Thor, comment avez-vous atterri depuis votre titre de champion du monde ?
Bien entendu, je suis très content et très fier d’avoir remporté le titre mondial. J’ai participé au Tour du Piémont et au Tour de Lombardie avec le maillot arc-en-ciel et je souhaite maintenant profiter de chaque seconde en tant que champion du monde.
On vous a vu récemment sur des salons, vous semblez avoir fait davantage de mondanités que de vélo depuis votre victoire à Geelong ?
C’est vrai que je suis allé un peu à droite, à gauche, depuis l’acquisition du titre de champion du monde. Côté vélo, j’ai pris le départ des deux dernières courses de la saison au Tour du Piémont et au Tour de Lombardie. Mais je pense que c’est normal quand on vient d’obtenir un titre mondial d’être présent sur d’autres scènes que la compétition. Il faut être un peu partout pour faire un peu de promotion mais maintenant ça va se calmer, je vais enfin pouvoir savourer le titre et passer du temps avec ma femme et ma famille.
Avec ce titre mondial, êtes-vous sûr d’être élu sportif de l’année en Norvège ?
Ouh, je n’en ai aucune idée, on verra bien ! Je vais rentrer chez moi prochainement et on fêtera le titre.
Quel va être votre programme hivernal ?
Je n’en sais trop rien pour le moment. Je ne connais pas encore mon programme pour l’année prochaine. Dans un premier temps je vais surtout passer un peu de temps en Norvège pour voir la famille. J’irai sans doute un peu à la chasse et bien entendu j’irai également skier, ça va être la détente.
L’an prochain, vous allez intégrer l’équipe Garmin-Cervélo au sein de laquelle il vous faudra composer avec Tyler Farrar. Avez-vous déjà parlé de la répartition des rôles ?
Oui, c’est déjà fait et c’est déjà très clair entre Tyler et moi. Mon objectif sera de peser sur les classiques, je pense notamment à Paris-Roubaix, et de briller sur les grands rendez-vous de l’année. J’aimerais également essayer de gagner une étape au début du Tour de France. Bon, il n’y aura pas de pavés l’an prochain mais ce n’est pas un regret, on ne peut pas l’espérer chaque année.
Serez-vous en Vert à Paris sur les Champs-Elysées en 2011 ?
Non, je ne crois pas !
Vous qui l’avez ramené deux fois à Paris, le Maillot Vert peut-il être un enjeu modifié en profondeur par le nouveau règlement ?
C’est clair que ce nouveau règlement peut vraiment changer la donne au classement par points. Si 20 points sont attribués sur un sprint en cours d’étape et 40 à l’arrivée, ça fait beaucoup pour un sprint intermédiaire. Ca veut dire que si le sprint intermédiaire est placé après 30 ou 40 kilomètres sur le parcours, les équipes de sprinteurs contrôleront peut-être la première heure de course pour disputer ce sprint et essayer de gagner ces points. Ca mettra beaucoup plus de pression sur les coureurs qui viseront ce maillot.
Et cela peut-il décourager la prise d’initiative d’un sprinteur qui souhaiterait s’échapper en montagne, comme vous l’aviez fait, pour marquer des points ?
Oui et non. Si je suis devant avec quatre ou cinq coureurs, les autres sprinteurs pourront encore sprinter derrière pour marquer des points vu que les quinze premiers marqueront des points au sprint intermédiaire. C’est là aussi la différence avec ce que nous connaissions jusque-là.
Si ce n’est pas votre objectif, le Maillot Vert sera-t-il celui de Tyler Farrar ?
Oui, je pense que nous aurons un coureur très fort dans l’équipe Garmin-Cervélo. Pour lui, ce règlement est une grande chance de prendre le Maillot Vert l’année prochaine. Nous essaierons de gagner ce maillot avec lui. De mon côté, je n’aurai qu’à cœur de faire briller le maillot arc-en-ciel. Pour moi, c’est celui-là le plus beau maillot. Je préfère rouler avec celui-là qu’avec le Maillot Vert, au moins l’année prochaine !
Propos recueillis à Paris le 19 octobre 2010.