Xavier, vous donnez l’impression d’avoir bien récupéré de vos efforts de samedi si l’on en juge le fait que vous ayez été encore hier parmi les meilleurs de Paris-Nice à Nice ?
J’ai toujours obtenu mes meilleurs résultats sur les courses où je peux exprimer mes qualités de grimpeur. J’avais étudié le profil de l’étape de Nice comme celle de Tourrettes-sur-Loup. J’ai réussi à revenir sur les meilleurs, c’est-à-dire Alberto Contador et Luis-Leon Sanchez. Après cela, je suis satisfait de ma course. Je commence à avoir de l’expérience.
Vous avez manifesté une immense joie sur le podium de Tourrettes-sur-Loup…
Je vous avoue que c’est mon plus beau succès. J’ai explosé de joie car je n’y ai cru que dans les trois derniers kilomètres. En plus, sur une course comme Paris-Nice, c’est-à-dire une grande épreuve internationale. Vraiment, j’ai l’impression de vivre un rêve. De plus sous les yeux de mon épouse. C’est la première fois qu’elle assiste à un de mes succès.
Vous n’avez pas craint un moment le retour de Damiano Cunego ?
Je ne me suis pas posé de questions. J’ai roulé à fond. Damiano Cunego prenait moins de relais. J’ai tenté et je n’ai pas eu peur. J’avais de bonnes sensations depuis la Clasica d’Almeria et j’avais donc confiance. J’avais aussi intérêt car sur un sprint face à lui je risquais de faire deux.
Vous classez cette ligne au palmarès au-dessus de celles que vous aviez déjà inscrites, et même à celle du Tour du Portugal, remporté il y a trois ans ?
Assurément, et même si elle a été obtenue alors que je portais les couleurs d’une équipe de là-bas. Paris-Nice c’est une grande course. Rien que pour cela, je ne regrette pas d’avoir signé pour aider Carlos Sastre tout au long de la saison. J’ai envie d’apporter bien d’autres satisfactions au groupe dans lequel je suis très heureux. Et déjà sur le Giro.
Le fait d’avoir signé chez Cervélo a l’air de vous avoir profité…
Un résultat comme celui de samedi en est la preuve. Je dispose d’un excellent environnement. Tout est parfait. J’ai pas mal de compatriotes dans l’équipe. Je suis heureux.
Vous allez disputer le Giro, c’est-à-dire un Grand Tour, mais votre ancienne équipe Andalucia est elle aussi invitée cette année.
Oui, mais il faut voir que j’évolue au niveau au-dessus. Etre dans l’équipe aux côtés de Carlos Sastre, c’est formidable. Je vais maintenant me concentrer sur le Tour de Catalogne, chez moi, ensuite l’Amstel Gold Race, une épreuve que je vais découvrir, puis Liège-Bastogne-Liège. Tout cela avant d’aller aider Carlos sur le Tour d’Italie.
L’appétit vient en mangeant. Votre réussite ne vous donne-t-elle pas des idées ?
Je ne me prends pas la tête. Je me suis fait plaisir. Je me dis au fond de moi-même. « Profite du temps, la victoire est là ». Comme je vous ai dit, ma raison d’être à la Cervélo, c’est d’aider Carlos dans la montagne.
Propos recueillis par Jean-François Modery à Nice le 14 mars 2010.