Yoann, tu as gagné le Challenge Powertap en 2017, à quel moment t’es-tu pris au jeu ?

Je dirais sur toute la saison. je l’avais démarré avec pas mal de victoires donc je regardais aussi ce challenge. Je l’avais gagné l’année d’avant donc j’avais hâte de le regagner encore une fois. A la fin cela s’est joué à peu grand chose, on bataille souvent ensemble, on fait soit 1 soit 2 et inversement…

A quand remonte ton premier capteur de puissance ?

Mon premier capteur de puissance, c’était quand j’étais à Marseille. J’étais avec Rotor, j’ai roulé deux années avec. Quand je suis revenu chez les amateurs, je suis revenu aux sensations. Rouler au capteur ou rouler aux sensations, c’est un mode différent d’entrainement. Parfois, c’est très encourageant d’avoir le capteur.

Aujourd’hui, utilises-tu cet outil constamment ou plutôt en fonction de l’humeur du moment ?

Depuis que je suis revenu chez les amateurs, je roule aux sensations, je me fie plus à mon cardio et c’est là que j’arrive le plus à me faire mal. C’est une habitude à prendre, mon entraineur ne travaille pas trop les watts. Depuis que je retravaille aux sensations, c’est à partir de ce moment que j’ai retrouvé de bons résultats.

Parmi toutes les statistiques que te donnent tes outils, comme le rythme de pédalage par exemple, quel est l’élément qui te sert le plus ?

Justement, je suis principalement le cardio et les sensations. Quand je sais que le cardio monte bien, j’adapte les exercices en fonction de la fréquence du rythme cardiaque et cela me permet de savoir si je suis vraiment fatigué ou pas.

Tu redeviens pro chez Saint-Michel-Auber93. Quelle est la différence entre la première période où tu étais pro et celle-ci ?

J’ai beaucoup gagné en maturité, j’ai plus d’expérience car quand j’étais à Marseille, j’étais trop jeune. Là, en repassant chez les amateurs, j’ai découvert le sens de la course et des tactiques, maintenant je peux y aller plus sereinement. Et puis, à la différence, je repasse pro donc je sais où je mets les pieds, c’est très encourageant et motivant pour la suite.

Que penses-tu pouvoir apporter à cette équipe Saint-Michel-Auber 93 ?

Pleins de choses, tout d’abord emmener les sprints comme j’ai pu le faire par le passé. J’aurai aussi un rôle sur les contre-la-montre et le classement général, comme ce sera le cas la semaine prochaine sur Bessèges.

Là, j’ai fait Marseille pour remettre les pieds dans le milieu pro et retrouver des sensations. Les sensations sont là ! On a une bonne équipe, un bon collectif, il y a moyen de faire quelque chose de bien.

Tu as été Champion de France du contre-la-montre chez les amateurs cette année, est-ce que ce rendez-vous chez les pros te tiens particulièrement à cœur ?

Oui, comme tous les ans, je coche cette épreuve. Je sais m’y préparer et j’adapte mon entrainement en fonction du parcours. Cette année, on a un très beau calendrier de courses, donc cela va être motivant pour la préparation.

Justement, on parlait capteur de puissance, est-ce que sur le contre-la-montre  tu vas en utiliser un ?

Non pas du tout, je travaille aux sensations sur route et sur un contre-la-montre. Je travaille en fonction de mes intensités, du cardio, avec ma PMA et c’est comme cela que je peux arriver au top sur ces épreuves.

Combien de temps t’étais tu donné chez les amateurs avant de repasser pro ou de changer de voie ?

Je m’étais donné une année et pourtant l’année d’avant cela n’a pas suffit alors que j’avais fait une très belle saison. Cette saison était encore plus belle donc je me suis dit, vu les courses que je gagnais, si je ne repasse pas pro il y avait un problème… D’ailleurs, je remercie l’équipe Saint-Michel Auber 93 car on a vraiment un très beau projet. Je voulais repasser pro et j’ai tout fait pour.

Cette année, il y a l’arrivée de Saint-Michel, c’était une belle opportunité aussi pour toi de repasser pro…

Oui, tout à fait cela tombe bien, en plus on a pour objectif de repasser Continentale pro avec ce gros sponsor. J’ai eu de la chance, c’est une équipe qui me fait confiance. Pour les grosses équipes, il y a l’âge qui joue aussi… Auber, ils ont regardé mon palmarès. C’est une bonne équipe, je m’y plais, l’objectif, c’est d’y rester. On a vu au premier stage qu’il y a une bonne ambiance, c’est très motivant pour les courses à venir !

Bessèges arrive et se précise, quand as-tu sorti ton vélo de contre-la-montre pour la préparation ?

Depuis début janvier, je l’ai sorti deux fois par semaine. Je l’ai laissé à l’équipe après le stage car avec les transports ce n’est pas évident mais je vais en avoir un nouveau pour mes entrainements.

Cela signifie que pour du contre-la-montre tu n’imagines pas faire moins de deux sorties par semaine pour atteindre un bon résultat ?

Oui, deux fois par semaine c’est essentiel pour un bon résultat, pour améliorer la position et travailler les muscles car c’est un travail très différent de la route.

 

                                                                                                                                                                             Mathilde Duriez, vélo101