Tony, vous avez remporté le contre-la-montre du Mont-Saint-Michel en faisant la différence avec Chris Froome sur la dernière partie. Comment vous l’expliquez-vous ?
Je ne sais pas vraiment. Pour moi, ça n’a pas beaucoup d’importance, seule comptait la victoire d’étape. Je pense que tous les deux nous avons mené notre contre-la-montre de la même façon, nous avons tout donné jusqu’au bout. J’avais peut-être un peu plus de réserves que lui sur le final. Je savais que les 2 derniers kilomètres se faisaient vent de face, je m’étais économisé dans les kilomètres précédents et c’est peut-être cela qui a fait la différence.
Vous aviez débuté le Tour sur une lourde chute, dans quelle mesure cette chute a-t-elle influencé la suite de votre Tour ?
Après ma chute, mon objectif était de continuer dans le Tour. Pour moi c’est toujours un grand honneur de pouvoir participer au Tour de France, alors j’ai été très heureux quand le médecin m’a donné son feu vert. Je suis resté concentré sur le contre-la-montre d’aujourd’hui, je savais que j’avais toutes les possibilités d’être complètement rétabli pour essayer d’aller chercher la victoire dans ce chrono. J’ai reçu un soutien fantastique de toute l’équipe. Elle m’a aidé à bien me retaper pour le contre-la-montre, dans lequel je n’ai absolument pas ressenti les conséquences de ma chute.
Votre victoire au Mont-Saint-Michel est votre deuxième dans un contre-la-montre du Tour de France, après celle de Grenoble il y a deux ans, est-ce important pour vous de collectionner les victoires ?
Pour être honnête, je prends chaque victoire comme elles viennent, sans les compter. Le total de mes victoires importe peu, je préfère perdre un chrono sur le Dauphiné et m’imposer ici sur le Tour. Ce sont les gros objectifs qui comptent, et aller les chercher. Mon objectif suivant sera de préserver mon titre de champion du monde du contre-la-montre à Florence en septembre.
Marcel Kittel deux fois, André Greipel et vous maintenant, l’Allemagne compte à présent quatre victoires sur ce Tour. Est-ce une bonne façon de réconcilier les Allemands avec le cyclisme ?
Je l’espère, bien entendu. Ça a toujours été notre intention de donner une nouvelle impulsion au cyclisme allemand. Sur ce Tour de France, les coureurs allemands sont vraiment en train de réaliser du très bon boulot. Je suis très fier des victoires que mes compatriotes et moi-même avons déjà remportées sur ce Tour. J’espère que les fans de cyclisme, la télévision surtout, vont vite revenir vers nous et à nouveau apprécier le cyclisme à sa juste valeur.
Votre coéquipier Michal Kwiatkowski a pris la 5ème place du contre-la-montre et retrouvé le maillot blanc de meilleur jeune. Pouvez-vous nous dire un mot sur lui ?
C’est un coureur très costaud ! C’est son premier Tour de France, et ce qu’il est en train de réaliser est formidable. C’est fort de le voir tous les jours à l’avant. Il a récupéré le maillot blanc aujourd’hui. C’est un chic type sur et en dehors du vélo, quelqu’un de très intelligent, et c’est un vrai plaisir de l’avoir dans l’équipe. Je vais désormais tout donner pour l’aider à conserver une bonne place au classement général et surtout pour lui permettre de ramener le maillot blanc de meilleur jeune à Paris.
Propos recueillis au Mont-Saint-Michel le 10 juillet 2013.