Vincenzo, comment avez-vous trouvé votre forme au Tour d’Oman ?
Pour le Tour d’Oman, le bilan est bon. Le stage de début de saison était assez bon. Et le but était déjà de retrouver de bonnes sensations et de me confronter à des coureurs comme Cadel Evans, Alberto Contador, Joaquim Rodriguez et Christopher Froome.
Comment les avez-vous trouvés ?
Je pense que des coureurs comme Contador et Froome seront plus en forme à la fin de leur préparation. À la base, ils doivent être très forts, mais pour faire le Tour de France. Tandis que ma préparation est basée sur le Tour d’Italie donc je ne suis pas encore en grande condition. Mais ça va s’améliorer au fur et à mesure dans les prochaines courses.
Bradley Wiggins participera comme vous au Giro, que vous inspire sa performance à Oman ?
Sûrement que Wiggins sera un gros adversaire sur le Tour d’Italie. Au Tour d’Oman, c’était sa première course, et c’était très tranquille. Nous ne nous sommes pas vraiment confrontés mais, c’est sûr, ce sera un adversaire à prendre en considération.
Qui seront pour vous vos autres adversaires sur le Giro ?
Je ne les ai pas tous en tête, mais ce sera Wiggins, sûrement Evans, puis on verra en fonction des objectifs de chacun sur le Giro. Je pense à des outsiders comme Michele Scarponi ou Ivan Basso. Ça reste des coureurs toujours importants à tenir à l’œil et sûrement à prendre en considération.
Quand on est Italien, que l’on sort d’une 3ème place du Tour de France, est-ce facile de viser le Giro ?
Je dirais que ce n’est jamais facile. Surtout de faire un Grand Tour de haut niveau parce qu’il faut une grande préparation, mais aussi assurer au niveau mental. Donc, c’est sûr, ce n’est jamais évident de sélectionner ses courses, mais je vais devoir me préparer à fond pour le Giro qui sera un objectif important.
Cela veut-il dire que vous ferez le Tour en tant qu’équipier de Jakob Fuglsang ?
Je ne crois pas que je ferai le Tour de France. Ce n’est pas dans mon programme. Donc pour le moment, je me concentre sur le Tour d’Italie. Ensuite, on verra pour la deuxième partie de la saison. On décidera ensemble avec Alexandre Vinokourov ou Giuseppe Martinelli.
Faire le Giro, était-ce un choix ou une obligation imposée par Astana ?
C’était un peu des deux. Parce que j’ai accepté de changer d’équipe, pour aller dans une formation de niveau international, et je savais que j’allais trouver un nouvel organigramme avec un directeur sportif comme Martinelli. Et le Tour d’Italie fait partie des grandes épreuves. L’an dernier, je n’ai pas pu y participer et je suis content d’y retourner.
Pour remporter le Giro, pensez-vous qu’il faudra attaquer comme vous avez pu le faire sur les classiques ou profiter des opportunités ?
Je pense que quand tu regardes ce qu’il s’est passé au Tour de France, la 3ème place est un bon résultat. Ça a été une course sans beaucoup d’opportunités et puis il y avait les contre-la-montre avec Wiggins et Froome. Non, vraiment, la 3ème place, c’était bien. Pour le Tour de Lombardie, je n’avais pas une grande condition comme il y a deux ans. J’avais fait un stage un peu particulier, très difficile, et j’avais un peu de pression et un peu de fatigue. Cette année, c’est sûr, ce sera important de bien faire, comme je l’ai déjà dit. Mais ce sera très difficile et il ne faudra pas se tromper.
Quel sera votre programme avant le Giro ?
Dans les prochaines semaines je serai sur des courses en Italie. Sur le Grand Prix Camaiore, Roma Maxima et puis Tirreno-Adriatico.
Et ensuite Milan-San Remo ?
Milan-San Remo, oui bien sûr, et je pense faire un stage en altitude avec l’équipe, peut-être a Tenerife.
Vous êtes l’un des meilleurs descendeurs du monde, pensez-vous que l’on puisse gagner Milan-San Remo en faisant une descente parfaite du Poggio ?
C’est très difficile de bien faire à Milan-San Remo, parce que le parcours n’est pas adapté à mes caractéristiques, c’est plus pour les sprinteurs. Mais c’est sûr qu’il faut que j’arrive là avec une bonne condition et alors j’espère m’y retrouver lors de cette journée.
Ferez-vous également les Ardennaises ?
Oui, très probablement, je passerai par le Tour du Trentin et puis Liège-Bastogne-Liège.
Avez-vous déjà reconnu des étapes du prochain Giro ?
Non, je n’ai encore rien vu, mais je connais déjà une grande partie du parcours, dont les points importants comme le col du Télégraphe, le Galibier et le Gavia. Je connais, mais je pense qu’il sera important pour moi d’aller repérer l’étape du contre-la-montre dans le sud.
Les Championnats du Monde à Florence constitueront-ils aussi un objectif ?
C’est sur que les Championnats du Monde à Florence, c’est un événement très important pour moi. Mais comme je l’ai dit, je ne connais pas encore mon programme pour la deuxième partie de la saison. Il y a une possibilité pour que je sois à la Vuelta et puis, pourquoi pas, les Championnats du Monde.
Propos recueillis à Loriol le 22 février 2013. Avec l’aimable collaboration de Sébastien de Foere.