Corentin, tu es un local de ce critérium d’Aix ?
Oui, je suis originaire de Narbonne mais j’habite à Marseille. On peut dire que je suis un local de l’étape.
Tu es le seul coureur français du Team Wiggins, une équipe qui a performé au Tour d’Alsace. Tu n’as pas participé à cette course ?
Moi je n’y étais pas, pour la simple raison que c’est une course plutôt pour les grimpeurs alors que je suis un sprinteur. C’est vrai que l’équipe a fait des bons résultats. Notamment Thomas Pidcock qui a réalisé une sacrée performance en gagnant en haut de la Planche des Belles Filles. Je suis super content pour eux.
Comment t’es-tu retrouvé dans cette équipe ?
Je suis rentré par hasard. J’ai envoyé mon CV, je me suis dit qui ne tente rien n’a rien. L’équipe m’a répondu positivement. Ensuite je l’ai intégré il y a un an. Depuis deux ans, je vis une super expérience.Corentin Navarro avec le maillot du Team Wiggings
Que fait exactement Bradley Wiggins au-delà d’apporter son nom à l’équipe ?
Il vient nous voir de temps en temps. Il se tient au courant des résultats. C’est plaisant d’être suivi par des personnes de ce standing.
Est ce que c’était l’occasion de passer pro dans une structure internationale alors que tu n’avais pas d’opportunités en France ?
J’ai tenté en France comme tous les français car il y a de très très belles équipes. Pour l’instant ça n’a pas encore marché. Le Team Wiggins, pour moi, c’était une très grande opportunité à saisir. J’ai pu courir des très belles courses en Turquie et partout en Europe.
Quel est ton programme jusqu’à la fin de saison ?
Jusqu’au 15 août, je fais les critériums. Ensuite, il y a le championnat de France de l’Avenir à Beauvais et enfin une très belle course, le Tour de Grande Bretagne où j’aimerais faire parti de l’équipe alignée.
Que peux-tu nous dire de Thomas Pidcock ? On sait qu’il fait parti de cette génération venue du cyclo-cross qui sont beaucoup à l’œuvre en ce moment.
Oui avec Van der Poel, Van Aert, mais Thomas est un sacré coureur et un coéquipier très fort comme ça me tire vers le haut. Il est plus jeune que moi mais il m’apprend le vélo.
Jusqu’à quel niveau tu le vois aller ?
Il ira très haut.
Le verrais tu évoluer dans une autre équipe ?
C’est lui et son agent qui gère sa carrière mais je pense qu’il évoluera, peut être pas cette année, dans une équipe World Tour.
Conseillerais-tu à un jeune coureur amateur français performant d’aller dans une équipe étrangère ?
Tout dépend de l’équipe. Franchement je pense que ça vaut le coup.
Toi ton espoir c’est que le Team Wiggins soit un tremplin pour que tu puisses intégrer par la suite une équipe World Tour ?
Ça l’est déjà ! Il faut tenter sa chance. On voit beaucoup de coureurs qui passent dans l’équipe Wiggins qui deviennent coureurs dans les équipes World Tour.Corentin Navarro avec une partie du Team Wiggings | © Compte Instagram de Corentin Navarro
Confirmes tu en étant à l’intérieur que les anglais amènent des nouvelles idées dans le vélo ?
C’est vraiment une autre mentalité. Même pour une équipe continentale de développement, on est très bien encadré avec de beaux moyens. Après le vélo ça reste un peu identique quelque soit le lieu mais ici on le voit un peu autrement.
Qu’est ce que tu as appris au cours de ses 18 mois avec le Team Wiggins ?
Il ne faut vraiment pas se prendre la tête. Certes, il faut rester sérieux mais il faut profiter. C’est la recette pour que les résultats arrivent.
Tu habites toujours en France, comment ça se passe avec ton équipe ?
Dès qu’on a une course ou un rassemblement, je pars en avion et on se rejoint sur les courses. Presque toute l’année, on ne reste pas beaucoup de temps à la maison.
Bradley Wiggins vient-il rouler avec vous ? Est ce qu’il vous apporte son expérience ?
Je n’ai jamais eu la chance de rouler avec lui. Sur certaines courses, il est présent pour nous donner des conseils. Après il faut avoir de la chance parce que comme tout le monde le sait, il est très occupé.Bradley Wiggings avec son équipe en 2018 | © compte instagram de Corentin Navarro
On parlait du championnat de France de l’avenir tout à l’heure, est ce que ton objectif consiste à conquérir un maillot de championnat de France ?
Il est annoncé plat mais je crois qu’il est un peu dur. Après ça sera avec la forme du moment aussi, je n’aurai pas le même rythme avec les critériums. Je pars du principe qu’il ne faut jamais oublier qu’il peut tout se passer sur un championnat.
Globalement, vas-tu être individuel par rapport à d’autres comités ? Comment l’appréhendes-tu ?
C’est compliqué de courir en équipe avec les comités parce que les coureurs ne sont jamais ensemble durant la saison et viennent d’équipes différentes. Ils ne s’entendront pas forcément. Après je serais dans le comité Occitanie, je ne serais pas forcément seul.
Malgré tout, c’est un petit comité par rapport à d’autres ?
Oui, c’est sûr que par rapport à un comité comme Auvergne Rhône Alpes, on ne sera pas beaucoup. Cependant, parfois c’est bien d’être seul et savoir tirer son épingle du jeu.