Elie Gesbert à l’entraînement | © Elen Rius
L’année dernière a été difficile pour toi suite à une fracture de la rotule lors du Challenge de Majorque en Février 2020. Comment as-tu vécu cette longue période ?
A vrai dire, c’était plus de la galère qu’autre chose. La saison a été dure pour tout le monde, je l’ai vécu encore plus difficilement. Je suis tombé dès la première course de l’année à Majorque, j’ai été opéré deux fois car ils ne trouvaient pas ce qu’il y avait. En fait, j’ai été confiné un mois et demi avant tout le monde dans un lit d’hôpital, ou dans mon lit à la maison. A partir de là quand tu es assez actif, c’est dur de se retrouver immobiliser du jour au lendemain. Maintenant c’est derrière, j’ai mis une croix dessus, la galère est finie. Je vais de l’avant même si il y a encore quelques séquelles avec des petits déficits musculaires.
Avec le Covid qui est arrivé il y a un an, cela t’a aidé à relativiser un peu ?
Un petit peu ! Au début mon but était de pouvoir revenir au plus vite. J’avais le chirurgien à distance, les centres de rééducation fermaient… Ca a fait perdre du temps. D’un côté le Covid a été une bonne chose car j’ai pu relativiser mais d’un autre côté ça a retardé le diagnostic et donc ma guérison.
Quand as-tu pu reprendre officiellement l’entraînement sur route dans de bonnes conditions ?
Début Octobre, il y a eu 8 mois d’arrêt. C’est seulement à l’automne dernier que j’ai pu faire plus de 2-3 heures de vélo. Sinon la rééducation était concentrée sur du home-trainer à une jambe afin de limiter la fonte musculaire. Je devais être très prudent, ne pas trop en faire, pas vouloir aller trop vite.
Comment s’est déroulée ta préparation hivernale ?
Au tout début mon objectif était de remettre un dossard avant la fin de saison 2020, mais j’ai vite compris que c’était mort. Cela m’a donc permis de repartir sur un vrai hiver de préparation avec du foncier. Je ne pouvais pas faire autre chose, il fallait reprendre les bases de zéro. C’est seulement fin Janvier que j’ai pu faire des exercices à proprement parlé.
Elie Gesbert au Tour de Catalogne | © Getty Sport
Quel bilan global tires-tu de ton début de saison ? Tu as été acteur et présent avec les meilleurs sur le Tour de Catalogne, en signant notamment 3 top 20.
A Valence et sur le Tour des Alpes Maritimes et du Var j’avais du mal à voir le jour, il y avait un très gros niveau. Depuis le Tour de Catalogne la semaine dernière, ça revient bien. Ca fait du bien de retrouver de bonnes sensations, d’être acteur sur la course. Je ne m’attendais pas à que ça revienne aussi vite mais forcément quand ça revient, on en veut encore plus, on veut aller vite (sourire).
Quelles seront tes courses à venir ? et tes ambitions ?
Je serais demain sur le Gran Premio Miguel Indurain au Pays-Basque, où j’aurais peut-être des ambitions personnelles. Ensuite il y aura le Tour des Alpes, où mon rôle sera d’accompagner Nairo Quintana le plus loin possible. Ce sera déjà la fin du premier bloc de la saison.
A seulement 25 ans tu comptes déjà 3 participations au Tour de France, tous terminés. La Grande-Boucle peut être dans les plans pour cette année ? Ou plutôt découvrir un autre grand Tour ?
Cette année j’aimerais bien être sur le Tour, surtout que ça part de Bretagne, ça ferait plaisir. Il y a un très gros niveau, je serais honnête avec l’équipe en fonction de ma condition. Je ne veux pas y aller si je ne suis pas au niveau.
Sinon le Tour d’Espagne m’attire plus. J’ai un peu de mal avec le froid et sur le Giro il y a parfois des conditions compliquées.
Par Maëlle Grossetête