Vincent, ce départ du Tour est-il conforme à vos anticipations ?
On espère toujours la victoire en toutes circonstances. On sait qu’il y a des étapes, comme celles qui sont réservées aux meilleurs sprinteurs du monde, où nous avons très peu de chances. Sur ces étapes, on peut toujours rêver. Maintenant on sait que d’autres étapes nous conviennent mieux.
Lesquelles ?
Les étapes qui nous conviennent le mieux sur le Tour sont celles de semi-montagne. On peut alors mettre des coureurs dans l’échappée, des coureurs qui seront assez forts dans le final. Un grimpeur-puncheur, je pense à un Christophe Riblon, un Mikaël Chérel, des garçons qui ont toutes les qualités pour gagner une étape. La Planche des Belles Filles, ce genre d’étape, ça peut nous convenir.
Avez-vous reconnu toutes ces étapes ?
Non. Nous avons reconnu les étapes des Alpes parce que c’est plus facile pour nous comme l’équipe est basée à Chambéry. Jean-Christophe Péraud a reconnu certaines étapes, notamment les Pyrénées et la Planche des Belles Filles. Blel Kadri a aussi reconnu certains cols des Pyrénées. Globalement, nous n’avons pas la capacité de tout reconnaitre.
L’étape de la Planche des Belles Filles, samedi, peut être propice aux mouvements bien avant l’ascension finale…
Voilà, et nous c’est dans ce cas-là qu’on peut envisager gagner une étape : en anticipant, pas en attendant avec les meilleurs du monde. Nicolas Roche est capable de courir à un très haut niveau. D’aller battre un Sagan ou l’un des meilleurs coureurs du monde, c’est peut-être encore un peu difficile. Mais pour la grosse bagarre nous avons des chances.
Comment définiriez-vous justement un coureur comme Nicolas Roche ?
Nicolas est un garçon appliqué, sérieux, motivé, parfois un peu trop anxieux, ce qui lui fait perdre ses moyens à l’approche d’un objectif. Il est alors hyper concentré, hyper nerveux, mais on a besoin de ça aussi pour faire des performances. L’ambiguïté d’un athlète de haut niveau, c’est d’allier la nécessité d’être stressé par rapport à un objectif et bien la mesurer. Nicolas a une bonne motivation et je pense qu’il est en forme.
Jean-Christophe Péraud porte le numéro 1 dans l’équipe Ag2r La Mondiale, pourquoi ?
C’est nous qui avons pris ce choix, tout simplement parce qu’il a terminé 9ème du Tour l’an passé.
Maxime Bouet était de la première échappée du Tour. Le maillot à pois était-il une ambition dès le départ ?
Max avait envie de faire partie des gens qui bougent. Il y a été. C’est son tempérament, il est offensif de nature. On le pousse à garder cette nature-là. Derrière, il savait très bien qu’avec Michael Morkov ce serait compliqué. C’est un puncheur très rapide. Il a tenté sa chance mais c’était difficile.
Combien de Tour de France avez-vous au compteur ?
Je ne m’en étais pas aperçu jusque-là mais je me suis rendu compte l’autre jour que c’était mon vingtième Tour de France. C’est arrivé deux fois que l’équipe n’y participe pas, par contre je l’ai fait en tant que coureur, en 1989.
Propos recueillis à Orchies le 3 juillet 2012.