on a fait un bon Tour mais Richie a eu une saison compliquée, il a quand même bien assuré je trouve. L’avant dernière étape était spéciale avec des coureurs très puissants à l’avant, pour moi ce n’était pas une étape pour purs grimpeurs. C’était une montée sèche et ce n’est pas ce qui correspond le mieux à Richie. La veille il avait lâché pas mal de coureurs pour remonter au général mais l’étape a été arrêtée. On n’a pas eu toute la chance de notre côté sur la fin de Tour mais on en a eu pas mal quand on a pris le maillot jaune avec Giulio. On a vraiment été le chercher tous les deux, on a mis en route à un moment bien opportun. J’avais vraiment confiance en lui pour le faire.
As-tu ressenti cet enthousiasme pour les Français sur ce Tour ?
Carrément ! Julian c’est un de mes meilleurs copains, j’ai vibré avec lui pendant ces trois semaines. C’est vrai qu’au début on ne croyait pas qu’il était capable de faire un top 5 ou un top 10 au général mais c’est la beauté du vélo et il nous a fait voir qu’il pouvait le faire. Ça fait toujours plaisir de voir un copain qui brille, c’était super excitant pour nous sur le vélo.
On voit deux Sud-Américains qui gagnent les deux premiers Grand-Tours de la saison, ça t’insipire quoi ?
Ce n’est pas nouveau, ça fait des années qu’ils sont là. Ils ont trouvé en Bernal un coureur très complet, car il leur manquait de la réussite et d’être un peu plus rouleur. Ce n’est pas une surprise, il a vraiment été régulier même s’il a perdu un peu de temps en contre-la-montre. Je pense que c’était un Tour pour lui avec beaucoup de sommets au-dessus de 2000 mètres.
Julien Bernard en échappée | © Trek Segafredo
Tu vas enchainer avec quoi ?
San Sébastien ce week-end. Ça m’avait bien réussi l’année dernière, j’aime bien enchaîner après le Tour même si ça peut paraître bizarre. Il faut garder la motivation jusque-là et surfer sur la forme.
Feras-tu la Vuelta en fin d’année ?
Non je pense que ce serait beaucoup trop. J’ai utilisé beaucoup d’énergie dans la préparation du Tour de France pour arriver au top, j’ai fait beaucoup d’altitude. C’est ma 4ème saison professionnelle et les trois premières j’ai fait plus de 85 jours de courses alors cette année je vais essayer d’en faire un peu moins pour ne pas pousser trop loin la machine.
Penses-tu aux Championnats du Monde ou tu estimes que c’est pas du tout dans tes cordes et tu auras déjà coupé ?
Non je serai toujours à disposition du sélectionneur, pas pour être leader bien sûr mais tout le monde sait que je suis un coureur dévoué. Si le sélectionneur veut me sélectionner je serai prêt.