Vincent, sur quelle note s’est terminé le Tour de France d’Ag2r La Mondiale ?
On va boire du champagne, ça c’est déjà certain. Ca a été un bon cru, un bon Tour de France pour l’équipe Ag2r La Mondiale. On en a vécu de plus difficiles. Cette année on obtient une belle victoire d’étape, c’est ce que nous étions venus chercher, avec Christophe Riblon. On obtient presque une place dans les 15 au général avec John Gadret, 19ème et premier Français. Et puis on prend la 4ème place du classement par équipes. Le résultat est plus que correct, il est bon ! Bien sûr, en tant que compétiteur on souhaite toujours un petit peu mieux, mais on ne va pas se plaindre, nous avons été servis par de bonnes cartes cette année.
L’an passé vous aviez été dix jours en Jaune, cette année vous obtenez la victoire d’étape. Que retiendriez-vous entre les deux ?
Publicitairement, le Maillot Jaune a un impact formidable bien sûr, mais en ressenti sportif la victoire de Christophe Riblon était un moment très fort que je n’échangerais en rien contre un Maillot Jaune.
John Gadret, 19ème et premier Français, pouvait-il faire mieux encore ?
On ne va pas se pavaner parce qu’on a fait 19ème et premier Français, c’est symbolique. John a fait un bon Tour mais il manque d’esprit offensif pour aller faire mieux. Il a les possibilités de faire beaucoup mieux, il a les capacités de grimper au plus haut niveau et de suivre les meilleurs bien plus haut dans la montagne. Encore faut-il qu’il puisse prendre des initiatives, c’est un petit peu ce qui lui manque. Mais globalement le Tour a été satisfaisant pour lui.
La place de Nicolas Roche, qui envisageait mieux, vous satisfait-elle ?
Nicolas est un coureur en devenir, un garçon encore jeune, talentueux et qui travaille. Il a envie de bien réussir et sans sa crevaison au mauvais moment dans une étape de montagne, il aurait certainement pu terminer le Tour autour de la 13ème place. Il est en devenir et je crois qu’en travaillant encore un peu, on peut viser une place dans le Top 10 l’année prochaine.
Il y a eu un souci d’incompréhension entre John Gadret et Nicolas Roche au moment de la crevaison fatale, comment l’avez-vous géré ?
Il y a eu beaucoup de choses écrites dans les journaux qui sont complètement fausses (NDLR : John Gadret ne s’étant pas arrêté pour dépanner Nicolas Roche, l’Irlandais avait soi-disant proféré des menaces envers son coéquipier), il y a eu une explication le soir-même au niveau de l’équipe. Nous avons réuni tout le monde et les coureurs se sont réconciliés. John a reconnu la petite erreur qu’il avait faite et Nicolas ne lui en veut plus du tout, ça s’est poursuivi sereinement.
Parmi les choses à améliorer, à quoi pensez-vous en particulier pour l’année prochaine ?
On a optimisé les choses. Après, bien sûr, on voudrait faire partie de toutes les échappées mais ce n’est pas raisonnable non plus. On sait aussi qu’il y a une part de réussite. On voudrait que chaque coureur, à un moment donné, soit en position d’en gagner une. Après, c’est autre chose de pouvoir la gagner. On a réussi un bon Tour donc il n’y a pas de choses négatives à relever.
Six victoires d’étapes françaises et un Maillot à Pois, on imagine que vous êtes fiers du comportement du cyclisme français sur ce Tour…
Le cyclisme français a repris des couleurs cette année sur le Tour. A nouveau les Français ont pu peser sur la course, et derrière je pense qu’une nouvelle vague arrive. On devrait dans les années futures avoir de grandes satisfactions voire pouvoir viser un podium d’ici quelques années.
Que le Président de la République reçoive à l’Elysée les vainqueurs français, est-ce un symbole ?
Je suis très fier que Nicolas Sarkozy s’intéresse au cyclisme et au cyclisme français. Nous sommes à l’évidence très émus de savoir qu’il soutient le cyclisme.
Propos recueillis à Paris le 25 juillet 2010.